Ce week-end, les Banques Alimentaires auront encore besoin de dons, dans les grandes surfaces partout en France, pour répondre à la demande croissante des associations caritatives qu’elles approvisionnent. Mais la collecte de fonds à grande échelle n’est pas sa seule ressource. En Haute-Vienne, la Banque Alimentaire récupère chaque jour des denrées alimentaires dans les magasinset lutte contre le gaspillage, en transformant elle-même certaines matières premières dans son atelier.
Les locaux installés à l’été 2022 ressemblent à la cuisine d’une petite cantine scolaireavec du matériel professionnel, proposé par des partenaires ou acheté par l’association. Sylvie et Lydie, bénévoles, s’affairent à découper des potirons (précuits, ouf !) pour en faire une soupe, pendant que Cyril, chef salarié, prépare de la confiture.
Une confiture anti-gaspi, aux tomates vertes. D’autres bénévoles glanent également les derniers fruits dans les serres d’un maraîcher à Condat.à quelques kilomètres. “Aujourd’hui, il n’y a plus de gaspillage d’aliments qui arrivent trop mûrs pour les fruits ou trop abîmés pour les légumes.», se félicite Julie, responsable salariée de l’atelier. Grâce à la chambre froide, la viande hachée surgelée proposée par certains magasins peut être transformée en pâté chinois ou en bolognaise. De quoi améliorer le quotidien des personnes aidées.
Grâce à Lydie, la démarche anti-gaspillage va encore plus loin. « J’ai une voisine qui a des animaux, donc tout ce qui doit aller au compost, je le ramène directement pour ses canards, poules et oies !* », s’amuse la bénévole.
Seule préoccupation aujourd’hui : trouver de nouvelles sources d’approvisionnement. Avec les rayons anti-gaspillage des supermarchés, et surtout avec la disparition d’Easydis et de GDA à Limoges, les quantités valorisées sont en chute libre. Les deux plateformes ont fourni 20 % des produits frais collectés par l’association. Pour compenser, la Banque Alimentaire a conclu des conventions avec 3 maraîchers. Grâce au financement de l’État, des mécènes et de la ville de Limoges, il leur est rémunéré de consacrer un espace à l’aide alimentaire. De quoi approvisionner le CCAS et l’épicerie sociale de Limoges.