Repéré en 2022, lors de la Biennale de Göteborg (Suède), l’artiste danois Rasmus Myrup, 33 ans, voyage depuis entre La Haye (Pays-Bas) et New York. Son escale, jusqu’au 8 septembre 2024, à la Criée, à Rennes (Ille-et-Vilaine), n’est pas anecdotique puisque sa résidence en Bretagne l’amène à enrichir son bestiaire de plusieurs personnages inspirés de la mythologie nordique et qu’il bricole. matériaux recyclés ou collectés dans la nature.
Houx et sel de Guérande, roses, ajoncs et terre de la forêt de Brocéliande lui permettent de compléter sa drôle de ménagerie. Le centre d’art contemporain de la place Commeurec a des allures de galerie préhistorique, à moins qu’elle ne soit futuriste. Il est certes décalé, entre rassemblement médiéval et salon mondain décadent où les canettes de bière sont soigneusement alignées sur la table.
L’ancêtre du « off »
L’un des invités, mi-homme, mi-bête, aux traits abstraits, le visage sculpté dans l’os, fait référence à Hervard, un héros scandinave, né femme vers l’an 1000 et considéré comme l’un des premiers personnages trans. Ce « Salon des refusés » – titre de l’exposition – fait office, en quelque sorte, de refuge, de havre de paix pour un bestiaire fantastique, pour des personnages singuliers, sans réelle identité.
A l’origine, les « refusés » étaient, à la fin du XIXème sièclee siècle à Paris, des artistes non admis dans le cercle restreint des peintres officiels. Manet, Monet et Renoir furent, un temps, parmi ces « bannis », s’organisant pour monter leur propre salon et créant ainsi l’ancêtre du « off » dans l’art.
Jusqu’au 8 septembre 2024« Salon des trouvés » à La Criée, place Honoré-Commeurec, du mardi au dimanche, de 13h à 19h. Gratuit. L’exposition fait partie d’Exporama 2024, l’été de l’art contemporain à Rennes.
