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Le président Bassirou Diomaye Faye à Paris « pour faire connaissance » avec Emmanuel Macron

Le président Bassirou Diomaye Faye à Paris « pour faire connaissance » avec Emmanuel Macron
Le président Bassirou Diomaye Faye à Paris « pour faire connaissance » avec Emmanuel Macron
Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye le jour de son investiture aux côtés du président ghanéen Nana Akufo-Addo, le 2 avril 2024 à Dakar. JOHN WESSELS / AFP

Après les voisins africains, la France. Pour son premier déplacement hors du continent, Bassirou Diomaye Faye a choisi Paris. Élu en mars au terme d’une élection présidentielle mouvementée, le chef de l’Etat sénégalais doit rencontrer Emmanuel Macron jeudi 20 juin à l’issue du Forum mondial pour la souveraineté et l’innovation vaccinale. Plusieurs présidents africains sont attendus à cette conférence des donateurs, comme le Rwandais Paul Kagame ou le Ghanéen Nana Akufo-Addo.

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“Ce n’est pas une visite officielle, mais un déjeuner pour faire connaissance.” » tempère son entourage, soucieux de ne pas alimenter les accusations de vassalité qui accompagnent chaque visite à l’Elysée d’un président issu des anciennes colonies françaises d’Afrique.

Bien que ” Non-officiel “, la rencontre entre MM. Faye et Macron revêtent un caractère symbolique fort alors que les relations entre le nouveau parti au pouvoir au Sénégal, Pastef, et les autorités françaises sont marquées par la méfiance.

” Respect mutuel “

Depuis sa création en 2014, le groupe, qui se définit comme panafricaniste, a fait du rejet de la présence française au Sénégal et du franc CFA, perçu comme un instrument néocolonial, un marqueur de son programme. Le ton s’est adouci après le succès de l’élection présidentielle. Après la promesse de “rompre”le nouveau chef de l’Etat évoque désormais une coopération basée “sur le respect mutuel”. Une nouvelle cordialité qui n’empêche pas les égratignures comme lorsque, mi-mai, le Premier ministre Ousmane Sonko, recevant son allié politique Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), s’en est directement pris à la politique menée par Emmanuel Macron.

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“On y a presque cru quand le président Macron a décliné depuis l’Elysée la nouvelle doctrine africaine, il déclare alors devant la première personnalité politique française venue lui rendre visite : [le] refus de tout soutien politique aux régimes autoritaires et corrompus. Ce n’est pas ce qui s’est passé au Sénégal. »

Paris l’a compris, sans réagir. “C’est le chef du parti qui a parlé, pas le président Faye, qui n’a ni reçu M. Mélenchon ni attaqué M. Macron”, minimise un responsable français qui préfère conserver le « leçon de démocratie » donnée par le Sénégal lors de sa dernière séquence électorale.

« On a parlé de méfiance de notre part et pourtant nous réservons notre premier voyage hors d’Afrique à la France, acquiesce un proche conseiller du président Faye. Cela montre notre volonté de renforcer les liens avec ce pays qui reste un partenaire privilégié même si nos relations doivent évoluer. »

Etre « à l’écoute »

L’heure n’est donc plus au ressentiment mais à l’apprivoisement mutuel. Ce “déjeuner opportun” sera l’occasion pour les chefs d’État d’apprendre « se découvrir soi-même », disent les deux côtés. Pour l’Elysée, ce premier entretien, préparé avec l’ambassadeur à Dakar qui a rencontré auparavant une quinzaine de ministres sénégalais, l’enjeu sera d’être « écoute » pour mieux engager la redéfinition de la relation bilatérale.

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« Notre objectif est de faire en sorte que notre aide au développement corresponde aux priorités des nouvelles autorités sénégalaises. Migration, formation des jeunes, visas… plusieurs sujets pourraient être abordés », rapporte l’Elysée. ” La France doit être là pour cette nouvelle relation, dit ce grand acteur du Sud. Si nous réussissons, nous tuerons l’activisme panafricaniste meurtrier de Nathalie Yamb », parie un responsable du ministère des Affaires étrangères en allusion à la militante suisse-camerounaise connue pour ses propos incendiaires sur la France.

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Côté sénégalais, on espère, grâce à ce tête-à-tête, renforcer la stature internationale du nouveau président. En deux mois et demi, il effectue neuf voyages en Afrique et commence à assumer le rôle de médiateur entre les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et les putschistes du Sahel (Mali). , Burkina Faso, Niger). « La France gagnerait à soutenir ses efforts car le Sénégal est une voix écoutée qui incite les régimes militaires à revenir sur les rails de la démocratie », veut croire un diplomate africain.

D’autres sujets, plus brûlants, pourraient être au menu du déjeuner, comme l’avenir des 320 militaires français encore stationnés à Dakar. Alors que le parti de M. Faye dénonce régulièrement cette présence militaire, les deux pays pourraient trouver un terrain d’entente sur le reconfinement souhaité par l’Elysée. Combien d’hommes pourront rester au Sénégal ? Pour quelles missions ? Ces questions seront discutées dans le but de parvenir à une décision « co-construit »soutient Paris.

Carnage de Thiaroye

Alors que le président Macron a fait de la question de la mémoire un levier de sa diplomatie africaine, certains au Sénégal espèrent qu’il abordera le massacre des tirailleurs à Thiaroye. En décembre 1944, des dizaines de tirailleurs rentrant à Dakar furent exécutés par des gendarmes et des troupes coloniales françaises pour avoir réclamé leur solde. En 2012, François Hollande fait un premier pas en reconnaissant le rôle de la France dans le carnage et en ouvrant une partie des archives à une commission d’historiens. Un sujet intime pour le président Faye dont le grand-père était carabinier pendant la Première Guerre mondiale.

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“M. Macron peut aller plus loin”, suggère Aïssata Seck, présidente de l’Association pour la mémoire et l’histoire des tirailleurs sénégalais et conseillère régionale pour l’Ile-de-France, qui a remis une note à l’Elysée en amont du déjeuner entre présidents. « Il pourrait panthéoniser un ancien tirailleur de Thiaroye, faire inscrire les mots « mort pour la France » sur leurs tombes. Ou venez en décembre pour les commémorations et présentez vos excuses », espère ce militant, inquiet que la situation politique française empêche de telles recommandations de se concrétiser.

Une visite officielle officielle pourrait avoir lieu lors du Sommet de la Francophonie prévu en octobre à Villers-Cotterêts (Aisne). Reste à savoir dans quel contexte politique.

Coumba Kane

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