A l’occasion des 80 ans du Débarquement, la ville de Biars-sur-Cère a présenté à l’accueil de la mairie des photos prêtées par le Musée de la Résistance de Cahors. L’exposition était particulièrement centrée sur les exactions de la division Das Reich lors de son passage dans la région en juin 1944, ainsi que sur les représailles de juillet et août 1944.
Ce jeudi 6 juin 2024, après avoir vu l’exposition, les élèves de CM2 de la commune ont eu un moment d’échange avec les anciens dans la salle du conseil municipal. Si les étudiants connaissent le drame d’Oradour-sur-Glane, ils avouent ne rien savoir, ou très peu, de cette période de l’histoire encore très récente !
Les échanges entre les aînés qui avaient entre 8 et 12 ans au moment du Débarquement et les enfants du même âge aujourd’hui furent une succession d’étonnements de part et d’autre. Parmi la douzaine d’anciens élèves face aux 45 écoliers, Jacques, Simone, Romain, Suzanne et Liliane entre autres, ont raconté leurs expériences et leur quotidien durant cette période. Angèle Préville, conseillère municipale et ancienne sénatrice, a animé cette réunion permettant à chacun de s’exprimer, aux enfants de poser des questions en toute simplicité et aux aînés de répondre avec sincérité et parfois émotion. Une leçon d’histoire vivante, qui a laissé des traces !
Parlez du rationnement, du marché noir, des bombardements
Les enfants ont appris le rationnement, les coupons, les magasins alimentaires aux rayons vides, les files d’attente interminables pour s’approvisionner en produits de base manquant ou fabriqués avec des éléments presque non comestibles, le marché noir… L’ère des alertes, des bombardements, de la faim, où tout était compté, rationné. et l’absence de déchets puisque chaque miette trouvée était une aubaine ! Puis après le Débarquement, les voies ferrées et les routes bombardées, les édifices publics et les maisons incendiés ou rasés, le patrimoine détruit ou disparu à jamais… Tout a dû être reconstruit pendant de nombreuses années difficiles, mais le prix à payer pour la liberté !
Les écoliers ont exprimé leur ignorance et leur étonnement face aux horreurs de la guerre et à ses conséquences. Les anciens ont reconnu qu’ils n’avaient pas assez parlé de cette période dont ils avaient souffert, qu’ils auraient dû le raconter à leurs enfants pour que les générations suivantes le sachent et ne l’oublient pas…
