La justice est bien trop lente pour les victimes qui ne peuvent qu’« attendre et espérer », a déploré l’une d’elles devant le tribunal, après cinq ans de procédure avant que celui qui l’a agressée et harcelée ne soit condamné. prison.
“J’espère que cela pourra changer pour les prochaines victimes… Cinq années de ma vie, à attendre et espérer justice pour ce que j’ai subi, c’était très long”, a déclaré mardi l’une des victimes de Pierre-Emmanuel Monast. au palais de justice de Montréal.
Face à ces propos, la juge Suzanne Costom a acquiescé, reconnaissant qu’elle “a raison de dire que c’est beaucoup trop lent”, tout en soulignant le courage de la femme d’être venue témoigner au tribunal.
En effet, pendant près d’un an, la femme a subi le harcèlement de Monast, un récidiviste en matière de violence contre les femmes et les filles.
«J’ai été utilisée comme objet», raconte la victime qui a également subi une agression sexuelle. J’ai peur d’être frappé pendant les relations [intimes]J’ai peur qu’il me suive chez moi… Ma peine est à perpétuité, je devrai guérir de choses qui ne sont pas de ma faute.
Une autre femme, que Monast a harcelée pendant un an alors qu’ils ne se connaissaient pas, a subi des « conséquences importantes », a-t-on appris plus tard du tribunal.
“Rien de tout cela n’est de votre faute, vous devez vous en souvenir car c’est la vérité”, a commenté le juge.
Monast avait d’abord plaidé coupable, avant de se retourner, et finalement de maintenir sa culpabilité, provoquant de longs délais pour les victimes.
Il se plaint
Assis dans la salle d’audience, l’agresseur de 36 ans a tout écouté avec attention, puis a exprimé quelques regrets. Mais juste après, il s’est plaint de traverser des moments difficiles.
“Je peux comprendre les répercussions indirectes de mes actes”, a-t-il déclaré. Mais les répercussions sur moi ne sont pas négligeables, j’en ai moi aussi des conséquences à vie. »
Il a ensuite évoqué l’impact des crimes sur son travail voire ses études, semblant ignorer que c’était lui qui avait délibérément provoqué des actes illégaux, contrairement aux victimes qui voulaient juste avoir la paix.
Monast, qui a déjà purgé une peine de prison dans le passé pour une multitude de crimes sexuels contre deux jeunes filles âgées de 12 et 13 ans, a cependant entamé une thérapie pour réduire son risque élevé de récidive.
Ainsi, comme il avait déjà purgé l’équivalent de 18 mois d’incarcération, les parties ont convenu de recommander trois mois supplémentaires, à purger le week-end. À cela s’ajoutent 240 heures de travaux d’intérêt général, que la justice considère comme « une alternative à l’emprisonnement ».
Monast devra alors subir une probation de trois ans, durant lesquelles il devra suivre une thérapie, tout en restant à l’écart des victimes, faute de quoi il sera réincarcéré.
“Avec cette mesure, les victimes seront protégées”, a assuré le juge.
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