Par
Nicolas Pipelier
Publié le
17 novembre 2024 à 6h20
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« C’est un vrai problème qui touche beaucoup de jeunes. » En patrouille sur les routes de Vendée, leEscadron départemental de sécurité routière C’est triste de voir de plus en plus de cyclos « débridés » ou « kités ».
Le phénomène touche particulièrement les petites motos. « Il y a un effet de mode », observe le capitaine Sébastien Alcasou. « C’est une course pour voir qui possède le véhicule le plus esthétique, avec des performances supérieures à la moto de son ami. »
Sauf que tous les bricoleurs du mercredi après-midi n’ont pas un coup de main. Pour une centaine d’euros, kits de transformation sont vendus sur le Web ou en magasin. Dans les garages, les trails et autres super-motos sont souvent customisées avec les moyens du bord, depuis tutoriels sur Internet.
Une fois débridé, le 50 cm3 peut atteindre 70 km/h, voire 90 km/h pour les moteurs kités. Bien loin des 45 km/h autorisés par la loi.
Parents à surveiller
« Quand on met 150 € dans un kit, c’est souvent au détriment du reste : les pneus et les freins », regrette le capitaine Alcasou. Régulièrement, les gendarmes (voir photo) voient des engins à caoutchouc usé et des records battus. Symptômes d’usure prématurée liés à l’augmentation de la vitesse.
« Certains pensent qu’un cyclomoteur réglementé représente un danger lié à sa vitesse dans la circulation. C’est faux ! » En cas d’accident causé par un cyclo débridé, « les parents n’ont plus qu’à vendre la maison. L’assurance peut se retirer et la Sécurité sociale de se constituer partie civile.
Il en va de même pour un éclairage défectueux. « Ils vont changer le carénage pour ressembler à une moto tout-terrain. »
Des Ledplus discrets, font alors office de phares. Quand ce n’est pas le téléphone portable. « C’est aux parents de s’assurer que le véhicule de leur enfant est en état de rouler », insiste la gendarmerie.
Visières fumées
Roulant des vélos trompés, « les jeunes ont tendance à vouloir rouler en mécanique ». Quitte à bafouer les règles apprises lors du passage de permis cyclomoteur, catégorie AM, obligatoire.
« Le problème, c’est qu’ils ne sont pas formés pour rouler au-delà de la vitesse prévue (45 km/h) et souvent sur des véhicules dont les freins et les pneus ne sont pas dimensionnés », constate le gendarme. « A 14, 16 ans, on n’a pas la maturité pour apprécier les autres utilisateurs. »
Les autorités mènent donc la chasse aux pratiques interdites et aux équipements dangereux. La liste est longue : gants non homologués, visières fumées… « Une visière non homologuée coûte 90 €, comme un casque non homologué. » Sans oublier la vérification des contrôle technique, obligatoire pour tous les cyclistes inscrits avant le 1est Janvier 2017.
20,6% des accidents corporels ou mortels
Ces mesures n’ont qu’un seul objectif : « assurer la sécurité », insiste la gendarmerie. Les violations constatées sont toujours les mêmes : vitesse excessive, non-respect des priorités, manque de visibilité et le manque d’entretien des véhicules.
En 2024, 20,6 % des accidents corporels ou mortels (49 cas) recensés en Vendée sont liés aux cyclos. « Des chiffres significatifs si l’on prend en compte leur volume dans le flux global. »
En 2023, les cyclos et motos étaient impliqués dans 38 % des accidents. Avec les deux roues, le pourcentage s’élève à 49,7 %. Soit un accident sur deux.
Alarmant quand on sait que 58% des cyclistes tués ont entre 15 et 24 ans. Et qu’il y a 21 fois plus de risques d’avoir un accident sur deux roues qu’en voiture.
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