Le milliardaire québécois Robert Miller aurait pu tuer jusqu’à 100 victimes, dont une qui n’avait que 11 ans, a-t-on révélé devant le tribunal ce mercredi alors que s’ouvrait une étape cruciale qui pourrait lui coûter plus de 250 millions… s’il ne meurt pas avant.
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«Nous pensons que 100 [victimes alléguées] seront impliqués, l’un d’eux avait 11 ans lorsqu’elle a reçu de l’argent pour avoir des relations sexuelles avec lui, soit dans un hôtel, soit dans une maison à Westmount», a expliqué Me Jeff Orenstein, ce mercredi au palais de justice de Montréal.
L’avocat s’exprimait en marge d’une audience visant à autoriser un gigantesque recours collectif contre le fondateur de Future Electronics, aujourd’hui octogénaire.
Me Jeff Orenstein, qui mène le recours collectif contre le milliardaire Robert Miller, lors d’une audience au palais de justice de Montréal le 27 novembre 2024. PHOTO MICHAËL NGUYEN
Photo Michaël Nguyen
L’affaire est menée par une femme qui avait 17 ans lorsqu’elle aurait été payée pour avoir des relations sexuelles avec Miller, mais si elle gagne, toutes les victimes présumées pourront réclamer leur part du butin.
En réclamant des dommages et intérêts d’au moins 2,5 millions de dollars par personne, cela signifie que Miller joue une partie de sa fortune dans cette affaire. Mais il entend se défendre, a indiqué son avocat, Me Karim Renno.
Il nie tout acte répréhensible
“M. La position de Miller est qu’il n’a jamais eu de relation sexuelle avec une personne de moins de 18 ans et qu’il n’admet pas avoir payé des femmes pour avoir des relations sexuelles. »
Et dès ce mercredi, il entend faire valoir que l’action collective devrait tomber, entre autres parce que l’identité des plaignants est pour l’instant tenue secrète.
“Ce n’est pas en restant anonyme qu’on découvrira la vérité”, a déclaré M. Renno. Si vous accusez quelqu’un et que vous ne voulez pas vous identifier, cette personne ne peut pas se défendre. C’est un problème dans les recours collectifs pour agression sexuelle. »
Me Karim Renno, qui défend le milliardaire Robert Miller visé par un recours collectif, lors d’une audience au palais de justice de Montréal le 27 novembre 2024. PHOTO MICHAËL NGUYEN
Photo Michaël Nguyen
L’avocat entend également plaider la cause de Gilbert Rozon, le fondateur déchu de Juste pour rire. Visé par un recours collectif d’un groupe de femmes qui l’accusaient d’être un prédateur sexuel, il a obtenu gain de cause devant la Cour d’appel, qui a statué que chaque plaignante devait intenter une action civile individuelle.
Aux portes de la mort
Dans le cas de Miller, son avocat assure que le milliardaire veut « présenter sa propre version ». Mais rien n’est moins sûr, puisque l’octogénaire est actuellement “au bord de la mort”.
“Les choses ne vont pas très bien, M. Miller souffre d’une maladie de Parkinson très avancée, il n’est plus capable de quitter son lit”, a-t-il déclaré. Nous espérons qu’il pourra rester en vie longtemps, mais ce n’est pas quelque chose de garanti. »
Me Orenstein, de son côté, n’est pas inquiet, car en cas de décès du milliardaire, le processus se poursuivra.
“S’il décède, ce sera contre sa succession, nous irons chercher l’argent”, a-t-il déclaré, ajoutant que Future Electronics était également poursuivie.
L’audience devrait durer plusieurs jours, à l’issue desquels la juge Catherine Piché devra déterminer si le recours collectif peut ou non aller de l’avant.