Trois médecins au tribunal, six ans après les attaques à la hache de Valangin

Trois médecins au tribunal, six ans après les attaques à la hache de Valangin
Trois médecins au tribunal, six ans après les attaques à la hache de Valangin

Il y a six ans, en avril 2018, un jeune homme d’une trentaine d’années avait blessé quatre personnes, dont deux à coups de hache, à Valangin. L’agresseur s’est suicidé en prison deux ans et demi plus tard. Son procès n’a donc jamais eu lieu. Ses victimes gardent de graves séquelles.

Trois prévenus ont comparu ce jeudi devant le tribunal de police de Neuchâtel. Ils travaillaient tous à l’époque au Centre de Psychiatrie Neuchâteloise (CNP): un médecin-chef, un chef de clinique adjoint et un médecin assistant. La question est de savoir s’ils auraient dû laisser cet homme sans surveillance étroite un jour après son admission au CNP.

Il profite de la visite de ses parents pour s’évader

Cet homme a été admis à l’hôpital de Pourtalès avec de graves troubles psychotiques et transféré le lendemain dans une unité fermée du CNP à Préfargier. Là, on lui a administré des médicaments et le lendemain matin, il est apparu calme devant le personnel médical qui, dans la journée, a pris la décision de le laisser quitter cette unité fermée pour recevoir la visite de ses parents à la cafétéria. de l’établissement. Et le patient en a profité pour s’enfuir et commettre des agressions contre quatre personnes en deux jours, avant d’être interpellé par la police grâce à l’intervention d’une de ses victimes, qui avait réussi à neutraliser son agresseur.

“Nous avons fait ce qu’il fallait”

Cet essai s’intéresse aux procédures décisionnelles du CNP et aux responsabilités des différents niveaux hiérarchiques de l’établissement de santé. Les médecins affirment que l’homme n’avait aucun antécédent, ni psychiatrique, ni criminel, aucune addiction, que cet ingénieur et futur père de famille était donc considéré comme un patient ayant retrouvé son calme, capable d’autocritique : rien ne laissait penser qu’il s’en prendrait à d’autres. personnes. «Je reste convaincu que nous avons fait le bon choix», a déclaré devant le tribunal l’ancien directeur adjoint de la clinique.

L’homme venait d’attaquer sa femme

La plaignante n’en est pas si sûre… Elle pointe du doigt un rapport d’admission au Centre d’urgences psychiatriques (CUP) qui fait état d’épisodes alarmants. Notamment que l’homme venait de s’en prendre à sa femme. Six ans après les événements, le directeur adjoint de la clinique a déclaré qu’il n’était pas sûr d’avoir eu connaissance de cette information au moment d’autoriser sa sortie de l’unité surveillée. Il a notamment expliqué que différents systèmes informatiques existaient entre la CUP et Préfargier. On ne peut pas non plus exclure que l’information n’ait pas été noyée dans la masse de dossiers abordés chaque matin dans les différentes conférences du CNP…

Une expertise contestée

Les plaignants s’appuient également sur un expert indépendant qui sera entendu le 21 novembre avant les plaidoiries. Ou non. Car la défense conteste déjà la validité de ce témoignage.

Deux des trois prévenus risquent une amende de 45 jours pour dommages corporels par négligence, le médecin assistant s’expose à une amende de 25 jours. /vco

 
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