Jusqu’à quatre mariées pour une robe à économiser

À Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier voyage surtout en fuite, son bureau dans son sac à dos, à la recherche de sujets et de gens fascinants. Il s’adresse à tout le monde et s’intéresse à tous les horizons dans cette chronique urbaine.

À l’ère des épiceries en faillite et des hypothèques étranglées, les tourtereaux réduisent les frais de leur mariage en louant ou en revendant la robe de soirée au lieu de la laisser jaunir dans des « boules à naphtaline ».

Dans l’espace essayage de la boutique Oui, je le souhaite, sur la Plaza Saint-Hubert, tout le monde sourit.

Entourées de miroirs, les futures mariées heureuses et joyeuses se pavanent devant leur mère, leur sœur ou leurs amies, elles aussi émues.

Même si le mariage est (normalement) une affaire de cœur, la question du portefeuille inquiète… surtout les jeunes couples qui débutent dans la vie.

«Je n’ai pas envie de payer cher pour une robe qui ne servira qu’une seule fois», s’exclame Marla Pierre, perchée sur un tabouret pour qu’une couturière prenne les mesures.

Pour 725$ (avant taxes et frais de retouche), la chérie aura son ensemble de mariée parfait (robe à 1 750$, voile, crinoline et parure ou diadème) le jeudi précédant son mariage en août et elle devra le rendre le lundi suivant… ce qui est la manière habituelle de faire les choses dans le magasin. Oui, je l’espère.

Marla Pierre, joliment « habillée » et « diadémée », m’explique qu’elle a choisi de louer sa tenue pour éviter le gaspillage.

Photo LOUIS-PHILIPPE MESSIER

Simplicité

« J’aime le fait que tout soit réglé ici et qu’il ne reste plus qu’à ramener la robe », confie Cathia Fumerlus, que je retrouve en train d’essayer des robes de location avec sa sœur jumelle.

Cette robe a-t-elle déjà été portée ? Impossible à dire. C’est en parfaite condition. Si elle revient dans un état aussi parfait, peut-être servira-t-elle cérémonieusement une autre épouse… jusqu’à ce qu’un défaut apparaisse.

« On ne peut absolument pas louer une robe qui a un défaut… alors on en garde toujours une de rechange », explique la propriétaire de la boutique, Chantal Parizeau.

D’autres clientes optent pour la robe d’occasion haut de gamme dont le prix a été divisé par deux.

« Les acheteurs peuvent nous rapporter leur robe et la laisser en dépôt. Nous leur versons une part à la revente », m’explique la gérante Ginette Morse.

Un modèle de robe de mariée assez populaire a donc un cycle de vie économique de ventes, de revente et de commissions, au cours duquel la mariée numéro 2 paie un devis à la mariée numéro 1 via la boutique « de courtage ».

La gérante Ginette Morse me montre les robes retouchées qui n’attendent que leurs acquéreurs ou leurs locataires.

Photo LOUIS-PHILIPPE MESSIER

Populaire

Je regarde une étiquette pour le modèle Imani (car ces robes ont des prénoms) et je vois trois réservations : deux pour l’été prochain et une pour décembre 2025… Certains réservent vraiment à l’avance !

« Certains modèles populaires reviennent sans cesse vers nous pour des retouches. On se dit : plus cette robe ! En les voyant, on finit par les détester ! » rit la vétéran Nancy Grandilli, qui supervise quatre couturières à temps plein.


La chef couturière Nancy Grandilli réinstalle une fermeture éclair sur une robe de location dont elle vient de réduire radicalement la taille pour une cliente de taille mini.

Photo LOUIS-PHILIPPE MESSIER

Pour cette boutique spécialisée dans la location de robes de mariée depuis trente ans, le contexte actuel de serrement de ceinture attire la clientèle.

“De plus en plus de gens nous disent vouloir une robe simple pour une cérémonie décontractée et une réception dans la cour”, note M.moi Parizeau.

 
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