Clap de fin pour la papeterie centenaire de Stenay (Meuse) spécialisée dans la production de papiers couchés spéciaux pour l’industrie agroalimentaire. Le tribunal de commerce de Bar-le-Duc (Meuse) a prononcé le 8 novembre la liquidation judiciaire de l’entreprise Stenpa, a-t-on appris de Source syndicale.
Cette procédure collective, synonyme de suppression de 124 emplois dans la région, intervient quatre mois après sa mise en redressement judiciaire et à peine douze mois après son rachat par le fonds de capital Accursia. Créé en 2017 à Munich (Allemagne), ce fonds spécialisé dans la reprise de PME industrielles en difficulté, avait racheté la papeterie du finlandais Ahlstrom, un groupe de 7.000 personnes (chiffre d’affaires de 3 milliards d’euros). L’opération s’inscrivait dans le cadre de la loi Florange de 2014 qui oblige les entreprises de plus de 1.000 salariés souhaitant fermer un site industriel en France à rechercher au préalable un repreneur. Ahlstrom a ensuite expliqué sa décision par la surcapacité en Europe dans le secteur de l’emballage « créant une forte concurrence avec des machines ayant une structure de coûts plus compétitive ».
À l’arrêt depuis le 1er octobre, l’usine avait réalisé un chiffre d’affaires exceptionnel de 86 millions d’euros en 2022, mais son niveau d’activité réel se situait plutôt autour de 40 millions d’euros par an, a expliqué le directeur de Stenpa, Matej Kurent, à L’Usine Nouvelle.
Pour l’intersyndicale FO-CGT, représentée par Alain Magisson et Richard Guitton, « lea fermeture de l’usine de papier Stenay n’est pas seulement la perte de 124 emplois, c’est une tragédie humaine et une trahison envers ceux qui ont donné leur vie à cette entreprise« . Les représentants du personnel espèrent néanmoins qu’un candidat à la reprise des actifs se présentera dans les prochaines semaines.
La fermeture de Stenpa vient s’ajouter à plusieurs annonces inquiétantes pour l’emploi dans la Meuse : la vente de l’activité salades ensachées du groupe Bonduelle avec la crainte de la suppression de 160 emplois locaux et le rachat de la Scop de Bergère en France, synonyme de 50 licenciements.