Un peu plus de 40% des loups tués cet hiver en Valais n’appartenaient pas aux meutes ciblées, et un garde-chasse grison a tué trois lynx qu’il a confondus avec des loups. Ces tirs, censés protéger les troupeaux, suscitent des interrogations. Pour Nicolas Bourquin, responsable de la faune en Valais, ces erreurs sont inhérentes au cadre juridique.
Selon une analyse génétique révélée par Blick, onze loups sur les vingt-sept tués l’hiver dernier en Valais n’appartenaient pas aux meutes ciblées. Selon Nicolas Bourquin, chef du Service de la Chasse, de la Pêche et de la Faune sauvage du Valais, ces «erreurs» font partie du jeu.
“Cela fait en tout cas partie du cadre juridique”, explique-t-il mardi à Forum. “C’est-à-dire qu’au moment du tir, il est impossible de déterminer précisément quel loup est abattu, même s’il se trouve dans le périmètre autorisé.”
Identification précise impossible au moment du tournage
A moins qu’un loup ait une caractéristique spécifique, comme une couleur particulière, les gardes de la faune, qui interviennent principalement la nuit avec des caméras thermiques, ne disposent pas des détails qu’offrirait une autopsie, poursuit-il. « De plus, aucun test ADN n’est disponible sur le terrain, ce qui rend impossible une identification précise. » C’est pourquoi tout loup présent dans le périmètre de tir autorisé pourra être abattu, comme le prévoit la loi.
Face à ces loups tués par erreur – les « dommages collatéraux » des mesures réglementaires –, celles-ci sont-elles vraiment efficaces ? Pour le chef du Service de la chasse, de la pêche et de la faune sauvage du Valais, il est encore un peu tôt pour se prononcer, car un seul exercice a été réalisé jusqu’à présent. “Nous sommes en train de faire un deuxième exercice maintenant jusqu’au 31 janvier, avec la réglementation 2024-2025”, souligne-t-il, précisant que les chiffres des dégâts sont publiés chaque semaine sur le site du service.
«À ce jour, environ 70 moutons de moins ont été tués par les loups par rapport à l’année précédente, où le total était de 401, contre 331 jusqu’à présent», explique-t-il. Il souligne cependant que ces chiffres ne permettent pas de conclure sur l’efficacité des tirs, car plusieurs variables entrent en jeu, comme la réduction du nombre de moutons estimé cette année et les déplacements du gibier, notamment des ongulés. Il ajoute que, pour obtenir des conclusions définitives, il faudra attendre plusieurs années et analyser ces éléments sous un angle multifactoriel.
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Commentaires recueillis par Thibaut Schaller
Texte pour le web : Fabien Grenon
suisse