Souffrances interminables des populations de l’Est du Sénégal

Souffrances interminables des populations de l’Est du Sénégal
Souffrances interminables des populations de l’Est du Sénégal

Dans la zone qui sépare le Mali du Sénégal entre Kéniaba en passant par Kidira jusqu’à Kédougou, les populations continuent de souffrir. Certains ont même le sentiment d’être abandonnés à leur sort. Quoi qu’il en soit, les habitants de ces pays en ont assez des promesses non tenues. Pour les nécessités telles que l’eau, l’électricité, les routes, la santé, les populations de plusieurs localités de l’extrême est du Sénégal attendent. Dans une région comme Kédougou où plusieurs localités sont sans eau ni électricité, les problèmes de la ville portent sur l’insalubrité, le foncier mais aussi l’éducation.

Une population fatiguée dans des terres regorgeant d’or et de fer

Si la localité a été érigée en région, elle dispose néanmoins d’infrastructures dignes de son statut. Kédougou est également mal desservie en éclairage public. A Kédougou, la préservation de l’environnement et l’insécurité attendent également des solutions.

C’est pourtant dans cette région où il faut tout faire que l’on trouve Sabodala, un village malinké situé à 123 km à l’est dont le sous-sol recèle d’importantes ressources minérales, notamment de l’or. Si la région repose sur de l’or, à Sabadola ce n’est pas une Source de célébration. Au contraire, la pauvreté y est répandue. Le même décor prévaut dans le département de Saraya qui regorge de millions de tonnes de réserves de fer, où l’or est exploité sans que cela n’impacte la vie des populations.

Des Sénégalais qui boivent à la même Source que les animaux

A Saraya, hormis le centre de santé qui aurait été offert à l’Etat par une société minière et dont les factures d’eau sont à la charge de la mairie, l’électricité fait cruellement défaut dans la plupart des localités. Avec les caractéristiques d’un grand village, Saraya manque de beaucoup de choses, notamment d’eau, qui y est indispensable. Les abris temporaires abondent. Inutile de revenir sur toutes les promesses faites aux populations ou sur les demandes restées sans réponse dans des domaines aussi variés que l’eau, la santé, l’électricité, le logement, la route.

Kédougou et Kidira manquent de tout

Preuve que la frustration est réelle au sein des populations de ces zones, rien ne peut susciter des tensions. Les événements survenus à Khassonto qui se sont propagés à Saraya et que le lieutenant-colonel Ndour de la gendarmerie a géré avec diplomatie le prouvent. Même si les motifs varient, les troubles à Saraya sont similaires à ceux de Kédougou le 23 décembre 2008. Pour rappel, c’était à la suite d’une manifestation des étudiants de Kédougou pour réclamer une meilleure répartition des ressources en or que les choses avaient dégénéré et coûté à Mamadou. Sina Sidibé sa vie.

Dans le département de Kidira par exemple, sur l’axe qui va de cette ville frontalière avec le Mali à Kéniaba, plusieurs localités connaissent un calvaire digne des habitants préhistoriques.

Privées d’eau pour cause d’absence ou de forages en panne, les populations de toutes les localités riveraines de la Falémé ne disposent que du fleuve pour s’approvisionner en eau. En raison du manque d’eau potable dans la région, les habitants s’abreuvent à la même Source que les animaux domestiques et sauvages. Si le calvaire de ces villageois persiste, c’est parce que leurs terres n’ont jamais été raccordées au réseau d’adduction d’eau potable de Kidira.

Les quelques forages qui travaillent pour soulager leurs souffrances tombent toujours en panne, obligeant les gens à boire l’eau des rivières avec toutes les maladies que cela peut provoquer. Plus grave encore, lorsque le fleuve s’assèche à une certaine période de l’année, pour s’abreuver, les habitants de cette partie du Sénégal de la région naturelle du Guidimakha et du Boundou retournent dans les marais.

Ils creusent le sol pour trouver de l’eau. On leur avait promis le raccordement du terrain au système de transfert d’eau, ainsi que des digues et des ponts, mais rien n’a été fait jusqu’à présent. Aussi, l’isolement est réel dans cette zone, son sol est en proie à d’importants glissements de terrain du fait de l’absence d’ouvrages d’évacuation des eaux pluviales.

Dans ces zones, le sentiment le plus partagé par les villageois est que l’État traîne les pieds pour répondre à leurs besoins vitaux. Cette situation a poussé de nombreux citoyens à l’exode. Tout le monde veut aller en ville. Les habitants sont prêts à abandonner leurs maisons pour vivre dans un bidonville très proche d’un centre urbain. Ces Sénégalais ont les mêmes problèmes avec l’électricité et le réseau mobile qui sont un luxe attendu dans ces régions.

Tribune

 
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