Selon la presse marocaine, l’objectif de la réunion était de discuter du «Il est nécessaire d’élargir les domaines de coopération bilatérale entre les agences de sécurité des deux pays, dans le but de faciliter l’échange de renseignements et le partage d’expériences dans le domaine de la sécurité. ». A l’ordre du jour : la situation sécuritaire au Sahel où les groupes terroristes sèment le chaos depuis de nombreuses années.
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S’il est facile de comprendre à quel point cela inquiète le Maroc voisin, il est plus difficile de comprendre comment cela pourrait avoir un impact sur la Belgique.
Encore, Le Libre a appris de bonnes sources que le sort du Sahel suscite effectivement l’intérêt des services de renseignement belges – même si la visite de Francisca Bostyn n’était pas uniquement liée à cette question.
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Le Sahel et les « combattants étrangers »
Ce déplacement de 48 heures de Francisca Bostyn à Rabat s’inscrit d’abord dans la continuité d’une première visite organisée, en novembre 2023, en compagnie de celui qui venait d’être nommé ministre de la Justice en Belgique, Paul Van Tigchelt (Open VLD).
Le libéral s’est notamment rendu au Maroc pour évoquer l’épineuse question du transfert des détenus de la Belgique vers le Maroc. Pour les responsables belges et marocains de la Sûreté, il s’agissait plutôt d’une visite de courtoisie.
Le voyage de Francisca Bostyn s’inscrit dans la même veine, avec cette fois quelques points plus précis à l’ordre du jour. Parmi elles donc, la situation au Sahel, reléguée au second rang de l’actualité, loin derrière la guerre entre l’Ukraine et la Russie et celle du Moyen-Orient.
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Pourtant, le Sahel est une véritable poudrière où les sympathisants d’Al-Qaïda et de Daesh sont très actifs. De bonnes sources, on apprend que la crainte des autorités belges est de voir le Sahel devenir ce qu’étaient à un moment donné la Syrie et l’Irak : une menace terroriste pour l’Europe. D’où son intérêt pour la question. Si la menace n’est ni sérieuse ni imminente, l’attention reste de mise, apprend-on.
Le Libre a appris que l’autre point à l’ordre du jour concernait le partage et l’échange d’informations plus généralement sur les réseaux jihadistes et leurs éventuels liens avec les pays européens. Pour rappel, un nombre important de Combattants étrangers (ou combattants étrangers, NDLR) partis rejoindre les rangs de Daesh depuis la Belgique étaient originaires du Maroc. Il est donc fondamental que la Belgique ait accès aux informations qui pourraient être collectées par les autorités marocaines, dont les descentes dans les milieux terroristes sont fréquentes.