Par
Laura Bourven
Publié le
9 novembre 2024 à 8h00
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Depuis 2019, le Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux, et l’Office de Tourisme, avec la Société des Amis du Musée de la Grande Guerre (Sam2g), proposent un circuit à travers le Pays de Meaux et vers le Pays de l’Ourcq pour partir vers le traces de soldats de la bataille de la Marne de 1914.
Cette bataille majeure du conflit de la Grande Guerre plonge le nord de la Seine-et-Marne dans de longues journées, du 5 au 12 septembre 1914, de combats pour empêcher les Allemands d’atteindre Paris. Depuis le déclenchement de la guerre en août, les troupes ennemies traversent la Belgique et se dirigent droit vers la capitale française.
Tout portait à croire que Paris allait être aux mains des Allemands. Mais c’était sans compter sur « miracle de la Marne »une bataille qui a permis rrepousser l’ennemi. Aujourd’hui encore, des traces de ce conflit subsistent sur le territoire et peuvent être visitées dans tout le pays. Circuit de la Bataille de la Marne 1914. En septembre 2024, ce cours de 55km sur tout le territoire, a été modifié avec de nouveaux points d’arrêt.
Le premier coup de canon
Le signal du départ est donné à Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux. Nous reprenons la voiture en direction de Monthyon, pour le premier point d’arrêt, nouveauté 2024. Rien de plus simple, il suffit de suivre les indications panneaux sur la route pour atteindre notre premier spot. Nous longeons des champs.
« Il faut imaginer que l’itinéraire que nous empruntons a été emprunté par des militaires anglais les 3 et 4 septembre », montre Jean-Christophe Ponot, président de Sam2g, notre guide lors de cette balade. Nous arrivons derrière le Centre d’incinération Veolia. Ici, un petit chemin a été aménagé pour rejoindre La Saulorette, et plus particulièrement un stèle érigé en hauteur avec une vue imprenable sur des kilomètres sur les champs.
C’est ici que le premier coup de canon de la bataille de la Marne fut tiré. “En 1976, nous avons découvert ce lieu grâce à des témoignages.” Une stèle commémorative a donc été installée, et un pops visible à des kilomètres a été planté. Le 5 septembre à 12h30, les soldats allemands positionnés de Monthyon à Saint-Soupplets voient la riposte française et décident d’ouvrir le feu en direction d’Iverny.
En un après-midi, plus de 2 000 obus sont tirés. Le circuit commence désormais par ce point d’arrêt. « C’est ici que tout a commencé. Cela nous permet de comprendre les points suivants. Et on a une vue sur tout le parcours », poursuit Jean-Christophe Ponot.
Une tranchée au milieu de la forêt
Nous renvoyons la voiture. Le parcours mène ensuite les visiteurs à Saint-Soupplets, dans le la forêt de Montgé, découvrir un vrai tranchéel’un des nouveaux points du circuit depuis septembre. C’est ce qu’a découvert Philippe Braquet, directeur du musée 14-18 à Villeroy, qui a trouvé des traces d’une tranchée dans la forêt. Il réussira à le localiser précisément.
Creusée fin 1914, cette tranchée était destinée à empêcher le retour des troupes ennemies autour de Paris. Elle ne l’a finalement pas fait jamais utilisé. « Ce n’est pas vraiment une trace de la bataille de la Marne puisqu’elle a été menée après, mais il était important de mettre en valeur ce patrimoine oublié. »
Si l’itinéraire nous indique de le visiter après Monthyon, notre guide nous conseille d’aller le voir au fin de notre promenadesuivre l’ordre chronologique du conflit.
La nécropole nationale d’Étrépilly
On passe ensuite rapidement par le stele of Charles Péguy à Villeroy, le Grand Tombeau de Chauconin-Neufmontiers, Notre-Dame de la Marne à Barcy, autant d’étapes historiques du circuit, avant de s’attarder sur le nécropole nationale d’Étrépilly, le dernier né du parcours.
C’est dans ce village que l’une des attaques les plus célèbres de la bataille de la Marne a eu lieu. Dans la nuit du 7 au 8 septembre, le Zouaves direction Étrépilly, point central qui protège l’artillerie allemande. « La grosse artillerie est à Trocy-en-Multien. Il faut chasser les Allemands d’Étrépilly. »
Les Zouaves profitent de l’effet de surprise et de la nuit pour attaquer l’ennemi. Ils sont seulement 800 mais réussit à repousser les Allemands qui finirent par se réfugier en haut du village. Les combats mettent le incendie dans une grange. « Avec l’incendie, il faisait jour au milieu de la nuit. Les Allemands, au nombre de 3 000, se rendirent compte qu’ils étaient largement plus nombreux que les Zouaves. Ils reprennent le dessus. »
De nombreux soldats sont morts cette nuit-là et sont enterrés ici, dans la nécropole nationale. Mais les Allemands reculer définitivement. “Ils ont compris qu’ils n’auront pas Paris”, ajoute notre guide. Le voyage continue avec le Nécropole française et nécropole allemande de Chambéry, le cimetière municipal de Chambry avant de revenir à Meaux, et plus précisément au cathédrale.
Le circuit de la Bataille de la Marne 1914 pourrait continuer à se développer dans les années à venir, avec notamment des escales dans le Pays d’Ourcq. « Il y a beaucoup de choses à développer. Par exemple, nous avons eu de grandes batailles à Puisieux », conclut Jean-Christophe Ponot, qui regorge d’idées pour toujours mettre en valeur l’histoire du territoire.
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