La France ne soumettra pas à temps son plan énergie-climat 2030 – Euractiv FR

La France ne soumettra pas à temps son plan énergie-climat 2030 – Euractiv FR
La France ne soumettra pas à temps son plan énergie-climat 2030 – Euractiv FR

En raison de la situation politique actuelle en France, transmettre le plan national énergie-climat (PNEC) à la Commission européenne avant le 30 juin semble quasiment impossible.

Depuis le dissolution de l’Assemblée nationale, qui ont suivi la débâcle du camp présidentiel aux élections européennes, les sujets de l’énergie et du climat sont relégués, comme d’autres, au second plan.

Le gouvernement entre dans une période d’actualité. L’envoi par la France du plan national énergie-climat (PNEC), synthétisant les objectifs français à atteindre avant 2030, est donc plus que compromis.

« J’ai reçu des messages de conseillers ministériels qui affirment avoir tenu des réunions. Il sera cependant très difficile de déposer le PNEC avant le 30 juin.”date à laquelle la Commission européenne exige le rendu des 27 PNEC, confie à Euractiv Nicolas Goldberg, chef de la division énergie du groupe de réflexion TerraNova progressive.

« La situation politique et l’incertitude qu’elle crée pourraient retarder la communication »explique pour sa part, Brice Lalonde, ancien ministre de l’Environnement et président de la groupe de réflexion Equilibre des énergies.

Conflit depuis des mois

Sur le PNEC, la France est depuis plusieurs mois en conflit larvé avec la Commission européenne. Dans novembre 2023la première version du PNEC ne répondait pas aux exigences des traités européens en termes d’inclusion d’objectifs »énergies renouvelables« . La Commission européenne s’en est fait l’écho, ce à quoi l’exécutif français s’était opposé à un objectif « bas carbone ».

Et pendant que l’exécutif discute à Bruxelles, la situation se dégrade à Paris. Faute de majorité à l’Assemblée nationale, le gouvernement n’ose plus proposer des textes programmatiques sur l’énergie et le climat avant d’envoyer le PNEC à Bruxelles.

Sauf que le PNEC « devait être la traduction des projets de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et de stratégie nationale bas carbone (SNBC) qui devaient être mis en consultation dans les prochains jours, ce qui paraît désormais improbable »» veut croire Jules Nyssen, président du Syndicat des énergies renouvelables (SER), à Euractiv.

Autrement dit, « Même sans dissolution, le PNEC n’aurait probablement pas été restitué à temps »Phuc-Vinh Nguyen, chercheur en politique énergétique européenne à l’Institut Jacques Delors, a déclaré à Euractiv.

Même si en théorie la France peut émettre un PNEC sans passer par une loi de programmation nationale, “Cela aurait pu irriter l’Assemblée nationale” Dans la mesure où « le PNEC reste une version définitive de la stratégie énergétique et climatique française, avec des hypothèses dimensionnantes »poursuit le chercheur.

À la recherche du consensus perdu

Nicolas Goldberg regrette amèrement cette situation. Selon lui, « Cela faisait plus d’un an que tout était prêt. Il ne manquait plus que le moment politique. ». En mars, le gouvernement a proposé une consultation des acteurs du secteur sur les objectifs à fixer.

Une manœuvre qui aurait permis au gouvernement de faire preuve d’un esprit de consensus, tout en envoyant un PNEC, même si les objectifs qui y sont inscrits ne sont pas consensuels, estime Jules Nyssen.

La situation est désormais très différente et le PNEC ne devrait pas arriver à temps.

En théorie, la France peut faire l’objet de poursuites. Mais la situation est telle que « La Commission européenne ne devrait pas forcer la France à envoyer un plan qui ne repose sur rien de consensuel »Phuc-Vinh Nguyen s’essaye.

Pour l’instant, la Commission européenne ne souhaite pas se prononcer sur l’impact de la situation politique en France sur les questions liant Paris à l’exécutif européen, a répondu son porte-parole à Euractiv.

 
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