Jeudi 31 octobre 2024, grosse frayeur pour une famille de Sommepy-Tahure. Vers 16h30, un père de famille alerte par téléphone les pompiers. Son enfant vient de ramener à la maison un objet qui n’est pas anodin : une grenade.
Une munition découverte avec ses camarades, à proximité du site de Navarin, où se trouve le monument ossuaire de la Première Guerre mondiale. Immédiatement, n’ayant pas connaissance de l’état exact de l’objet, un dispositif a été mis en place avec les pompiers, les gendarmes alertés, ainsi que les services de déminage. Ils ont finalement pu récupérer la grenade sans incident.
850 interventions pour le service de déminage en 2023
Un siècle après la Première Guerre mondiale, ce type d’intervention reste fréquent sur le territoire, qui a connu des conflits successifs, ayant laissé quelques traces. En 2023, le service de déminage, qui dépend de la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC), a en effet enregistré 850 interventions, d’ampleur variable, pour près de 28 tonnes de munitions récupérées et neutralisées. .
Dans la Marne où était basée une partie du front pendant la Grande Guerre, il est encore possible de trouver dans la nature des grenades, des obus, des mortiers, etc. Des objets parfois encore actifs et potentiellement dangereux car dégradés par le temps. Et ce, malgré les différentes opérations de décontamination réalisées régulièrement au fil des années.
En fin d’année dernière, l’une d’elles a eu lieu sur le site même de Navarin, dans le cadre de la restauration du monument, le long de la RD977, entre Sommepy-Tahure et Souain-Perthes-lès-Howl. Une équipe de la société privée Bérengier Dépollution avait retourné le terrain afin d’exhumer et de neutraliser des munitions non explosées. Entre octobre et décembre 2023, pas moins de 210 munitions datant du 14-18 y ont été exhumées. Récupérés, ils furent alors “détruit par l’unité militaire de la Sécurité Civile”a alors précisé Stéphane Cherruau, chef de chantier chez Berengier Dépollution, une des rares entreprises en France spécialisée dans la dépollution pyrotechnique.
Malgré ce type d’actions d’envergure, menées par des spécialistes, certaines munitions tombées en dehors des zones contrôlées peuvent encore être découvertes accidentellement, comme ce fut le cas pour ces adolescents de Sommepy.
« Ne pas s’approcher, toucher ou bouger »
Il est alors important, à défaut de connaissance de l’état de l’objet, s’il est neutralisé ou encore actif, d’alerter les professionnels. La ligne à suivre est la suivante, comme le rappelait le chef du centre de déminage basé à La Veuve en janvier dernier, suite à la découverte d’un obus de 37 mm dans les bois à l’ouest du département : « Ne pas vous approcher, toucher ou bouger » pour ne prendre aucun risque. “ Lorsqu’il est dans la nature, il faut laisser des balises discrètes sur place pour les retrouver facilement puis appeler la police, la police ou la gendarmerie, ou la maire. » Seuls les démineurs sont alors autorisés à manipuler ce type d’objet de guerre, désamorcés ou non.
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