connaissez-vous l’ancienne caserne de Lauwe, prison de l’horreur pour la Résistance ? – .

connaissez-vous l’ancienne caserne de Lauwe, prison de l’horreur pour la Résistance ? – .
connaissez-vous l’ancienne caserne de Lauwe, prison de l’horreur pour la Résistance ? – .

Par

Léa Pippinato

Publié le

25 juin 2024 à 20h23

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Au cœur du quartier des Beaux-Arts de Montpellier, la caserne Lauwe, aujourd’hui campus scolaire Françoise Combes, située au 4, rue du 81e Régiment d’infanterie, se dresse comme un témoin silencieux de l’histoire militaire et urbaine de la ville. Depuis sa construction à la fin du XIXème siècle, ce site emblématique a vu les époques passer, se réinventer au fil des décennies, et est aujourd’hui à l’honneur dans le cadre du Concours National de Résistance et de Déportation (CNRD).


Cette initiative rassemble des lycéens et des élèves de troisième autour d’un sujet central : la préservation de la mémoire. Pour cette édition, les participants se sont penchés sur la question suivante : quelles stratégies adopter pour résister aux expulsions en France et en Europe ? Les étudiants célèbrent des gestes quotidiens, récemment identifiés comme des actes de résistance, et l’un des projets concerne l’ancienne caserne de Lauwe. Le long-métrage, réalisé par cinq étudiants du campus scolaire Françoise Combes, occupe la première place au niveau départemental et académique parmi les projets collectifs des lycéens.

Pour l’occasion, une visite des lieux a eu lieu mi-juin, en compagnie des lauréats du concours. Un moment d’autant plus symbolique que Montpellier commémore le 80e anniversaire de sa libération fin août 1944, lors de la Seconde Guerre mondiale.

Un complexe d’origine religieuse

Initialement érigée comme bâtiment diocésain pour abriter un séminaire, la caserne Lauwe a une histoire riche et variée. Construit à partir de 1865 à l’initiative de l’évêque de Montpellier, Monseigneur Le Courtier, l’ensemble comprenait une chapelle et servait de centre de formation religieuse.

Comme en témoigne cette chapelle, le lieu était initialement un bâtiment diocésain abritant un séminaire. (©Métropolitain / LP)
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Ce n’est qu’après la promulgation de la loi de séparation des Églises et de l’État en 1905 que la propriété fut transférée à la Ville de Montpellier. Transformé ensuite en caserne militaire, le site fut repensé pour accueillir des régiments et servir de base aux opérations militaires.

De l’hôpital militaire au marqueur de milice

Puis, pendant les deux guerres mondiales, la caserne de Lauwe fut transformée en hôpital militaire. Cette fonction perdura jusqu’en 1943, date à laquelle le Service de Santé de la Marine quitta les lieux. En 1944, de juin à août, les locaux désaffectés sont occupés par des miliciens. Accordant une confiance incommensurable au maréchal Pétain et au régime de Vichy, ces vétérans souhaitent ardemment la victoire de l’Allemagne et élisent domicile dans ce bâtiment. Ils s’installeront ensuite progressivement dans le quartier, monopolisant l’avenue Saint Lazare pour leur entraînement quotidien. Parallèlement, de nombreux maquis se développent dans tout l’Hérault, principalement autour du Gange, de Clermont l’Hérault et dans les Hauts Cantons.

Pour lutter contre ces poches de résistance, les milices vont traquer sans relâche les résistants. La retenue de Pierre Marty, haut fonctionnaire connu pour avoir participé activement, dans le sud de la France, à la répression politique contre les résistants, juifs, communistes et autres opposants politiques au gouvernement de Vichy, s’est déroulée pendant six mois dans la Lauwe. casernes pour vaincre la résistance. Les milices ont alors fait des lieux une prison pour résistants et un lieu de torture. Entre le 8 juin et le 17 août 1944, parmi leurs 94 victimes incarcérées, cinq moururent sous la torture ou par exécution sommaire. Tous ont été dépossédés de leurs objets de valeur, de leur argent, humiliés, battus, torturés.

Des résistants prisonniers étaient enfermés dans ces cellules. (©Métropolitain / LP)

Un héritage vivant

Après la Seconde Guerre mondiale, une partie des bâtiments fut désaffectée et l’activité militaire diminua. La caserne de Lauwe accueillit de 1947 à 1958 les étudiants médecins de l’Ecole de Santé de l’Armée (ESA) détachés à Montpellier pour poursuivre leurs études à la Faculté de Médecine suite à la destruction par la RAF (Royal Air Force), l’été 1944, de leur établissement, où se trouvait le quartier général de la Gestapo. Après sa fermeture le 31 juillet 2010, il deviendra le groupe scolaire Françoise Combes (collège et lycée), labellisé Internat d’Excellence.

Peu après la Libération, un véritable charnier fut découvert dans ce monument militaire. Très vite, le lieu devient synonyme de mémoire, et des journaux, comme La Voix de la Patrie, quotidien régional publié dans la région de Montpellier avec le soutien du Parti communiste français, s’en emparent. Ils racontent tous des histoires horriblement similaires sur les horreurs vécues par les prisonniers dans cette caserne.

Cette plaque commémorative recense les noms des cinq résistants morts dans la caserne. (©Métropolitain / LP)

Des inscriptions comme « Vive la France », « Dieu et ma patrie », ou encore « Tu peux donner plus que ta vie à ton pays, tu peux lui donner ton honneur », ornant les murs des cellules, témoignent encore aujourd’hui des monstruosités. subi par ces martyrs de la résistance.

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