Noisy-le-Grand se transforme en île verte pour lutter contre le changement climatique

Noisy-le-Grand se transforme en île verte pour lutter contre le changement climatique
Noisy-le-Grand se transforme en île verte pour lutter contre le changement climatique

C’était autrefois une zone bétonnée. Depuis, elle cherche à se transformer. La ville de Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis), à l’est de Paris, a choisi d’accélérer sa politique de verdissement. Les projets fleurissent dans cette ville minéralisée, aujourd’hui largement arborée et fleurie. La collectivité dirigée par Brigitte Marsigny (LR) mène une série de projets de végétalisation. Parmi eux, un parc forestier est sorti de terre et devrait être inauguré fin juin 2024.

Située entre la route de Gournay et l’avenue Émile Cossonea, une ancienne friche de 8 500 m², rachetée par la mairie en 2022, est en cours de réaménagement en forêt urbaine. 180 arbres ont déjà été plantés et 300 autres le seront bientôt, dont des hêtres, des poiriers et d’autres variétés locales.

Nous encourageons le développement naturel du parc forestier, et souhaitons faciliter la nidification. Les arbres plantés ont cinq à dix ans donc il n’y a aucune difficulté à reprendre d’autres plants.», explique Michèle Claveau, déléguée adjointe au développement durable et à la biodiversité, lors d’une visite le 20 juin 2024. L’entreprise paysagiste Idverde se chargera d’arroser les arbres pendant deux ans, puis les laissera pousser naturellement.

Prairies et zones arbustives composent cette mini forêt composée d’allées et d’une place où peuvent se dérouler des animations de quartier. Une aire de jeux, une fontaine et un canipark complètent l’offre. “Malgré son dénivelé, le site sera accessible aux résidents ainsi qu’aux personnes à mobilité réduite et aux familles avec poussettes.», précise Antoine Pirolli, conseiller municipal chargé de l’espace public à la Ville de Noisy-le-Grand.

La végétation existante a été préservée et environ 500 arbres supplémentaires sont plantés dans ce parc forestier. © LA F. pour Batiactu

La conception de ce parc forestier a été pilotée par l’agence d’architecture et de paysage Fieldwork. Cette dernière avait été missionnée par la Ville pour réaliser des pré-études sur trois friches de la commune. C’est finalement la friche qui a été choisie pour imaginer l’espace végétal. “Nous avons conservé la végétation existante», précise Delphine Luboz, architecte.

Seul le sentier est éclairé la nuit, afin de ne pas impacter la biodiversité.« Pour le chemin, des pavés réutilisés, provenant d’autres projets de la ville et d’une entreprise de construction, ont été placés. Sens Unique”promouvoir l’économie circulaire et des ressources», indique l’architecte, qui a également décidé de réutiliser le terrain sur le site.

Une priorité pour les villes ?

Son agence travaille également à la végétalisation des terrains d’écoles. “La problématique de la chaleur dans les villes pose question et devient une priorité pour de nombreuses communes. On a de plus en plus de projets de ce type pour les communes mais l’idée de planter de manière dense, comme à Noisy-le-Grand, reste rare même si elle émerge.»

Politique de revégétalisation du parc forestier de Noisy-le-Grand
L’objectif de ce parc forestier est d’offrir un coin de verdure aux habitants et de favoriser la cohésion sociale. © LA F. pour Batiactu

D’autres villes de France ont pris le pas, comme Toulouse, Bordeaux et plus récemment Paris, qui a inauguré une forêt urbaine dans le 14e arrondissement. Cela s’inscrit dans une dynamique plus large des collectivités pour rendre leurs territoires plus verts. C’est ce que révélait l’année dernière une étude de l’Observatoire des villes vertes.

Quant au parc forestier de Noisy-Le-Grand, son aménagement a nécessité sept mois de travaux. L’objectif de ce projet, estimé à 653 000 euros, était de proposer aux habitants «un lieu convivial et agréable et, à terme, une meilleure qualité de vie. Il propose également des passages piétons et crée un point de rencontre et un lieu d’activités pour le quartier.», déclare Antoine Pirolli. “L’équipe municipale considère ce lieu comme un équipement municipal, avec le même intérêt et la même volonté de préservation que les autres équipements de la ville.»

Végéter encore plus

La stratégie de la ville est de végétaliser ses friches et de créer des îlots de verdure et de fraîcheur. “Par exemple, notre programme de plantation d’arbres sur 20 ans prévoit de planter le plus tôt possible. Une place de stationnement sur trois servira à planter un arbre dans les rues qui en sont dépourvues», souligne l’édile municipal.

Les espaces verts représentent 36 % de la superficie de la commune, qui précise avoir planté 2 500 arbres depuis 2015.La ville bénéficie d’un vaste patrimoine naturel. C’est un atout pour le cadre de vie des Noiséens que la ville souhaite protéger, pour lutter contre le réchauffement climatique et protéger la biodiversité.», ajoute Brigitte Marsigny, maire de Noisy-le-Grand.

Un nouveau centre horticole a été créé. © LA F. pour Batiactu

La Ville a installé, rue du Ballon, dans le quartier de la Butte Verte, un nouveau centre horticole de 5 600 m² en décembre 2023. C’est ici que le service de l’arbre, du paysage et de la biodiversité réalise des missions d’entretien et de valorisation du patrimoine floral de la ville. Le site est équipé de récupérateurs d’eau de pluie et d’arrosage, d’un broyeur de déchets qui les transforme en paillis, et d’une gestion automatisée de la ventilation et des voiles d’ombrage.

Des serres d’une superficie de 1 600 m² sont dédiées à la plantation et au traitement de 29 000 plants, qui seront répartis sur les 441 hectares d’espaces verts de Noisy-le-Grand. “Cet espace est pour nous un outil de transition écologique du territoire», assure Antoine Pirolli.

Politique de revégétalisation du parc forestier de Noisy-le-Grand
Des serres d’une superficie de 1 600 m² sont dédiées à la plantation et au traitement de 29 000 plants. © LA F. pour Batiactu

Agriculture urbaine

La communauté n’a pas oublié les écoliers et les équipes éducatives. Entre 2024 et 2026, trois cours oasis seront aménagées dans les groupes scolaires de L’Oiseau Lyre, Paul Serelle et Les Richardets. Les cours, imaginés par les étudiants dans le cadre d’ateliers réalisés en partenariat avec le Conseil de l’architecture, de l’urbanisme et de l’environnement (CAUE), seront déminéralisés, plantés et des jardins pédagogiques verront le jour, notamment pour permettre la récolte. légumes. “Les enfants de l’école primaire l’Oiseau Lyre ont également demandé un espace extérieur pour les classes et les cabanes», précise le conseiller.

A ces opérations s’ajoute celle d’une ferme urbaine de 5 000 m² dans le quartier très minéral du Mont d’Est. Sur la place Gustave-Courbet située sur la dalle du quartier, ce nouvel espace proposera une offre de restauration rapide de proximité. Après un appel à projets lancé par la municipalité en 2021 et une consultation des habitants, le projet « Ma salade avec toit », de l’agriculteur urbain Grégory Schepard a été retenu en 2022. Il devra accompagner la transition écologique et proposer des produits en circuit court. .

Plus de 52 000 salades composées devront être produites chaque année, et environ 9,1 tonnes de légumes. “A travers ce projet d’agriculture urbaine, la ville de Noisy-le-Grand souhaite stimuler la revitalisation et la végétalisation de la dalle, et en faire un lieu fédérateur dédié à l’alimentation et à l’écologie.», précise Laura Sangouard, responsable des opérations à la Ville.

L’activité majeure de cette ferme urbaine agro-écologique et engagée sera le maraîchage. L’espace restauration proposera des menus de saison élaborés à partir de produits frais récoltés directement à la ferme voisine. L’objectif est de promouvoir une agriculture écologique et vertueuse qui favorise le respect de la biodiversité : permaculture, gestion économe des ressources, valorisation des biodéchets en compost et engrais organiques.»

Coût total de l’opération ? 2,4 millions d’euros, subventionnés à 70 % par l’État, la Métropole du Grand Paris et l’Agence de l’Eau. Les travaux d’étanchéité sont en cours depuis septembre 2023 et les travaux d’exploitation débuteront en septembre 2024. L’ouverture de la ferme urbaine est prévue au printemps 2025.

 
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