En Suisse alémanique, les réactions se multiplient suite à la diffusion d’images choquantes montrant l’agression brutale d’une femme par plusieurs hommes à Schaffhouse. Deux ans et demi après les faits, les agresseurs n’ont toujours pas été condamnés et la police est accusée d’avoir bâclé l’enquête.
Des images d’une violente attaque, d’une rare intensité, ont été récemment rendues publiques par l’émission Rundschau de la télévision germanophone SRF. Elle montre une femme battue par au moins deux hommes à Schaffhouse en décembre 2021, en présence de deux autres hommes.
Deux ans et demi se sont écoulés depuis les faits, mais la victime, grièvement blessée, n’a toujours pas obtenu justice, même si son agression a été filmée par une caméra de surveillance.
“Ça me met en colère, car personne ne fait rien et les agresseurs sont toujours en liberté”, a-t-elle déploré samedi dans l’émission de 19h30 de la RTS.
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De graves accusations contre la police
L’avocat de la victime et un expert indépendant portent de sévères accusations contre la police, affirmant avoir bâclé l’enquête.
« Ils ont travaillé comme des amateurs. D’un point de vue médico-légal, c’est inacceptable. La collecte des preuves n’a pas été effectuée correctement, la police a fait un très mauvais travail», déclare Konrad Jeker, avocat pénaliste indépendant.
Le ministère public et la police réfutent ces accusations, assurant que l’enquête progresse et sera bientôt close.
Des réactions en chaîne de solidarité
Cependant, ces images ont provoqué une onde de choc dans toute la Sarine. Samedi dernier à Schaffhouse, 500 manifestants se sont rassemblés en solidarité avec la victime, soulignant que de tels cas sont encore trop fréquents.
Au Parlement fédéral, la réaction ne s’est pas fait attendre non plus. Deux députés PS et PLR demandent que des formations sur les violences sexistes et sexuelles soient dispensées aux autorités dans toute la Suisse.
« Dans ce type d’affaires, les autorités pénales sont trop souvent insensibles. Peut-être pas consciemment, mais ils ne prennent pas les victimes suffisamment au sérieux. Souvent, la police ne sait pas comment s’y prendre. Or, il est « crucial que les victimes soient entendues correctement », souligne Patrizia von Falkenstein, conseillère nationale du PLR.
Sous la pression, le gouvernement schaffhousois a finalement réagi jeudi en annonçant l’ouverture d’une enquête externe sur le travail de la police.
>> Lire aussi : Enquête contre la police de Shaffhouse après l’agression d’une femme
Sujet TV : Jean-Marc Heuberger
Adaptation web : Miroslav Mares
