les maîtres-chiens de sang veulent être « correctement armés » – .

les maîtres-chiens de sang veulent être « correctement armés » – .
les maîtres-chiens de sang veulent être « correctement armés » – .

Une maîtresse de limier a été attaquée par un ours en Mauricie la fin de semaine dernière et a été sauvée par un ami qui l’accompagnait. Un événement qui aurait pu lui coûter la vie, selon son association, qui dénonce que les maîtres limiers ne soient pas adéquatement armés pour faire leur travail au Québec.

« J’étais spectateur et je me sentais complètement impuissant, car je n’avais rien pour intervenir », se souvient Alexandre Noël qui a vu, devant lui, son ami se faire attaquer par un ours.

L’incident s’est produit dimanche matin, le 23 juin, sur un terrain privé à Saint-Thomas-de-Caxton, alors qu’ils étaient à la recherche de gibier. Alexandre, sa petite amie et une troisième personne qui les accompagnait sont tous des maîtres limiers.

Le rôle des maîtres-chiens de Saint-Hubert est de retrouver le gibier blessé après une chasse.

Un ours ou un orignal touché par une balle, même mortellement, peut se déplacer et se cacher. C’est alors que les chasseurs font appel à ces professionnels, accompagnés de leurs chiens spécialement dressés, pour retrouver l’animal.

La victime, âgée de 31 ans, a été hospitalisée mais ses jours ne sont pas en danger. Elle a également été vaccinée contre la rage.



Photo Amanda Moisan, QMI Agency

« Elle a bien réagi, elle a tenu son chien et elle a reculé en criant. L’ours l’a quand même attrapée par les épaules et l’a mordue à l’épaule et à la fesse. On est intervenus, on a donné des coups de poing à l’ours. Si j’avais été armé, j’aurais pu intervenir avant que l’ours ne s’en prenne à elle », a raconté Alexandre.



Photo Amanda Moisan, QMI Agency

L’événement suscite la grogne au sein de l’Association des maîtres-chiens de sang du Québec (ACCSQ), même si celle-ci réclame depuis plusieurs années que ses membres soient armés sur le terrain.

« Il y a eu plusieurs situations graves qui se sont produites comme celle-ci. C’est inévitable, compte tenu de l’équipement actuel », a déclaré Benoit Blanchard, directeur de l’ACCSQ.



Photo Amanda Moisan, QMI Agency

Ce dernier a tenu à souligner que les conducteurs agissent souvent seuls. La victime, « heureusement », n’était pas seule dimanche dernier.

Des progrès, mais pas assez

Au Québec, la réglementation actuelle ne permet pas aux maîtres de limiers de rechercher du gibier blessé lorsqu’ils sont armés.

Un projet pilote a été mis sur pied par le gouvernement du Québec en 2022 et 2023, pour permettre aux maîtres-chiens de sang d’être en possession d’une arme à feu lorsqu’ils sont en service, afin de réduire la souffrance de l’animal.

Le 26 juin, un projet de loi permettant aux maîtres-chiens de sang de détenir une arme à feu est paru aux Journal officiel du Québecmais le délai de mise en œuvre est de plusieurs semaines.

« La réglementation n’est pas encore sortie et la chasse reprend en septembre. La pire saison n’est pas celle de l’ours, mais celle de l’orignal. C’est décourageant, c’est une autre saison (qui approche) sachant très bien qu’on se met en danger”, a déclaré Alexandre.



Photo Amanda Moisan, QMI Agency

Le directeur de l’ACCSQ dénonce que leurs recommandations n’ont pas été prises en compte et que l’arme qui sera permise n’est pas adéquate à la réalité du terrain.

« Le fait que nous puissions être armés est une avancée notable pour la recherche sur le sang, mais il est important que nous soyons adéquatement armés pour pouvoir intervenir dans les situations que nous rencontrons », a rappelé M. Blanchard.

Selon lui, l’arme qui sera bientôt autorisée, un fusil de chasse calibre 12, n’est pas celle utilisée lors du projet pilote ni celle recommandée par les associations, une carabine.

“Nous sommes les experts en la matière et c’est nous qui sommes confrontés à la réalité”, a-t-il déclaré.

Un autre point qui n’a pas été pris en compte est la nécessité d’utiliser une laisse, une longue corde qui relie le chien à son maître. Une obligation qui limiterait les déplacements des maîtres du chien de Saint-Hubert, selon les intervenants interrogés.

Contacté par l’Agence QMI, le ministère de la Faune a confirmé qu’il recueillait des informations sur cet événement.

Il confirme également qu’à ce jour, les maîtres de limiers au Québec ne peuvent pas porter d’armes pendant leur service.

 
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