quatre questions sur ce syndrome du « bébé oublié »

quatre questions sur ce syndrome du « bébé oublié »
quatre questions sur ce syndrome du « bébé oublié »

Le syndrome du bébé oublié existe. Difficiles à quantifier, ces drames peuvent survenir très rapidement, même en dehors des périodes de fortes chaleurs et dans toutes les familles. Quelles sanctions alors pour les parents coupables d’homicide ?

Un drame qui n’est pas une première. Un enfant de 7 mois est décédé après avoir probablement été oublié dans la voiture par son père, mercredi 19 juin à Carpentras. Une terrible nouvelle qui a suscité une vive émotion et une incompréhension partagée par de nombreux parents. Cependant, ce type de drame est récurrent et soulève plusieurs questions concernant le syndrome du « bébé oublié », qui existe pour les experts en psychologie.

Est-il courant d’oublier un enfant dans une voiture ?

Difficile d’obtenir des chiffres précis sur ce phénomène. “Les décès d’enfants laissés seuls dans des véhicules à moteur ne sont pas soumis au codage […]. Ces accidents sont parfois assimilés à des accidents de la route, mais plus généralement, ils sont classés avec la déshydratation ou l’hypothermie.relate un avis de la Commission de sécurité des consommateurs de 2009.

Mais l’organisation a quand même tenté de compter ce type de drames, en s’appuyant sur les médias, comme les principaux relais de ces décès. Entre juin 2007 et août 2009, 24 cas d’enfants laissés seuls dans les voitures ont été constatés en France.

Parmi eux, moins de la moitié ont été oubliés, la majorité étant des actes volontaires, pour leur laisser le temps de dormir ou de faire du shopping par exemple. Et ce phénomène n’est pas exclusif à la France, puisqu’en 2022, 36 enfants laissés seuls dans les véhicules sont morts aux Etats-Unis.

Pourquoi les enfants sont-ils oubliés à bord ?

C’est justement aux États-Unis qu’un chercheur en psychologie s’est penché sur les causes du syndrome du bébé oublié. Dans un article de 2018, il explique que de nombreux parents étaient dans des périodes de stress intense ou avaient vécu des situations qui les rendaient très distraits, peu avant de laisser leurs enfants dans le véhicule. Des difficultés qui s’ajoutent à un manque de sommeil dans certains cas, ou à des habitudes de déplacements en voiture qui mettent le cerveau en « pilote automatique » et font oublier la présence de jeunes passagers parfois endormis.

Ce syndrome est donc dû à des oublis, et non à des problèmes relationnels entre parent et enfant, comme l’explique la psychologue clinicienne Ilana Waserscztajn pour -.fr. “Les parents y voient un acte raté, un manque d’intérêt ou d’amour pour leur enfant alors qu’il s’agit d’un mécanisme psychologique voire neurologique.« .

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Quels sont les dangers pour l’enfant ?

Le principal risque est la mort par hyperthermie, due à la chaleur qui augmente rapidement dans l’habitacle du véhicule. “Même si une température extérieure peut être considérée comme modérée, autour de 15 à 20°C, elle peut monter jusqu’à 45°C en moins d’une demi-heure en voiture.», alerte le ministère de l’Intérieur dans une fiche de prévention en ligne.

Une augmentation qui peut très vite avoir des conséquences fatales. « Avec une température extérieure de 26°C, dix minutes suffisent pour provoquer la mort d’un jeune enfant dans une voiture», précise le gouvernement.

Une température devient vite difficile à supporter pour un adulte, et encore plus pour un bébé. Jusqu’à 4 ans en moyenne, le corps des enfants supporte difficilement les variations du thermomètre. Selon la Commission de sécurité des consommateurs, leur capacité à transpirer, et donc à refroidir leur corps, est réduite. “Laissés dans un véhicule, leur température corporelle peut augmenter 3 à 5 fois plus vite que celle d’un adulte», détaille la notice.

De plus, si l’enfant dort, il risque que la chaleur ne le réveille pas et qu’il ne puisse pas pleurer pour donner l’alarme.

Quelle sanction pour les parents ?

Les personnes à bord de la voiture pourraient être reconnues coupables d’homicide involontaire et condamnées à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende. Selon le Code pénal, «en cas de violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement« Cela peut même aller jusqu’à 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende.

Mais en réalité, la justice peut aussi être plus clémente, et ne pas alourdir le fardeau des parents. Ainsi, elle peut reconnaître leur culpabilité, sans y attacher de peine de prison ni de sanction financière, explique Cathy RIchard, avocate au barreau de Pontoise pour BFMTV.

 
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