Le Conseil fédéral mettrait la Suisse en danger: solution

Le Conseil fédéral mettrait la Suisse en danger: solution
Le Conseil fédéral mettrait la Suisse en danger: solution

Les membres du Conseil fédéral risquent d’être victimes de chantage.Image : Sina Guntern

Un conseiller fédéral peut-il être victime de chantage ? Une conseillère fédérale a-t-elle un cadavre dans son placard ? Le service anticorruption du Conseil de l’Europe recommande à la Suisse d’examiner les membres du gouvernement sous toutes les coutures et de scruter leurs comptes bancaires.

Kari Kälin / ch médias

En Suisse, aucun poste clé ne doit être occupé par des personnes qui travaillent contre l’État, qui abusent de la confiance placée en elles ou qui représentent un danger pour la sécurité intérieure et extérieure. Un département du ministère de la Défense procède donc à des contrôles de sécurité relatifs aux personnes. En principe, plus le poste est élevé, plus il y a de contrôle.

Nous examinons par exemple des extraits de casier judiciaire et du registre des poursuites, des données financières et de santé. Les éventuels problèmes de dépendance et de vie sexuelle sont également examinés : quelqu’un peut-il être victime de chantage en raison d’une relation extraconjugale ou d’un style de vie extravagant ?

Ces derniers temps, de hauts responsables de l’État sont régulièrement confrontés à des contrôles de sécurité – par exemple le divisionnaire Guy Vallat, l’attaché militaire suisse à Paris ou Mathias Tüscher, commandant de la Division territoriale 1.

Les vice-chanceliers, secrétaires généraux et assistants personnels des conseillers fédéraux sont soumis au niveau le plus élevé, à savoir un contrôle de sécurité approfondi. Mais ce sont précisément les conseillers fédéraux et les chanceliers fédéraux qui sont exemptés de cette procédure.

Le Greco, l’autorité anti-corruption du Conseil de l’Europe, considère ce certificat de bonne conduite comme un danger pour la Suisse. Dans son dernier rapport sur les « risques de corruption parmi les hauts fonctionnaires », il recommande d’examiner sous toutes les coutures les plus hauts dirigeants de notre pays pour s’assurer de leur intégrité.

La Suisse mise sur l’autorégulation

La Suisse estime qu’elle en fait déjà assez pour garantir l’intégrité de Viola Amherd et compagnie – car les médias, son propre parti et d’autres partis organisent des auditions avec les candidats. Nous comptons sur la maîtrise de soi. C’est ainsi qu’en décembre 2011, Urs Paul Engeler, alors rédacteur en chef du Semaine mondialea révélé des irrégularités dans la gestion d’un héritage par Bruno Zuppiger. Le conseiller national zurichois de l’UDC a retiré sa candidature et a ensuite été reconnu coupable de détournement de fonds. Bruno Zuppiger est décédé en 2016.

Il en était autrement pour Pierre Maudet. Le Genevois souhaitait succéder au conseiller fédéral PLR Didier Burkhalter en 2017, mais il a été battu lors du scrutin final par Ignazio Cassis. Une aubaine pour le PLR. En effet, en 2015, la famille royale d’Abou Dhabi a pris en charge 50 000 francs de frais de déplacement pour Maudet ; le conseiller d’Etat genevois s’est ensuite amusé à assister à une course de Formule 1. La Cour fédérale a déclaré Maudet coupable de corruption. Le PLR ​​a exclu du parti son ancienne étoile filante. Maudet démissionne du gouvernement, mais est réélu par la suite.

L’affaire Maudet est citée par El Greco comme un exemple négatif. Dans le même temps, l’autorité anti-corruption reconnaît que depuis l’affaire Zuppiger, les partis examinent plus attentivement leurs candidats.

Globalement, le Greco donne de bonnes notes à la Suisse dans la lutte contre la corruption. Il critique cependant le fait que les objectifs pourraient être plus ambitieux. Par ailleurs, le « groupe de travail interministériel de lutte contre la corruption », compétent en la matière, manquerait de personnel et d’indépendance.

La Suisse a abandonné le secret bancaire sous la pression de l’étranger. La prochaine étape sera-t-elle le secret bancaire pour les conseillers fédéraux ? La réponse est oui, selon Greco, qui recommande d’exiger que les membres du gouvernement national publient régulièrement leurs revenus, leurs actifs, leurs engagements et leurs intérêts financiers. La transparence financière est un instrument important dans la lutte contre la corruption, selon Greco. Elle propose même que les partenaires et les enfants de la plus haute instance exécutive suisse effectuent également un strip-tease financier total – mais uniquement devant une autorité de contrôle des risques et non devant le public.

La Suisse analysera les 15 recommandations du Greco et rendra compte de leur mise en œuvre d’ici la fin de l’année prochaine. Les propositions ne sont pas juridiquement contraignantes.

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Traduit et adapté par Chiara Lecca

 
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