C’est un héros un peu inattendu. Avec Kwadwo Duah, bien sûr, mais Michel Aebischer a réalisé ce qu’un joueur suisse n’avait jamais été capable de faire dans un match de Championnat d’Europe : donner une passe décisive et marquer dans le même match. La victoire 3-1 de l’équipe nationale contre la Hongrie porte forcément des traces.
“Je pense que je vais très bien dormir ce soir”, souriait le Fribourgeois de 27 ans après la rencontre. Je suis très content, on a fait un bon match, même si la fin a été un peu plus compliquée. On a un peu abandonné l’idée de jouer, c’est quelque chose qu’il faut corriger. Si vous avez le ballon, l’adversaire ne peut pas marquer.
Ce n’est pas un hasard si Michel Aebischer a brillé lorsque la Suisse avait la maîtrise du jeu : aligné dans un rôle extérieur gauche en phase défensive, il était appelé à rentrer à l’intérieur lors des séquences de possession. Une fonction qu’il savait qu’il serait appelé à remplir « dès mardi », a-t-il confié, jonglant avec les langues (allemand, français, italien et anglais) aussi facilement qu’avec les positions sur le terrain. Et c’est ainsi qu’il a trouvé une superbe passe pour l’ouverture du score de Duah et a pu se mettre en position de frappe pour le 2-0.
“Sur mon but, j’ai senti arriver la passe de Remo (NDLR : Freuler) et j’ai vu que Ricardo (NDLR : Rodriguez) avait passé un appel dans mon dos, décrit-il. J’ai voulu lui remettre le ballon, mais le défenseur a anticipé la passe, alors j’ai choisi de tirer. Je pense que j’ai bien fait. En effet, d’autant que le milieu de Bologne n’avait jamais marqué sous le maillot suisse avant ce match de Cologne. De quoi se réjouir.
Même si Aebischer saura aussi nourrir la frustration d’avoir été malmené dans la réduction du score hongrois, par Varga. “Je ne l’ai pas encore revu, j’ai essayé de le bloquer, mais il a quand même réussi à marquer”, a regretté le Singinois. Il pourra vivre avec. Et surtout, il ne peut que progresser dans ces situations, surtout s’il est appelé à occuper à nouveau ce poste.
