Par
Antoine Sauvetre
Publié le
30 juin 2024 à 6h12
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Quand Thibault Bitschené n’affronte pas ses élèves du collège Saint-Exupéry, à Alençon (Orne), il joue dos à son public !
Organiste du Cathédrale de Sees Depuis 2018, le professeur de musique de 46 ans a la particularité de s’adapter à l’ambiance des salles de classe autant qu’à l’atmosphère d’un lieu de culte. Mais toujours pour les mêmes passions : musique et le transmission.
« Se baigner dedans »
Né en 1977 à Orléans, Thibault Bitschené avoue avoir « baigné dedans depuis [son] plus jeune âge ». Parce que devant lui, son père et son grand-père manipulaient les consoles lors des cérémonies religieuses dans leurs villes respectives.
Pour le jeune Thibault, leorgane était donc plus une « musique familiale » que religieuse.
Finalement, les messes ont toujours été pour moi un moyen de pratiquer un instrument majestueux mais difficile d’accès.
Et particulièrement complexe pourrions-nous accomplir.
Organiste depuis l’âge de 12 ans
L’Orléanais s’est assidûment installé devant cette “incroyable machine” de 12 ansaprès avoir longuement écouté ses ancêtres et observé leurs mouvements.
Parce que jouer de l’orgue est aussi une activité qui mérite d’être vue, l’instrument se manipulant autant avec les mains, sur trois claviersqu’avec les pieds, sur un pédalier.
Un acte contorsionniste qui ne lui a jamais fait peur. « Pour moi, compte tenu de mon origine familiale, cela s’est fait assez naturellement, sans trop y penser finalement. »
Sauf que, depuis, le quadragénaire a fait un solide réputation au milieu.
Après avoir remporté le premier prix d’orgue en 1997, cet élève d’organistes de renom obtient son diplôme final en 2002. Avec le félicitations du juryet certainement de toute la famille.
Père des organistes de l’Orne
Devenu professeur de musique« comme mes deux frères », dans un établissement de Mantes-la-Jolie (Yvelines), il retrouve finalement son académie d’Orléans-Tours pendant quelques années avant de céder aux sirènes de l’Alençonnais Stéphane Caillaux, alors curé à la paroisse Saint-Martin-de-L’Aigle.
« Il m’a donné accès à l’orgue paroissial, dont je suis devenu propriétaire en 2008 », rembobine l’intéressé.
En 2016, c’est dans ce cadre qu’il accompagne l’organiste de la cathédrale de Sées lors d’un concert« Deux ans plus tard, je l’ai remplacé », sourit-il.
Thibault Bitschené mesure sa « chance » d’être à la tête du principal organe du diocèse.
Être organiste titulaire à la cathédrale de Sées (siège du diocèse de Séez, ndlr), c’est un peu être le père de tous les organistes du département.
« L’orgue de Sées est un instrument fabuleux et remarquable, même vu de l’étranger », sait celui qui dispose d’un solide carnet d’adresses pour faire jouer des organistes de renom lors des fête de l’orguelancé ce dimanche 30 juin 2024 au Basilique d’Alençon.
« Comme dans une grande cuisine »
Véritable amoureux de cette « incroyable machine », l’organiste prend toujours autant de plaisir à la faire fonctionner.
Mais aussi le rendre accessible, l’expliquer. « L’orgue est le seul instrument où le musicien joue depuis l’intérieur de son instrument », rappelle-t-il en tirant sur les boutons de registre et de combinaison ou en appuyant sur les pédales d’expression.
Devant un orgue, on est comme dans une grande cuisine, avec tout un tas d’épices, mais on ne peut pas toutes les mettre dedans, sinon ce n’est pas bon.
« L’orgue est un orchestre à lui tout seul ! aime-t-il répéter, « aux possibilités infinies ».
Et si la musique classique reste le genre privilégié, Thibault n’hésite pas à faire découvrir des airs de rock ou de pop. Car si ces élèves « n’imaginent pas » avoir un organiste comme professeur, il sait aussi parler aux jeunes générations !
Festival d’orgue, du dimanche 30 juin au dimanche 25 août 2024. Un concert à 17h tous les dimanches de l’été, en alternance à la cathédrale de Sées et à la basilique d’Alençon.
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