L’organisatrice de la première marche de la Fierté de Montréal n’est plus – .

Pionnier des droits des homosexuels et organisateur de la première marche de la Fierté à Montréal, John Banks est décédé dimanche dernier à l’âge de 80 ans.


Publié hier à 17h59



Ce premier militant est décédé presque 45 ans jour pour jour après avoir organisé, le 16 juin 1979, la première marche visant à revendiquer les droits des communautés LGBTQ+.

C’est lors d’un voyage à Vancouver en 1964 que John Banks assiste pour la toute première fois à une marche de ce genre.

«C’était la première fois qu’on y faisait une manifestation», explique John Banks dans une entrevue vidéo tirée de la collection des Archives gayes du Québec (AGQ). « Cela nous a permis de nous sentir très libres de marcher dans la rue avec un groupe de personnes. »

En 1979, cela faisait 10 ans depuis les fameuses émeutes du Stonewall Inn à New York, qui marquaient la lutte pour les droits des personnes LGBTQ+. C’est alors que John Banks tombe sur un article de journal faisant état d’un groupe de gays célébrant le 10e anniversaire de cet événement majeur. Il s’est donc donné pour mission de faire la même chose ici au Québec.

«J’ai suggéré à quelques amis […] nous n’avions pas encore de gros drapeaux, explique John Banks dans la vidéo. J’ai donc cousu deux morceaux de tissu ensemble, réalisé un triangle que j’ai coloré en rose. C’était amusant de marcher dans la rue tout en étant fier et capable de le faire. »

PHOTO FOURNIE PAR LES ARCHIVES GAYS DU QUÉBEC

À gauche, John Banks accompagné d’autres personnes rassemblées place Saint-Louis lors de la première marche des Fiertés

C’est au square Saint-Louis que 52 personnes se sont rassemblées pour la toute première Fierté Montréal. L’année suivante, 250 personnes défilent sur la rue Duluth, entre les rues Saint-Denis et Saint-Hubert.

« Un géant qui nous a quitté »

Pour le directeur général de l’organisme Fierté Montréal, Simon Gamache, John Banks est avant tout « une source d’inspiration » pour le mouvement de la Fierté.

« Il a porté ce mouvement avec le Collectif Rose. C’est un géant qui nous a quitté il y a quelques jours, raconte Simon Gamache. Je dis toujours à mes équipes qu’il ne faut pas oublier l’esprit de ce que John Banks a créé en 1979. »

Depuis 2019, Fierté Montréal décerne chaque année le Prix John Banks aux personnes ayant contribué au développement du mouvement de la Fierté à Montréal.

Loin des 52 personnes de juin 1979, près de 450 000 personnes se sont rassemblées l’an dernier au Parc olympique pour la fierté, dont 215 000 personnes lors du défilé.

« John personnifiait la visibilité [des personnes LGBTQ+] et, 45 ans plus tard, les droits reculent [des personnes LGBTQ+], raconte Simon Gamache. La question de la visibilité est encore d’actualité à l’heure actuelle, tout comme celle de la visibilité des personnes trans. »

Fierté Montréal réfléchit actuellement à une façon de lui rendre hommage lors des célébrations de la Fierté de cette année, en août.

« Nous penserons certainement à lui pendant la minute de silence », affirme Simon Gamache.

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a également rendu hommage au militant montréalais.

« À Montréal, on a la Fierté et le défilé est immense […] c’est grâce à des gens comme M. Banks, a déclaré le maire. On a tendance à oublier qu’à leurs débuts, ces gens ont eu beaucoup de courage pour être dans la rue et être ce qu’ils sont, tout en exigeant d’être respectés. »

Valérie Plante a affirmé que le nom de John Banks sera dans la banque de noms utilisés pour la toponymie de la Ville.

 
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