Les attaques racistes imprègnent la campagne législative comme jamais auparavant

Les attaques racistes imprègnent la campagne législative comme jamais auparavant
Les attaques racistes imprègnent la campagne législative comme jamais auparavant

«J.et“C’est Je pense que c’était une erreur et que ce n’était pas une bonne chose pour la République. » Ce sont les mots du député sortant du Rassemblement national (RN) Roger Chudeau, prononcés sur le plateau de BFMTV jeudi 27 juin. Il faisait référence à l’ancienne ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem, et à sa double nationalité, qui aurait dû, selon lui, l’empêcher d’accéder à de telles responsabilités. « Les postes ministériels doivent être occupés par des Franco-Français, point final. » Et d’ajouter : “Il y a un problème de double loyauté à un moment donné.”

Ces déclarations s’inscrivent dans un contexte bien particulier : celui des élections législatives prévues les 30 juin et 7 juillet, fortement marquées par la montée du RN et de ses idées mortifères, et par les violences physiques et verbales que subissent de plus en plus de personnes racisées, y compris parmi les candidats, militants, élus ou anciens ministres. « CCe qui me surprend, c’est la surprise des observateurs.tacle Najat Vallaud-Belkacem, soulignant que le signe distinctif de cette formation politique – le RN – n’est autre que le racisme.

Une militante RN lors de la soirée électorale de Jordan Bardella pour les résultats des élections européennes à Paris le 9 juin 2024. © Photo Chang Martin / Sipa




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« Ce c’est juste ça. Le reste, les liens, le programme social, les belles paroles, c’est du pansement. Le fait que les gens soient surpris montre dans quelle mesure nous avons réussi à nous manipuler collectivement, au point d’oublier qu’est-ce que l’ADN de cette fête »souligne celui qui est aujourd’hui président de l’association France terre d’asile. Rien de nouveau, estime-t-elle, plus indignée par la légitimité désormais accordée à un parti d’extrême droite. Qu’on lui reproche – encore – sa double nationalité ? ” Je suis exposé à ce type d’accusation depuis des années.

Et d’ajouter : « Je vis en France depuis quarante-deux ans, j’ai été adopté par ce pays et j’ai embrassé les valeurs. Malgré cela, je suis renvoyé à mon origine, et à travers mois des millions de Français qui ont la double nationalité ou ont et parent immigré. »

Des centaines de messages racistes

« Ôn c’est ne sera jamais assez français à leur goût. LLa chasse à ceux qui ne leur ressemblent pas est ouverte, nous sommes dans leattribution d’identité le plus tAgent immobilier »déplore-t-elle, notant que les partisans du RN ne s’en prennent pas seulement aux étrangers en situation irrégulière ou dits délinquants, mais aussi à ceux qui “réussir” et “intégrer”. « Ils ne peuvent pas supporter ça. »

Ces violences, Sabrina Ali Benali, candidate sous la bannière du Nouveau Front Populaire (NFP) en Seine-Saint-Denis, les décrit comme étant : “impressionnant”. Auparavant, elle avait déclaré : « c’était surtout sous un pseudonyme sur les réseaux sociaux ». Aujourd’hui c’est ” Open bar “.

Cette médecin franco-algérienne parle des centaines de messages racistes qu’elle reçoit chaque jour depuis le début de la campagne, l’invitant à « retour à la campagne » et invoquant l’arrivée au pouvoir du RN pour la “clair”. « On / A Aussi francs par casquette dans le vocabulaire. C’est fasciste, ils parlent de race, nous qualifie de parasitem, dis-moi que jeJe devrais m’agenouiller devant la race blanche qui est supérieure… »

À cela s’ajoutent les insultes sexistes et les amalgames autour du terrorisme. «Maintenant, c’est Arabe = Musulman = terroriste. Quand on sait que ma famille a fui les années sombres en Algérie, c’est difficile d’être associée à ça.»elle confie.

© Sabrina AliBenali

La candidate dit qu’elle se sent « pénalité » pour ses proches, arrivés en France et «parti de rien»inquiet de “intégrer” au point de ne pas enseigner l’arabe à leurs enfants, dont elle fait partie. « Nous l’avons découvert bien plus tard, mais c’était pour nous éviter de subir le racisme qu’ils avaient subi. vivait. »

Pour se protéger et continuer le combat, Aly Diouara, candidat NFP en Seine-Saint-Denis également, essaie de ne pas s’attarder sur les messages haineux qui lui parviennent. Du moins pas dans leur intégralité.

« C’est extrêmement violent. Ils me disent que je vais retourner en Gambie, ils m’insultent comme un singe [Aly Diouara est noir – ndlr]. Des choses d’un autre temps »déplore-t-il, qui lui sont adressées sur les réseaux sociaux mais aussi par mail. Jusqu’à présent, lors de la campagne en circonscription, il dit avoir été épargné par les attaques verbales ou physiques.

« Mais quand je vois le chauffeur de bus agressé puis renversé dans le Val-de-Marne, on se demande comment on en est arrivé à un tel niveau de violence et de racisme ouvert. »

J’ai eu une très mauvaise expérience avec ça, j’ai passé des nuits blanches.

Karim Merimèche, militant agressé par des sympathisants du RN

A Belfort, le militant Karim Merimèche a vécu ces violences sur le terrain, alors qu’il faisait campagne pour le candidat sortant La France insoumise (LFI) Florian Chauche, le 17 juin, comme le rapporte France Bleu. « Nous nous sommes retrouvés sur un parking de la Roseraieil le dit à Mediapart. « J’ai donné un tract à deux hommes dans une voiture, mais ils ont refusé de le prendre. »

Ces derniers expliquent au militant qu’ils votent « Front national, euh, Rassemblement national »La suppléante du candidat, Mathilde Regnaud, a ensuite demandé s’ils étaient au courant « voter pour un parti raciste ». « Ils ont répondu qu’ils n’étaient pas racistes et que le parti ne l’était pas non plus. »poursuit Karim Mérimèche.

Mais après avoir digressé sur l’élection de Mitterrand, « ils [lui] demander où [il] soutenir[t] à ce moment là “. « J’ai compris d’où ils venaient, alors j’ai précisé que j’étais né en France. » Il ne s’attendait pas à une telle effusion.

« Un des hommes m’a dit : « Retourne dans ton pays, sale chiffonnier, casse-toi, rentre chez toi. » J’étais choquée, je n’ai rien dit et je suis partie. Mais il a continué, m’appelant encore « sale chiffonnier, tas de merde » et disant à Mathilde d’aller se faire « baiser par les chiffonniers ».

Deux témoins de la scène sont parvenus à identifier l’homme, à bord d’un véhicule de fonction de la société Optymo, chargée des transports publics du Territoire de Belfort.

Karim Merimèche a porté plainte le lendemain, mardi 18 juin, pour injures racistes. Il ne comprend pas comment « nous avons pu y arriver aujourd’hui »condamnant l’idéologie raciste, xénophobe, sexiste et liberticide de l’extrême droite. « Je l’ai très mal pris, j’ai eu des nuits blanches. Être renvoyé à ses origines et à sa couleur de peau après tout ce qui s’est passé dans l’histoire, c’est incompréhensible. »

Vendredi 28 juin, la députée sortante et candidate du NFP Mélanie Thomin a dénoncé, dans un communiqué, le « attaques racistes » Kofi Yamgnane a été victime d’une agression à Paris jeudi 20 juin. Ancien ministre et ancien maire de la commune de Saint-Coulitz (Finistère), ce double ressortissant franco-togolais a été agressé sur un quai de la gare Montparnasse à Paris, raconte-t-il à la chaîne Reuters. Télégramme.

« « Tu ferais mieux de te préparer à rentrer chez toi en Afrique », “Nous allons tous vous expulser”a déclaré un passant en croisant son chemin. « J’ai l’impression que quelque chose de différent se produit. q« que les racistes se sentent libérés »a-t-il déclaré au quotidien régional.

« J’ai oublié de dire à quel point je suis triste à cause de tout ça. »conclut avec amertume Najat Vallaud-Belkacem, qui ne croit pas aux dénégations de Marine Le Pen concernant les attaques de Roger Chudeau mais s’accroche aux nombreuses marques de soutien reçues depuis jeudi.

Pour l’ancien ministre, la question qui se pose désormais est la suivante : veut-on exclure un Français sur cinq, sachant que 13 millions de personnes sont immigrées ? ou avoir au moins un parent immigré, selon l’Insee ? « Nous devons élever notre seuil d’intolérance collective à l’égard du racisme, comme nous avons pu le faire à l’égard du sexisme.

 
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