l’ivresse avant les finales, un grand classique

l’ivresse avant les finales, un grand classique
l’ivresse avant les finales, un grand classique

Matthieu Jalibert et Ben Tameifuna avec ou sans l’UBB ? Le Stade Toulousain avec ou sans Emmanuel Meafou et Matthis Lebel ? La semaine qui s’est écoulée, en amont de cette finale de Top 14, a parfois ressemblé à une immense partie de cache-cache. Un petit jeu alimenté autant par les incertitudes cliniques réelles affectant les joueurs blessés que par l’envie de renouer avec les bons vieux trucs de désinformation qui ont précédé tant de batailles finales pour le Bouclier de Brennus.

Les exemples dans l’histoire récente sont nombreux. On se souvient de la grande manœuvre imaginée par Patrice Collazo qui, lors d’une demi-finale contre Toulon en 2017, avait procédé à cinq changements entre l’équipe annoncée et celle finalement alignée. Mais on peut tout autant apprendre de l’histoire du Stade Toulousain, dirigé par Guy Novès.

Une période durant laquelle on peut extirper les parties de poker menteuses orchestrées autour des participations de Jean-Baptiste Elissalde et Luke McAlister, en amont de la finale du championnat de France en 2008 et 2012.

Des souvenirs qui font sourire un peu amusé le technicien le plus titré de France : « Ce qui me fait rire, c’est la façon dont on interprète les fameuses incertitudes. En fait, les médias, le peuple, aimeraient connaître les résultats en début de semaine. Mais dire qu’on va peut-être essayer tel ou tel joueur parce qu’il est vraiment indispensable, ce n’est pas se vanter. C’est la réalité. » Guy Novès appuie son propos : « Je prends l’exemple de « Jean-Ba » Elissalde : il a mal joué à cause d’une note qui lui a fait mal, il a souffert tout au long du match, mais c’était important qu’il participe à ce match. Il avait vraiment une côte fêlée ! »

Tout comme Matthieu Jalibert et Ben Tameifunua, touchés aux ischio-jambiers et à l’épaule, ont été réellement blessés avant que la finale à venir ne puisse disputer à son tour Yannick Bru. Mais faire face à l’incertitude est une chose. Le maintenir en connaissance de cause en est une autre.

“Un peu de poison”

Lorsque Jean-Baptiste Poux a déclaré lundi sur France Bleu Gironde que « Tameifuna ne pourra pas postuler pour la finale », cela ne reflétait pas les convictions du staff. Encore moins lorsqu’il affirmait, au micro, que le pilier droit n’avait pas passé avec succès les tests le jour même.

Ce n’est pas un hasard si Yannick Bru, manager de l’UBB qui, faut-il le rappeler, a longtemps travaillé avec Guy Novès, tant à Toulouse qu’en équipe de France, avait donné consigne à son effectif de garder un maximum de discrétion avant cette finale. La désinformation est-elle une arme psychologique ?

« C’est sûr que l’adversaire se demande aussi si un tel va jouer ou pas. Cela reste dans les esprits, selon la personnalité des entraîneurs et des joueurs. Laisser un peu de doute, même s’il n’y a pas de choix concernant le personnel concerné, dilue un peu de poison. Nous lui accordons l’importance que nous souhaitons. Est-ce qu’il en a ? Je ne sais pas. Mais ne pas savoir qui va jouer, pour moi, c’est quand même quelque chose d’énervant. »

Les Bordelais sont soupçonnés depuis longtemps d’ivresse cette semaine. Mais ils nourrissaient la même suspicion à l’égard des Toulousains, à la fois, quant à la participation d’Emmanuel Meafou ou de Matthis Lebel, touchés aux ischios et au dos.

Peut-on gagner de petits pourcentages dans ces jeux occultes ? Considéré comme l’un des maîtres de la désinformation, Guy Novès hausse les épaules : « Nous ne sommes qu’une petite chose. » Avant d’ajouter : « J’essayais d’être sincère dans ce que je disais. Mais force est de constater que ce que j’ai dit à mes joueurs ou aux médias était différent. »

 
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