Par
Melvin Moya
Publié le
23 novembre 2024 à 19h00
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» Ah… il faut que je sois plus concis. » Retracer sa vie aurait dû lui prendre des heures. Pourtant, Nikola Raghoonauth, 47 ans, a réalisé l’exercice en moins de 35 minutes. Cet habitant de La Réole, dans le sud de la Gironde, a un parcours aussi riche qu’atypique.
Il a rencontré le groupe IAM
Vendeur de prêt-à-porter, rappeur, militant politique, compositeur, fleuriste et même poète, ce Mauricien a toujours voulu vivre de la culture, une manière d’exprimer ses engagements sous de multiples formes. Son amour pour le rap débute véritablement en 1998. Cette année-là, il rejoint un groupe fortement engagé contre l’État mauricien et la répression policière.
Une rencontre improvisée avec le groupe IAM renforce son envie de rejoindre ce milieu, mais comment ?
» Mon engagement politique était vague, j’ai dû creuser », se souvient-il. Très investi, Nikola rejoint par la suite le mouvement politique Lalit, auquel il s’identifie pleinement. » J’ai continué mon chemin dans ce parti tout en poursuivant la musique. Ma palette musicale s’est diversifiée avec la découverte du jazz et du rock. ”
En 2004, il quitte le mouvement, en désaccord avec sa ligne politique. « Cela m’a éloigné de la politique », confie celui qui se définit comme « un militant altermondialiste ».
Sa carrière décolle grâce à un projet
En revanche, sa passion pour la musique ne l’a jamais quitté. Il forme un nouveau groupe appelé Seven, composé de cinq membres. » On s’est amusé à ajouter une poupée et un ours en peluche avec nous sur scène (rires). ”
Plus cet amoureux des mots et des mélodies en veut plus. Touché par le Slam, popularisé par le film éponyme, son écriture évolue, tout comme ses aspirations. Il a ensuite quitté son groupe, au milieu de désaccords. C’est en 2005, lors d’un appel à projets de l’Alliance Française, que sa carrière prend un tournant.
Nikola a vécu une traversée du désert
Repéré par une compagnie réunionnaise, il est invité sur l’île en tant qu’auteur et musicien. » J’ai eu l’occasion de participer à un festival du conte à Ouagadougou et d’être remarquée par un producteur très connu à La Réunion. » Rejoignant un nouveau groupe, il participe at the Printemps de Bourges Discoveries .
Malheureusement, en 2011, son producteur décède, marquant le début d’un voyage à travers le désert. Nikola revient à Maurice avec sa compagne, en espérant que cette période difficile ne soit que temporaire.
J’ai dû me battre pour trouver une place pour moi
Après plusieurs projets autour du théâtre, il décide de franchir le pas : venir en France. C’est à La Réole, en Gironde, que la famille a trouvé refuge depuis 2015. « J’ai dû me battre pour me trouver une place », ce qu’il a fait avec brio.
Aujourd’hui, Nikola Raghoonauth cumule les casquettes d’auteur-interprète avec la compagnie Migr’Arts, compagnie qui traite des sujets de migration, mais aussi celle de technicien, comédien au théâtre 5 Bis. Toujours avec l’envie d’exprimer sa pensée et son art très particulier.
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