les chasseurs se mobilisent pour sauver les faons d’une mort certaine dans les champs

Par

Philippe Cohen

Publié le

13 juin 2024 à 15h44

Sauvegarder LE faons, un maximum avant de faucher en juin 2024, c’est l’objectif que s’est fixé Guillaume Ripaux, technicien de la FICIF (Fédération interdépartementale des chasseurs d’Île-de-France) dans les Yvelines.

Pour le troisième année consécutive, la fédération de chasse basée à Rambouillet lance l’opération de sauvetage des faons nouveau-nés. Des naissances qui se succèdent en pleine saison des fauches dans les champs du département.

Le drone part à la recherche des faons

Après les fortes pluies, le retour du soleil marque le début de la coupe de prairie, mais aussi des champs de luzerne, comme à la ferme Tremblaye. Ce matin-là, nous avions rendez-vous à La Boissière-École (Yvelines).

Il est 5 heures du matin, le soleil ne s’est pas encore levé et la brume enveloppe un champ. Les filets et la cage en toile sont sortis. On entend le ronronnement de drone qui décolle lentement avant de se diriger vers le cœur de la parcelle agricole.

Guillaume Ripaux est aux commandes. Olivier et Emmanuelle, munis du talkie-walkie, se rendront sur le terrain en bottes hautes et en salopette de pêcheur, tous deux la végétation est haute, humidité pénétrante. Ils seront guidés par Guillaume Ripaux afin d’y détecter un maximum de faons.

« On peut être à 1 mètre et ne rien voir »

Seul là Caméra thermique, au petit matin avant que l’herbe ne se réchauffe et fausse la recherche, permet de débusquer les animaux blottis dans les herbes hautes. « On peut être à 1 mètre et ne rien voir ! », observe Olivier, au milieu du terrain.

« Je suis appelé partout pour inspecter les parcelles avec un drone. Après La Boissière, je me rends à Villette dans le nord des Yvelines. Une trentaine d’agriculteurs font appel à nous. L’année dernière, nous avons couvert 2 500 hectares. Là, nous passerons à 3 000. »

Guillaume Ripaux, technicien de la Fédération Interdépartementale des Chasseurs d’Île-de-France
Avec son drone, Guillaume Ripaux inspecte toutes les parcelles au petit matin à la recherche de faons cachés dans les herbes hautes. Ce jour-là, sa première mission est à La Boissière-École (Yvelines). ©Philippe Cohen

Un faon pour 10 hectares

Guillaume Ripaux a formé deux autres pilotes. Son équipe est composée de six personnes et est équipée de trois drones. « L’année dernière, nous sécurisé 180 biches et faons. La réaction du faon est de se cacher davantage et de ne pas bouger face à un éventuel danger », explique-t-il.

je regarde plusieurs fois le colis. Je vérifie, mais je ne suis pas toujours sûr de tout voir », confie Guillaume Ripaux avant de se concentrer sur l’écran de pilotage de son drone pour scruter le terrain à la recherche de chaleur thermique.

Lièvre, poule faisane… Rien ne lui échappe oeil exercé avec trois ans d’expérience. Et il zoome quand il a un doute.

« Nous avons repéré un faon. Il doit y en avoir un autre un peu plus loin sur la parcelle, car l’instinct de la biche est de laisser ses faons cachés à différents endroits pour que le prédateur, s’il repère un faon, ne croise pas tous ses faons. petit. On compte environ 1 faon pour 10 hectares. »

Guillaume Ripaux, technicien de la Fédération Interdépartementale des Chasseurs d’Île-de-France

Rien n’échappe à la caméra thermique embarquée

Un nouveau point chaud se développe. Entre les hautes luzernes, un deuxième faon est repéré. Olivier et Emmanuelle vont l’emmener sur place et le mettre en lieu sûr : « Je garde les mêmes gants et la même tenue lors des sauvetages pour qu’ils ne s’imprègnent pas de mon odeur. j’utilise plantes parfumées comme la tanaisie. »

« Je les sors avec les herbes pour les mettre dans la cage en tissu au parfum des faons », poursuit Olivier. Après la tonte qui aura lieu dans l’après-midi, il reviendra à libère les faons qui retrouvera leur mère.

« Nous sommes des chasseurs et notre mission est de prévenir la mort des animaux dans ces conditions, de participer au maintien de la reproduction des cerfs et de protéger les couvées de poules faisanes. »

Guillaume et Olivier, de la Fédération Interdépartementale des Chasseurs d’Île-de-France
Olivier et Emmanuelle, guidés par Guillaume Ripaux aux commandes du drone, récupèrent un premier faon dans un champ à La Boissière-École (Yvelines). L’animal est pesé et sécurisé. Il sera relâché plus tard dans la journée, après tonte. ©Philippe Cohen

De plus en plus d’agriculteurs font appel à eux

La fédération sensibilise aujourd’hui céréales à propos de. Ils semblent écouter. « Parfois, ils ne se rendent pas compte qu’en fauchant, ils croiseront des faons », observe Olivier.

À la ferme Tremblaye, Baptiste Carrouché fut l’un des premiers à rejoignez ce programmeavertir systématiquement les agents de la fédération avant de commencer toute tonte :

« C’est toujours inquiétant et pas agréable de penser qu’on peut écraser un animal en le fauchant pendant la période de mise bas, de fin avril à mi-juin. Désormais, je systématise le passage du drone. On ne démarrera plus une tondeuse sans inspecter. »

Baptiste Carrouché, agriculteur à la ferme Tremblaye

Au-delà de l’apparence éthique, c’est aussi « la qualité du fourrage ». “Nous ne voulons pas mettre de fourrage contenant des bactéries à cause de ces incidents ou de la présence d’œufs de faisan”, souligne l’agriculteur. Cela correspond à nos pratiques vertueuses à Tremblaye. »

Baptiste Carrouché a réussi aujourd’hui à convaincre ses voisins céréaliers de s’associer au suivi des champs avant la fauche. “Ça grouille!” « Je dois dire ça le service est gratuit. Il est financé par l’éco-contribution dont une partie est versée par la Fédération de chasse d’Île-de-France.

Un faon est relâché après avoir fauché un champ dans les Yvelines. ©FICIF

Quinze faons sauvés ce jour-là

Guillaume Ripaux confirme, tout aussi fier : « J’ai réussi à convaincre Grandes entreprises qui, jusqu’à présent, suivaient leur planning de fauche sans tenir compte des naissances de cerfs », nous raconte-t-il avant de repartir pour une autre mission. Quinze faons ont été sauvés ce jour-là, dont trois à La Boissière-École.

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