Le député français élu ici répond à Québec solidaire

Le député français élu ici répond à Québec solidaire
Le député français élu ici répond à Québec solidaire

Roland Lescure, député français pour l’Amérique du Nord, estime que Ruba Ghazal fait fausse route en s’immisçant dans la politique française et en faisant activement campagne en faveur de son adversaire, issu de la coalition des partis de gauche.

«Écoutez, je ne l’aurais pas fait», déclare mercredi M. Lescure, diplomate après tout, dans une interview au Journal de San Francisco.

« Je suis un député français, je suis un ministre de la République française. Je ne peux pas m’imaginer interférer dans une élection québécoise ou canadienne, même si, comme vous le savez, j’ai la nationalité canadienne », explique celui qui a fait une belle carrière ici, notamment comme vice-président de la Caisse de dépôt et placement du Québec de 2009 à 2017.

Activisme actif

Mardi, le député de Québec solidaire (QS) est allé distribuer des tracts d’Oussama Laraichi, candidat du Nouveau Front populaire pour l’Amérique du Nord, à la station Mont-Royal à Montréal « afin d’inciter les Français du Québec à bloquer la route sur l’extrême droite.

«Pas sûr, cher collègue, que cette ingérence étrangère de votre part soit bien avisée», a commenté le ministre québécois responsable de la Lutte contre le racisme, Christopher Skeete sous la photo de Ruba Ghazal.

Éric Duhaime s’est également exprimé. « Un député s’immisce dans les élections d’un autre pays. À Ottawa, ces jours-ci, on appelle cela de l’ingérence étrangère. Chez Québec Solidaire, ça s’appelle l’Internationale communiste», a ironisé le chef du Parti conservateur du Québec.

L’élu solidaire de Taschereau, Étienne Grandmonnt, en a ajouté une couche mercredi en incitant les Français du Québec à «utiliser [leur] droit de vote]pour soutenir le Nouveau Front Populaire. « Vous avez jusqu’à 6 heures demain matin », précise-t-il dans une publication sur X.

“Ils font ce qu’ils veulent”

« Vraiment, je crois à la liberté d’expression, donc ils font vraiment très bien ce qu’ils veulent », affirme Roland Lescure. « Mais, ajoute-t-il, il faut quand même être clair : si on fait campagne au Québec pour le Nouveau Front populaire, ce n’est pas une campagne contre le Rassemblement national !

« En effet, si on fait campagne au Québec pour le Nouveau Front populaire, cela veut dire qu’on fait campagne contre Roland Lescure, et qu’il faut plutôt l’accepter, plutôt que de chercher des explications un peu plus détournées », a-t-il dit.

M. Lescure, qui possède les nationalités française et canadienne, joue sans détour : le Rassemblement national (RN) a promis de fermer les postes gouvernementaux importants aux « binationaux » comme lui.

« Repousser les extrêmes » depuis le centre

Selon l’économiste de formation, la meilleure façon de « résister » à l’extrême droite et « dans une moindre mesure à l’extrême gauche » est de s’unir « par le centre » pour créer une coalition qui « repoussera les extrêmes ».

De plus, en s’associant à la coalition de gauche, les groupes de solidarité rejoignent indirectement les Insoumis de Jean-Luc Mélanchon, « qui avait une position extrêmement sérieuse sur l’Ukraine » et soutenait « en coulisses » la Russie. qui a tenté « d’instrumentaliser le conflit au Moyen-Orient » et qui « propose 200 milliards d’euros de dépenses et d’impôts supplémentaires ».

Le parti de gauche envisage, tout comme le RN, de déchirer l’Accord économique et commercial global (CETA) qui accroît les échanges commerciaux entre le Québec et la France, soulève Roland Lescure.

Ce dernier revient à Montréal jeudi pour le dernier tour de cette campagne blitzkrieg. Les électeurs français de la circonscription nord-américaine ont largement soutenu les partis de gauche lors des élections européennes du début du mois.

Les derniers sondages en France donnent au Rassemblement national de Jordan Bardella une avance significative aux élections législatives qui se tiendront début juillet. La coalition de gauche Nouveau Front Populaire arrive en deuxième position, et le groupe centriste Ensemble pour la République, qui comprend le parti Renaissance de l’actuel Premier ministre Gabriel Attal, est actuellement troisième.

 
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