L’ancien coureur de la ONCE a dû sauter le Tour de France 1999, un an après avoir quitté précipitamment le Tour l’année précédente. Il y a 25 ans.
L’absence de Laurent Jalabert sur le Tour de France 1999 semblait comprise. Après avoir déclaré dans un journal espagnol qu'”il ne se sentait plus français, mais espagnol”, assurant par la suite que ses propos avaient été déformés, le Mazametain avait soigneusement évité la France depuis le début de la saison. La faute notamment, c’est sa position sur le dopage. Refusant de se soumettre au « suivi médical longitudinal » instauré en France par Daniel Baal, le président de la Fédération française, il n’a pas pu participer aux championnats de France qui se déroulaient le week-end précédant le départ du Tour.
Pour la première fois depuis son unique participation en 1992, Laurent Jalabert avait également disputé le Tour d’Italie avec trois victoires d’étapes, huit journées en rose et une quatrième place au classement général. Et comme il était certain qu’il serait également au départ du Tour d’Espagne en septembre, le Tour de France a dû en payer le prix. Pourtant, quelques jours avant le départ du Tour, le secrétaire général du groupe ONCE a indiqué que le Français était bien inscrit.
Laurent Jalabert reviendra en 2000
Laurent Jalabert avait longtemps laissé entendre qu’il ne participerait pas au Tour de France. La faute à un profil qui ne lui convenait pas. Mais les cas de dopage qui avaient marqué la précédente édition étaient encore dans toutes les têtes. Son équipe n’a pas hésité à claquer la porte du Tour après les perquisitions policières dans les hôtels de certains groupes et les gardes à vue. « La France ne mérite pas Jalabert. Elle ne réalise pas à quel point elle a de la chance d’avoir un champion comme lui. a lancé Manolo Saiz, le directeur sportif de la ONCE.
Ce n’est donc pas une grande surprise que le couperet tombe à la veille du départ. Comme attendu depuis de nombreux mois, Laurent Jalabert ne figurait pas parmi les neuf coureurs retenus. C’est Abraham Olano qui tiendra la tête avec une sixième place, son compatriote David Extebarria remportant deux victoires d’étape.
Quant à Laurent Jalabert, il attendra l’été suivant pour retrouver le Tour de France. Avec le nouveau suivi biologique adopté début 2000 par l’UCI, « le climat devrait être plus serein »,
expliquait le Mazamétain en début d’année, ajoutant que
« Le malaise était en France, où on voulait aller trop vite. Je ne vois pas pourquoi nous aurions dû procéder à deux contrôles. » « Je voulais faire taire les rumeurs qui disent que je suis un coureur qui fuit la France. Je n’ai rien à cacher, malgré ce que tu peux croire. », a-t-il encore osé, bien décidé à briller sur le Tour. S’il devait porter le maillot jaune pendant deux jours, il allait devoir se contenter d’un 54e lieu…
