« Il faudrait calculer de 10 à 12 ans, mais plus près de 12 » – .

« Il faudrait calculer de 10 à 12 ans, mais plus près de 12 » – .
« Il faudrait calculer de 10 à 12 ans, mais plus près de 12 » – .

Ce sont les premiers mots qui viennent à l’esprit de Jean-François Mahé, directeur du bureau de projet du tramway Gatineau-Ottawa à la Société de transport de l’Outaouais (STO), lorsqu’on lui demande dans quelle mesure la région — et à plus grande échelle le Québec et le Canada — accuse un retard européen en matière de systèmes de transport collectif.

D’Avignon à Caen en passant par Nantes, Grenoble, Besançon, Reims et bien d’autres, toutes les villes de France dont la population dépasse la barre des 100 000 habitants ont leur propre tramway, tient-il à préciser. Gatineau — en excluant sa périphérie et bien sûr sans compter le centre-ville d’Ottawa — comptait 299 000 habitants au début de l’année. Selon les projections, la population sera de 332 000 personnes d’ici 2041 et c’est justement dans le secteur d’Aylmer, à l’ouest de la ville, que la hausse sera de loin la plus importante (+ 56 % entre 2016 et 2051).

Des réponses plus concrètes

Quoi qu’il en soit, selon M. Mahé, la population doit comprendre que la phase de planification qui pourra débuter l’an prochain grâce à l’investissement de 163 millions $ annoncé jeudi par Québec et Ottawa pour le tramway reliant l’ouest de Gatineau au pont du Portage est une étape «très importante» pour le projet dont le coût total reste à déterminer.

La facture initialement évoquée, qui devra être ajustée pour tenir compte de l’inflation, était de quatre milliards.

« C’est une étape très, très importante car nous pourrons au moins avancer avec des études plus détaillées que ce qui avait été fait auparavant. Avant, nous étions juste là : le tramway passera par ce couloir, très bien, c’est parfait, car nous étions proches des pôles d’activités. Mais une fois cela dit, quels seront les impacts sur le trafic routier, va-t-on mettre les modes actifs, où va-t-on mettre les trottoirs ? Est-ce que tout se passera bien aux feux tricolores ? Où allons-nous positionner les pôles d’échanges ? Où allons-nous installer le centre de maintenance ? Ensuite, nous pourrons étudier tout cela», affirme le directeur du Bureau de projet du tramway Gatineau-Ottawa, Jean-François Mahé.

Le Français affirme qu’au final, trois ans après le début de ses nouvelles phases – en 2028 – nous aurons « la réponse à tout cela ».

« L’objectif pour les trois prochaines années est d’avoir la réponse à la question de savoir comment réaménager l’espace public autour (du parcours), où exactement nous allons positionner les stations, à quelle fréquence il circulera, etc. », note-t-il.

Jean-François Mahé, directeur du Bureau de projet du tramway Gatineau-Ottawa. (Etienne Ranger/Le Droit Archives)

N’ayant pas peur du défi auquel lui et son équipe sont confrontés, il reconnaît que le projet, en raison de sa nature interprovinciale et du fait qu’il traverserait une rivière, demeure « peu complexe ».

« Au-delà de ça, ça reste un projet de tramway, comme on le fait partout au Canada, comme on le fait en Europe aussi », commente-t-il.

Au plus tôt en 2036

Patrick Leclerc, PDG de la STO, affirme que si « tout le monde hésite à fixer des dates » sur un calendrier de mise en service probable du moyen de transport 100 % électrique, c’est parce qu’il y a certains impondérables et que chacune des étapes clés a sa durée approximative.

Mais de manière réaliste, estime-t-il, ces véhicules, qui devront pouvoir transporter plus de 5 000 passagers par heure dans chaque direction, pourraient être sur les rails au plus tôt en 2036.

Patrick Leclerc, directeur général de la STO. (Simon Séguin-Bertrand/Le Droit Archives)

« Il faut calculer sur 10 à 12 ans (à partir du début de la phase d’études d’aménagement début 2025), mais plus près de 12 ans parce qu’il y a une année, la dernière en fait, où vous faites tourner votre réseau sans personne dedans », explique M. Leclerc, qui souligne que « tous les appels d’offres vont sortir » dans les 12 prochains mois.

Si la phase de planification doit s’étendre sur deux ans à partir de l’année prochaine, la phase de passation des marchés durera ensuite environ 24 mois, ce qui nous amènera alors au plus tôt en 2030 pour d’éventuels travaux de construction et d’ingénierie plus concrets.

« Avant de démarrer toutes ces études (en 2025), il y a des centaines de livrables, c’est très technique », poursuit-il, précisant qu’il faudra aussi embaucher un consultant multidisciplinaire.

À plus long terme, le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) devra également examiner le projet.

Comme construire une maison

M. Leclerc insiste également sur le fait que la démarche franchie jeudi est essentielle.

« C’est important, parce que quand les gens disent “ah, mais ce ne sont que des études”, il faut se dire que c’est le même principe que quand on dit qu’on veut construire une maison et qu’on a le concept. Ici, on a le concept de la maison. On ne pourrait pas commencer à construire sa maison et à couler les fondations si on n’a pas les plans et les devis, dit-il. Ici, on s’oriente vers ça, on progresse pour aller vers plus de détails et ensuite aller vers les plans et les devis, vers la réalisation, etc. C’est très concret. »

 
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