Bas carbone, pénurie de matériaux, maîtrise des coûts… Les impératifs s’accumulent. Y a-t-il encore de la place pour la créativité ? La complexité de l’équation ne semble pas freiner l’imagination des constructeurs, comme l’indique le Mensuel de Rennes dans son dernier numéro. Les architectes Maël Maurer et Angélique Gilbert voient ces défis comme une opportunité d’innover : « La création naît des contraintes. » Quant aux enjeux environnementaux, « on ne peut plus les appeler des contraintes, ce sont plutôt des objectifs ».
Toutefois, Jean-Pierre Renault, président de l’association Les Amis du Patrimoine rennais, s’inquiète de voir « l’architecture se banaliser ». Les rénovations et améliorations risquent, selon lui, d’effacer le charme des bâtiments anciens. Tout comme la densification a fait disparaître de nombreuses maisons sous des immeubles de charme.
« Il est important de garder des traces du passé dans les villes. C’est ce qui constitue leur âme », défend l’architecte Jean-Paul Viguier.
D’autant que c’est dans ces vestiges que se trouve peut-être la réponse aux enjeux actuels. Les architectes sont encouragés à travailler avec des matériaux locaux biosourcés. Ces derniers « viennent d’une époque où l’on construisait avec ce que l’on avait à proximité », rappelle l’architecte Laurent Lagadec. Il suffit de se rendre dans la forêt de Paimpont ou du côté de Pont-Réan pour trouver le fameux schiste rouge, l’un des matériaux emblématiques du Rennes d’antan. Sera-t-il celui du Rennes de demain ?
