Par
Gaël Arcuset
Publié le
27 novembre 2024 à 00h02
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Un nouveau « moment douloureux » pour les patients de Bassam El Absi. L’ancien radiologue de Langon et Béguey (Gironde), comparaît en appel au tribunal d’Angoulêmedu vendredi 29 novembre au vendredi 6 décembre.
Suite pour agression sexuelle et viol sur plusieurs patients, Bassam El Absi a été reconnu coupable par la cour d’assises de Gironde, en février 2023, à l’issue d’un procès qui a vu se succéder les témoignages d’une quinzaine de femmes à la barre.
Il reçut alors 17 ans de réclusion criminelle et a été condamné à verser 190 425 euros aux différentes parties civiles. Mais il a rapidement fait appel.
Une nouvelle épreuve pour les patients d’El Absi
Ce vendredi ouvrira donc un nouveau chapitre de « l’affaire El Absi ». “Il est toujours difficile pour les victimes de relancer une procédure”, atteste Me Sylvie Reulet, avocate d’une des parties civiles qui plaidera son 275e affaire aux assises.
C’est très intrusif. Il s’agit de la vie intime de ces femmes, victimes d’un homme qui a profité de sa position de médecin pour commettre des actes qui n’avaient rien de médical.
El Absi libéré : l’incompréhension de ses anciens patients
En septembre 2023, après avoir passé sept mois derrière les barreauxBassam El Absi, radié de l’Ordre des médecins depuis 2019, avait bénéficié d’une libération.
Il devait cependant se soumettre à plusieurs obligations : respecter son contrôle judiciaire en se présentant au commissariat, ne pas se trouver dans le secteur de Langon et ne jamais entrer en contact avec les victimes.
A l’annonce de la libération de celui surnommé « le pacha », nombre d’entre eux ont exprimé leur incompréhension. «Ils étaient tout indignéconfirme Me Sylvie Reulet. Il a été condamné à dix-sept ans de prison et a été libéré six mois plus tard. C’était très violent pour eux. »
En prison, El Absi a « blessé » son avocat
A l’époque, Me Alexandre Novion, qui défendait Bassam El Absi, expliquait à Sud-Gironde républicaine que l’état de santé de son client se « détériorait considérablement » en raison de son emprisonnement.
« Pour survivre dans cette prison, il faut déployer beaucoup d’énergie qu’un homme de 70 ans n’a pas. Quoi qu’il ait fait ou non, il a causé de la douleur. C’est aussi pour cette raison humaine que la chambre de l’instruction a donné son accord”, a assuré Me Novion qui, selon nos informations, ne représentera pas l’ancien radiologue au tribunal d’Angoulême.
Le Planning familial présent au tribunal
Le Planning familial de Gironde, qui avait déjà manifesté à Bordeaux lors du premier procès de Bassam El Absi, s’est déplacé à Angoulême. Il sera présent, dès 8 heures, vendredi 29 novembre au tribunal judiciaire. « Depuis des décennies, ce radiologue avait su tisser sa toile de prédateur en créant les conditions d’une reconnaissance comme un professionnel honorable et serviable, y compris par ses pairs, puisque l’ordre médical, contacté à plusieurs reprises, n’a pas jugé bon de le suspendre, sauf lorsque les tribunaux ont été saisis et ont fini par le radier au moment de sa retraite », dénonce le Planning Familial dans un communiqué.
Comment Bassam El Absi va-t-il aborder ce nouveau rendez-vous avec la justice ? C’est l’un des éléments essentiels en la matière.
Car son comportement, au tribunal de Bordeaux en février 2023, avait particulièrement agacé le président de la cour d’assises. Ce dernier l’avait jugé « inadmissible » et avait appelé l’ancien radiologue à « faire preuve de respect ».
Nouvelles plaintes contre El Absi
Contacté par Le Républicain Sud-GirondeMe Pierre Sirgue, avocat de Bassam El Absi, ne souhaite pas s’exprimer. Il souhaite « réserver ses observations au tribunal », précise l’un de ses collaborateurs.
Autre chose à noter : informations judiciaires a été ouverte après le dépôt de nouvelles plaintes pour des viols commis entre 2012 et 2018.
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