Élections européennes. Anglaise vivant en France, elle organisera les élections sans pouvoir voter : « c’est beaucoup de frustration »

Élections européennes. Anglaise vivant en France, elle organisera les élections sans pouvoir voter : « c’est beaucoup de frustration »
Élections européennes. Anglaise vivant en France, elle organisera les élections sans pouvoir voter : « c’est beaucoup de frustration »

Le 9 juin, les Français sont appelés aux urnes pour voter aux élections européennes. A Pillemoine (Jura), c’est Alison Monks-Plackett, 78 ans et ancienne élue du village, qui tiendra les urnes. Paradoxal, car la Anglaise ne peut plus voter depuis le Brexit. Un véritable crève-cœur. Témoignage.

De 8h à 10h30, vous pourrez la retrouver à la mairie de Pillemoine (Jura), dimanche 9 juin 2024. Dans une semaine, elle tiendra les urnes électorales dans son village pour les élections européennes. Sans pouvoir exercer leur droit de vote. Une situation paradoxale. Un moment qu’Alison Monks-Plackett, 78 ans, vivra comme »un chagrin« .

Alison Monks-Plackett a acheté une maison dans le village de Pillemoine, dans le Jura.

© Alison Monks-Plackett

Depuis 1992, l’Anglaise est propriétaire d’une maison à Pillemoine. Alison a choisi cette ville de 55 habitants après avoir quitté son pays natal pour travailler en Suisse. Tombée amoureuse de cet endroit, elle s’y est immédiatement impliquée. Membre du SIVOS (Syndicat Intercommunal Scolaire) qui s’occupe des écoles. Actif dans l’entretien des espaces verts et l’organisation de la déchetterie. Et surtout conseiller municipal, de 2014 à 2020.

2020. Une année qui résonne tristement chez Alison. L’année où son pays, le Royaume-Uni, a quitté l’Union européenne. Un Brexit aux conséquences directes : départ du conseil municipal, et plus possibilité de voter aux élections municipales, nationales ou européennes. “Quelque chose m’a été enlevé» concède-t-elle à France 3 Franche-Comté, dans un français parfait avec un léger accent anglais. “Ma vie est là et je n’arrive plus à me faire entendre ou à m’exprimer sur des sujets qui me touchent directement et que je vis au quotidien.« .

J’ai voté aux dernières élections européennes. Et là, plus rien. C’est très violent à vivre. Très frustrant. Je vis ici tous les jours, j’ai des choses à dire et des convictions.

Pourtant, Alison a suivi de près ces élections européennes. “J.J’regarde les débats, les rapports, j’lis les programmes» continue-t-elle. “Quand on vit en France, on ne peut pas rester indifférent à la situation dans l’UE. Avec la guerre en Ukraine, l’urgence écologique… Ce continent, j’ai toujours considéré le mien. J’en suis un peu dépossédé, à un de ses moments charnières« .


Pillemoine, 55 habitants, le village du Jura où vit la Britannique Alison Monks-Plackett.

© Alison Monks-Plackett

De son propre aveu, Alison porte en elle une forte conviction écologique, d’où son amertume. “A Pillemoine, on connaît tout le monde” elle dit. “Je vois le nombre de personnes qui ne sont pas inscrites sur les listes électorales, le nombre de personnes qui ne voteront pas par manque d’intérêt. Je me dis que mon vote aurait pu avoir un peu d’influence, que j’aurais pu participer à changer les choses là où je vis. C’est un chagrin« .

Alors pourquoi avoir néanmoins accepté de retenir les urnes, au risque de vous blesser ? “Au village, il ne reste plus que cinq conseillers municipaux» regrette-t-elle. “Pas de quoi assurer le bon déroulement du vote. Le maire connaît mon caractère, alors il m’a demandé de l’aider..

J’habite en face de la mairie, je connais tout le monde. Je ne pouvais pas refuser. Cela me fera me sentir utile, voire mieux.

Un grand cœur, au service des autres et de l’intérêt commun. Et qui garde un peu d’espoir. “J’espère pouvoir, un jour, retrouver ce droit de vote” elle a souri. “Une association de ressortissants britanniques à déposer un recours auprès de la Cour de Justice de l’Union Européenne pour qu’il nous soit restitué. Et puis, pourquoi ne pas modifier la Constitution française ?

Et prendre la nationalité tricolore alors ? “J’y ai pensé, mais c’est une décision compliquéee” assure Alison. “Cela représente beaucoup de démarches administratives. Et puis ce serait comme choisir entre mes deux parents. L’Angleterre reste mon pays de naissance, je ne veux pas non plus le nier. La beauté de l’Union européenne était aussi celle-ci : appartenir à une entité supranationale, ce qui nous permettait de vivre avec nos différentes influences.« .

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