La BNS tire les leçons de la crise du Credit Suisse

La BNS tire les leçons de la crise du Credit Suisse
La BNS tire les leçons de la crise du Credit Suisse

La crise du Credit Suisse a mis en évidence les lacunes de la réglementation, notamment en matière de capital. Ni les exigences actuelles ni les garanties apportées par la grande banque ne lui ont permis de faire face à ses besoins accrus de liquidités.

C’est ce que souligne la Banque nationale suisse (BNS) dans son rapport sur la stabilité financière publié jeudi. La réglementation doit donc être adaptée, estime l’institut émetteur.

Reprenant les propositions faites par le Conseil fédéral en avril dernier, la BNS estime notamment qu’une plus grande prudence s’impose dans le calcul du capital de base (CET1), tandis que le rôle du capital supplémentaire (AT1) en cas de poursuite de l’activité de la banque doit être renforcé. La couverture en capital des participations dans des filiales non-résidentes doit également être améliorée.

En ce qui concerne les fonds propres AT1, la BNS propose d’adopter des mesures visant à garantir la suspension en temps utile des remboursements et des paiements de coupons relatifs à cet instrument en cas de pertes persistantes. Par ailleurs, ces AT1 devraient pouvoir être annulés ou convertis en fonds propres de base lorsque la banque est encore en mesure de stabiliser sa situation avant d’atteindre le point de non-viabilité. «Ce n’était pas le cas lors de la crise du Credit Suisse», affirme la BNS.

Concernant la liquidité, les événements de mars 2023 ont également montré que les mesures actuelles ne suffisent pas. Et les garanties apportées par le Crédit Suisse en vue d’une demande d’aide extraordinaire sous forme de liquidités auprès des banques centrales n’ont pas permis à l’établissement de faire face à la très forte augmentation de ses besoins de liquidités.

Certains constats ont déjà été pris en compte dans le cadre des évolutions réglementaires entrées en vigueur en 2022. Mais d’autres points, comme les sorties massives liées aux dépôts des particuliers, n’ont pas été intégrés.

UBS sur la bonne voie

Dans ce document, qui passe chaque année en revue les risques qui pèsent sur les banques d’importance systémique, dites «too big to fail» (TBTF), la BNS note également qu’UBS répond déjà au premier trimestre de cette année au niveau du groupe aux exigences futures. que la banque anticipe en termes de capital selon la réglementation TBTF. Ces exigences devraient augmenter compte tenu de l’augmentation de la taille et de la part de marché de la banque après la fusion.

Le risque lié aux participations d’UBS dans ses filiales n’est pas suffisamment couvert, sa capacité à absorber les pertes est affectée par les coûts d’intégration et elle possède certaines positions de risque héritées de la fusion, qui sera liquidée. UBS s’est vu accorder une période de transition de 2026 à 2030 pour s’y conformer.

De manière générale, la BNS estime que les banques axées sur le marché intérieur devraient être capables de résister aux chocs négatifs, notamment à une hausse significative des taux d’intérêt associée à une correction des prix sur le marché immobilier suisse dans un contexte de stagnation de l’économie mondiale. Ces institutions ont profité des taux d’intérêt élevés pour améliorer leur rentabilité et leurs marges nettes d’intérêts l’année dernière, leur permettant ainsi de renforcer leur première ligne de défense contre d’éventuelles pertes. Dans l’ensemble, les volants de fonds propres atteignent des niveaux historiquement élevés.

/ATS

 
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