l’essentiel
Les Pyrénées aspirent à diriger l’organisation du grand événement, prévu du 1er au 17 février 2030 dans les Alpes françaises.
Trois mois après les Jeux de Paris, les Jeux olympiques d’hiver de 2030 prévus dans les Alpes doivent être mis sur orbite mais, pour présider le futur comité d’organisation, les régions et l’Etat tergiversent autour du nom de l’ancien biathlète. Martin Fourcade, toujours en piste.
“Tout le monde s’accorde à dire que c’est un sportif”, assuraient plusieurs sources à l’AFP ces dernières semaines. Oui, mais qui ? Une réunion doit se tenir jeudi à Matignon et le nom du futur patron des JO pourrait être annoncé.
A lire aussi :
Dopage : comment le champion français Martin Fourcade pourrait remporter une nouvelle médaille d’or olympique… quatre ans après sa retraite
Le quintuple champion olympique de biathlon Martin Fourcade, qui a rangé ses skis en 2020, semble sur le papier le candidat idéal pour incarner ces futurs JO d’hiver, lui qui est même sur le point de récupérer une sixième médaille d’or olympique, du fait du sanction confirmée d’un rival russe pour dopage, ce qui ferait de lui l’athlète français le plus titré aux JO.
Le président de la République a lui-même adoubé le Pyrénéen en l’évaluant cet été en L’équipe comme le « Tony Estanguet des montagnes ». Le champion était monté sur le podium en juillet aux côtés d’Emmanuel Macron, justement, pour défendre la candidature de la France devant le CIO, à quelques jours de l’ouverture des Jeux de Paris.
A lire aussi :
JO d’hiver 2030 : “C’est un immense honneur”, les Alpes sont seules candidates, se réjouit Martin Fourcade, quintuple champion olympique
« Wauquiez n’en veut pas »
Mais, depuis septembre, il “ne tenait plus la corde”, ont expliqué à l’AFP plusieurs sources impliquées dans le dossier. Ses détracteurs mettent en avant des attentes salariales trop élevées et des contrats de sponsoring susceptibles de donner lieu à des conflits d’intérêts. Membre de la commission des athlètes du CIO et du conseil d’administration du comité d’organisation des Jeux Olympiques de Paris, l’intéressé s’est défendu dans un long entretien avec L’équipepostulant officiellement.
“Les deux partenariats à long terme que je peux avoir sont avec des marques techniques qui, à mon avis, ne sont pas en contradiction avec les problématiques de partenariat du comité d’organisation, Rossignol et Odlo”, a-t-il déclaré. « L’Elysée veut Fourcade, (Laurent) Wauquiez ne veut pas de lui », résument plusieurs sources pour décrypter la bataille menée en coulisses entre l’exécutif et l’ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
A lire aussi :
Polémique – Biathlon : les frères Fourcade violemment agressés par un biathlète ukrainien
Le Premier ministre Michel Barnier, qui fut coprésident du comité d’organisation des Jeux olympiques d’Albertville en 1992, suit de près l’affaire olympique, tout comme l’ancien délégué interministériel aux Jeux olympiques Michel Cadot, devenu l’un de ses conseillers.
« Trop indépendant »
Et l’histoire n’est pas terminée. “Fourcade était hors course il y a 15 jours mais l’Elysée et le CIO sont intervenus et il est de retour dans la course”, a indiqué à l’AFP une Source proche du dossier. « Le seul qui puisse rivaliser avec Estanguet, c’est Fourcade », ajoute-t-elle. Derrière la question du salaire et l’anticipation d’éventuels conflits d’intérêts, “certains considèrent surtout qu’il est un peu trop indépendant”, décryptées plusieurs sources auprès de l’AFP.
Soutenue par les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur, et notamment Laurent Wauquiez, devenu patron des députés LR depuis la dissolution, la candidature de la France pour 2030 s’est imposée en un éclair, soutenue également par le le président du Comité olympique français, David Lappartient, également de droite. Ce dernier est également candidat à la présidence du CIO. Le nom d’un autre biathlète, Vincent Jay, circule également beaucoup, ou encore celui de Marie Martinod, championne de ski acrobatique.
A lire aussi :
Martin Fourcade élu sportif préféré des Français devant Kylian MBappé et Julian Alaphilippe
Je refuse d’entrer dans une guerre de noms», expliquait récemment à l’AFP Renaud Muselier, président de la région Paca. « Cela va se jouer sur la feuille de travail. On fait une fiche de travail avec un mode de fonctionnement qui n’est pas le même qu’à Paris”, a-t-il ajouté. Renaud Muselier a poussé pour qu’il y ait une femme. “Ils ont des égos différents les hommes, c’est incroyable”, selon lui. L’Etat et les régions travaillent également sur le dispositif institutionnel. A priori, le futur Cojo sera une association, comme « Paris-2024 », basée en Auvergne-Rhône-Alpes.
La Solideo, la future structure chargée de construire les structures olympiques, devrait être basée à Marseille. Une loi olympique doit être votée pour régir l’événement (recours, fiscalité, règles relatives à la publicité, etc.). Le budget estimé est d’environ deux milliards d’euros pour l’organisation, et un milliard pour les infrastructures.
A lire aussi :
Biathlon : Martin Fourcade remporte la dernière course de sa carrière
La garantie financière de l’Etat, qui n’a pas été donnée à temps en raison de la dissolution de l’Assemblée en juin, doit encore être votée dans le cadre du budget. Alors que le sort des JO d’hiver semble compté dans un avenir avec moins de neige, l’octuple championne paralympique de ski Marie Bochet, qui s’est également présentée comme candidate avec Martin Fourcade, souhaite que cette édition 2030 s’inscrive dans « un léger époque plus raisonnée.