des policiers jugés pour avoir tiré 27 coups de Taser lors d’un contrôle

des policiers jugés pour avoir tiré 27 coups de Taser lors d’un contrôle
des policiers jugés pour avoir tiré 27 coups de Taser lors d’un contrôle

Soupçonnés d’avoir agressé un jeune de 19 ans lors d’un contrôle d’identité en janvier 2021 dans le Val-d’Oise, trois policiers ont été déférés ce vendredi 21 juin au tribunal judiciaire de Pontoise pour des faits de « violences par personne détenant autorité publique sans incapacité ».

Des policiers au tribunal. Plus de trois ans après un contrôle d’identité dans le Val-d’Oise, trois policiers doivent être jugés ce vendredi 21 juin au tribunal judiciaire de Pontoise. Trois d’entre eux sont accusés de faits de « violences par personne dépositaire de l’autorité publique sans incapacité ». Leurs deux autres collègues sont poursuivis pour « défaut volontaire de prévenir une atteinte à l’intégrité de la personne ».

Les faits se seraient produits dans l’après-midi du 29 janvier 2021, dans le hall d’entrée d’un immeuble d’un lotissement situé à Cormeilles-en-Parisis. La police procédait à des contrôles d’identité auprès de cinq jeunes hommes. Mais dans le téléphone portable de Guillaume*, les agents découvrent une photo représentant un de leurs collègues de la BAC en situation « légère ».

Coups de pied, coups de poing et Tasers

« C’est là que tout a commencé », selon l’un des policiers présents. Guillaume, âgé de 19 ans au moment des faits, affirme avoir été frappé au visage par l’un des fonctionnaires, tandis qu’un de ses collègues l’a électrocuté à plusieurs reprises aux genoux. avec un pistolet à impulsion électrique.

Dans sa plainte puis devant le juge d’instruction, chargé de cette affaire, il a affirmé avoir ensuite reçu des coups de pied et des coups de poing dans le dos, avoir reçu un autre coup de poing au visage de la part d’un troisième policier, puis s’être fait verser du gel hydroalcoolique. ses blessures à une oreille et autour de la bouche.

Il a porté plainte le lendemain. “Ce jour-là, j’ai cru que j’allais mourir, je me suis senti partir”, témoigne Guillaume sur BFMTV.

Les policiers impliqués, âgés entre 25 et 43 ans au moment des faits, ont été rapidement identifiés puis placés en garde à vue. L’un des fonctionnaires, mis en cause car il n’est pas intervenu pour faire cesser ces violences, a reconnu qu’un de ses collègues avait « donné un coup de poing » en voyant la photo du policier de la BAC au téléphone. de Guillaume.

Cet agent a précisé que le brigadier-chef avait utilisé le taser de manière illégitime contre le jeune homme et a confirmé que celui-ci avait versé du gel hydroalcoolique et jeté du Doliprane liquide en direction du jeune garçon contrôlé. Réentendu, le responsable a indiqué qu’il « ne se souvient plus des faits » et qu’il « se sent perdu ».

Les autres policiers ont indiqué que Guillaume avait saisi le bras d’un des policiers pour récupérer son téléphone et qu’à ce moment-là, l’un des policiers avait utilisé son taser « à deux reprises ».

Le contrôle a duré près de 40 minutes, selon les agents, qui assurent s’être défendus, précisant que Guillaume et ses amis étaient très agités et récalcitrants. Ils ont également invoqué la présence d’une capsule contenant une petite quantité de résine de cannabis pour infliger une amende au groupe.

Il a supplié la police d’arrêter de le frapper

Le brigadier-chef a été suspendu de ses fonctions pendant plusieurs mois. Les cinq policiers ont changé de service après cette affaire. L’analyse du pistolet à impulsions électriques utilisé le jour des faits a révélé « une première séquence de huit déclenchements en l’espace d’une minute » puis « une deuxième séquence de dix-neuf déclenchements en l’espace de deux minutes ».

L’un des premiers déclencheurs était inhabituel compte tenu de sa durée de cinq secondes. Cette période de temps correspond à un cycle complet de neutralisation dédié à l’efficacité maximale du pistolet.

L’un des jeunes contrôlés a confirmé les violences subies par Guillaume. Positionné dos, il n’avait pas une vue continue de la scène mais avait entendu les cris de son ami qui suppliait les policiers d’arrêter de le frapper. Il avait entendu une quinzaine de décharges électriques.

L’avocat de Guillaume, Ian Knafou, souligne que « la particularité de cette affaire repose sur le fait qu’il n’existe aucun enregistrement de vidéosurveillance révélant les violences reprochées aux policiers » et que malgré l’absence d’enregistrement, la justice a décidé de juger ces cinq policiers. .

Stéphane Sellami and Matthias Tesson with Ariel Guez

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