retour sur le projet pionnier Mascobado

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retour sur le projet pionnier Mascobado

Par

Macéo Primot

Publié le

28 juin 2024 à 19h26

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Situé au bout de la ZAC des Grisettes, à l’ouest de la ville de Montpellier, le Mascobado montre un autre visage de la ville et de l’urbanisme. Celui d’un village au cœur du quartier des Sabines, ainsi qu’un nouveau modèle de promotion et de gestion des copropriétés.


Lors de l’aménagement de cette ZAC, en 2012, la mairie a réservé deux lots pour projets d’habitat participatif, un concept tout nouveau en France et qui a été encadré juridiquement en 2014 avec la loi Alur. Ce nouveau modèle prévoit une « promotion immobilière autogérée par les habitants », ce qui signifie que les citoyens peuvent se réunir pour acheter un terrain et construire un ou plusieurs immeubles (en conservant la maîtrise d’œuvre) dans le but d’y vivre et de le gérer mutuellement. Une sorte de coopérative mais appliquée à la construction immobilière, comme son nom l’indique.

Un des premiers projets en France

A Montpellier, Mascobado est un pionnier. La résidence livrée en juillet 2016 est composée de 23 logements, 18 en propriété et 5 loués pour favoriser la mixité sociale et générationnelle. Les espaces partagés sont une salle polyvalente, trois chambres d’hôtes, des buanderies, des jardins, une terrasse collective, des outils et électroménagers. C’est une association (Habiter C’est Choisir, aujourd’hui Mascobado) regroupant des propriétaires occupants qui assure l’entretien et le bon fonctionnement de la résidence.

L’un de ses membres, Michel Gerbernous raconte, après huit années d’existence, la vie à Mascobado, acronyme de maison coopérative construite avec douceur.

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Entretien avec Michaël Gerber, membre fondateur de Mascobado :

Métropolitain : Monter un tel projet a été un travail véritablement titanesque, quelles ont été les difficultés et quels potentiels regrets pouvez-vous avoir aujourd’hui ?

Michel Gerber :Le plus dur a été de trouver le terrain, personne n’était sûr que le projet réussirait, c’était donc assez ambitieux. Il a fallu monter un dossier très solide pour convaincre la municipalité.

Aujourd’hui, avec plus de huit ans de recul, même si notre isolation thermique est vraiment très bonne, l’inverse n’est pas forcément vrai pour l’isolation phonique. Nous étions effectivement satisfaits du niveau réglementaire en termes de normes, mais nous aurions dû choisir le niveau au-dessus pour être parfaitement sereins.

De plus, nous avons eu le dilemme de l’ascenseur, mais malgré l’utilité évidente, cela représentait beaucoup d’argent, nous avons quand même laissé de la place pour en construire un éventuellement, mais pour l’instant, nous n’en voyons pas l’intérêt.

Une résidence collective comme celle-ci offre la possibilité d’être proche de l’écologie et de faire des économies ?

MG : L’une des réussites majeures de Mascobado réside dans notre façon de consommer. Par exemple, nous avons deux fois moins de machines à fabriquer qu’une famille normale, car nous n’en avons que quelques-unes qui servent à tout le monde. Nous faisons également attention à notre niveau de déchets, nous faisons beaucoup de compostage et nous recyclons autant que possible.

Aussi, nous l’avons laissé pousser pour la biodiversité, nous avons un grand potager, nous avions des poules et maintenant, nous avons 3 canes qui nous pondent des œufs.

Dans quelle mesure la réalisation de ce projet permettra-t-elle à toute une génération d’enfants d’intégrer des valeurs essentielles pour le monde de demain ?

MG : Nous avons créé un véritable espace de jeu pour les enfants, ils sont nés dans cet environnement et donc ils ne se rendent pas compte de la chance qu’ils ont de vivre dans de telles conditions en pleine ville.

Vivre et grandir dans un tel contexte permet aux enfants de vivre une philosophie de partage et de bienveillance, et même pour les adultes, cela a poussé certains d’entre eux à s’intéresser à la vie de quartier en intégrant des associations et d’autres, cela nous a tous aidé à lutter notre timidité.

« Nous avons été l’une des premières résidences collectives à s’implanter en France, mais nous avons le sentiment qu’au niveau de la ville, nous avons initié un certain mouvement. En effet, une autre résidence va voir le jour à Clemenceau et une autre est en cours d’inauguration à la Halle Tropisme. »

Michel Gerber
Membre de Mascobado

À l’avenir, souhaiteriez-vous que davantage de personnes se lancent dans des projets comme celui-ci et pourriez-vous les promouvoir vous-même ?

Notre objectif était d’offrir un accès pour tous, chaque cas est adapté à la position sociale, pour faciliter l’intégration. Souvent, les premières personnes arrivées sont des personnes âgées, souvent des femmes célibataires. Nous avons notre personne la plus âgée qui a 80 ans.

Nous avons été l’une des premières résidences collectives à s’implanter en France, mais nous avons le sentiment qu’en ville, nous avons initié un certain mouvement.

En effet, une autre résidence verra le jour à Clemenceau et une autre est en cours d’inauguration à la Halle Tropisme.

Globalement en France ces projets se développent rapidement, mais nous sommes souvent sollicités car nous sommes une des références.

Pour la promotion, nous accueillons souvent des journalistes, des groupes d’étudiants pour des projets d’études, des gens qui veulent faire des films. Nous ouvrons régulièrement les portes pour permettre aux gens de comprendre comment nous avons procédé, nous leur donnons nos contacts et nous les encourageons à réaliser leurs projets.

Focus sur la genèse de ce projet

Ce grand projet a débuté en 2010, lorsque Toits de Choix (maintenant Hab-Fab), une structure d’accompagnement aux projets d’habitation participative, a proposé un travail d’information et de réseautage pour les personnes intéressées par l’habitation participative. C’est comme ça qu’on. un groupe de citoyens a commencé à se réunir tous les premier et troisième jeudis du mois pour former l’association Vivre, c’est choisir.

Le projet est entré dans une première phase concrète en 2012, lorsque la mairie de Montpellier a proposé deux lots dans la Zac des Grisettes pour un projet d’habitat participatif. Deux associations sont retenues : Vivre c’est Choisir et Écohabitons. C’est à cette époque que Hab-Fab assiste l’association dans la gestion des travaux.

Partenariat depuis 2013

En juin 2013, l’association a choisi de travailler en partenariat avec un bureau d’architecture et d’environnement pour concevoir des appartements bioclimatiques et personnalisés. En octobre 2013, un partenariat a été signé entre Mascobado, AMO et Promologis, un bailleur social qui garantit un montage financier et juridique crédible et viable. Le permis de construire a été déposé fin 2013.

Ainsi, c’est en octobre 2014, après près de 3 ans de préparation en amont, que les travaux débutent enfin. Un grand chantier démarre donc et il faudra un peu moins de deux ans en juillet 2016 pour que les membres de l’association puissent emménager dans leurs nouveaux appartements atypiques. Un petit tour s’impose aux Sabines pour découvrir le Mascobado.

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