Voici le plan B si les négociations avec l’UE échouent

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Voici le plan B si les négociations avec l’UE échouent

Publié aujourd’hui à 9h33

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La Suisse et l’UE négocient à huis clos un nouvel ensemble d’accords. On entend notamment dans le débat suisse des controverses autour du dumping salarial ou de l’intégration des ressortissants de l’UE dans le système social.

On parle beaucoup moins du problème de la recherche suisse, qui a subi des mesures de rétorsion de la part de l’UE suite à l’échec des négociations précédentes. Que se passera-t-il si aucun accord n’est trouvé ? La Confédération a-t-elle un plan B ? Entretien avec Martina Hirayama, secrétaire d’État à la Formation, à la Recherche et à l’Innovation (SERI).

Depuis plusieurs années, les universités suisses ne peuvent plus participer en tant que membres à part entière aux programmes de recherche européens. Est-ce une catastrophe ?

C’est très regrettable. La Suisse est très bien placée dans le domaine de la formation, de la recherche et de l’innovation. Il dispose d’un excellent réseau de partenaires, notamment de pays associés ou membres d’Horizon Europe. Et nous devons absolument renforcer ensemble l’Europe, notamment dans les domaines non accessibles à la Suisse dans lesquels nous sommes très forts, comme le quantique, le calcul haute performance et le spatial. C’est une situation gagnant-gagnant pour la Suisse, mais aussi pour l’Union européenne. Non, la situation actuelle n’est pas une catastrophe car nous avons pris des mesures transitoires appropriées.

Lesquels?

Avec Innosuisse, nous avons créé un accélérateur suisse pour pouvoir proposer des mesures alternatives aux PME, grâce à la décision rapide du Parlement. Nous avons donc lancé, via le Fonds national suisse, des bourses d’excellence pour les chercheurs. Mais il est clair que nous préférerions, pour le bien de tous, une solution européenne.

Y a-t-il eu un départ de professeurs de Suisse vers l’UE ? Ou les bons salaires versés ici restent-ils déterminants pour notre attractivité ?

Les salaires ne sont qu’un aspect. Nous disposons également d’universités remarquablement bien positionnées, dotées d’infrastructures exceptionnelles et nous bénéficions d’une magnifique qualité de vie en Suisse. Ce sont tous des facteurs qui sont importants lorsqu’un enseignant décide où aller. Je ne suis pas au courant d’un départ significatif d’enseignants vers les pays européens. Initialement, les candidatures suisses à l’ERC étaient évaluées via Horizon Europe, mais celles qui ont été retenues ont ensuite été financées par notre pays. Il y a eu des tentatives pour débaucher nos candidats gagnants, mais elles n’ont pas eu beaucoup de succès.

Les universités estiment qu’il est crucial de parvenir à un nouvel accord avec l’UE, faute de quoi la Suisse sera déclassée. Partagez-vous cette peur ?

Il est extrêmement important que nous soyons à nouveau associés aux programmes européens. Nous sommes un pays situé au centre de l’Europe, entouré de pays européens voisins. Nous vivons une époque de défis géopolitiques et il est important que nous renforcions ensemble l’Europe dans le domaine de l’éducation, de la recherche et de l’innovation. Il n’existe aucun lien juridique entre ces questions et celles concernant l’accès au marché.

Regrettez-vous que la recherche soit utilisée comme moyen de pression par l’Union européenne ?

Nous le regrettons profondément. Mais notre rôle est d’offrir les meilleures conditions-cadres pour la recherche, avec ou sans accord avec l’UE. C’est très important pour moi. Il est important qu’à moyen et long terme, la Suisse s’établisse encore mieux qu’elle ne le fait aujourd’hui dans un réseau bilatéral avec les pays européens et non européens.

Imaginons que les négociations avec l’UE échouent ou soient rejetées par les citoyens. Quel est votre plan B pour la recherche suisse ?

Nous avons déjà des mesures transitoires. Nous devrions intensifier davantage nos collaborations avec les pays étrangers, y compris les pays européens. Il serait contraire à nos intérêts de claquer les portes. Si un accord avec l’UE n’était pas possible, ce que nous regretterions profondément, je le répète, nous renforcerions notre collaboration bilatérale avec les pays membres. Nous sommes un partenaire recherché compte tenu de la qualité de nos universités. Nous venons de signer un protocole d’accord avec le Danemark. Le chef du département Guy Parmelin s’y est rendu en mars pour coopérer dans le domaine quantique. Idem aux États-Unis et au Royaume-Uni.

En dehors de l’UE, avec quels pays travaillons-nous le plus ?

Les États-Unis sont le partenaire bilatéral le plus important de la Suisse en matière de recherche et d’innovation. Nous devançons l’Allemagne pour les projets soutenus par le Fonds national. Plus de 15% des publications suisses sont publiées des chercheurs américains. Le Fonds national a financé plus de 5 000 projets les États-Unis au cours des cinq dernières années. C’est un partenariat très solide. Nous avons également des accords avec le Royaume-Uni ou des pays asiatiques. Nous coopérerons par exemple avec la Corée du Sud dans le domaine quantique.

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Arthur Grosjean est correspondant politique au Palais fédéral depuis août 2011. Il est journaliste depuis plus de 30 ans. Il a occupé diverses fonctions de chef de section (Suisse, Genève) et de rédacteur en chef adjoint.Plus d’informations @arthurflash

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