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« Nous avons peur de perdre notre identité »

« Nous avons peur de perdre notre identité »
« Nous avons peur de perdre notre identité »

Mardi 5 novembre, la chaîne régionale et les antennes Bleu deviendront « Ici ». Une étape supplémentaire dans un rapprochement engagé l’année dernière. En interne, les journalistes pointent l’incohérence éditoriale qui persiste entre les deux médias.

Télévisions françaises

Par Eva Martin

Publié le 1 novembre 2024 à 9h00

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UUne date a finalement été fixée. Le 5 novembre, le nom de France 3 en région appartiendra au passé, définitivement remplacé par l’adverbe « ici ». Le logo France 3 ne sera conservé que pour les programmes de la chaîne nationale (comme les fictions et les émissions récurrentes). Plus qu’un changement de nom, l’objectif de la direction est de poursuivre le rapprochement avec les antennes régionales de France Bleu, qui devraient prendre le même titre en janvier.

L’adverbe a déjà été adopté par les nouveaux journaux télévisés de France 3 – Ici 12/13 et Ici 19/20 –, ainsi que par les matinales et l’application numérique partagée avec France Bleu. « Cet identifiant pour les téléspectateurs, c’est l’assurance qu’ils disposent d’informations locales liées à leur quotidien »» déclare Xavier Riboulet, directeur du projet Ici. Le rapprochement entre les deux entités s’opère depuis plusieurs années, poussé par les pouvoirs publics malgré les protestations des salariés. La coopération a été annoncée en 2018 par l’ancienne ministre de la Culture Françoise Nyssen. Les premières émissions matinales communes ont été lancées un an plus tard. Le budget 2024, adopté à l’automne dernier, prévoyait 45 millions d’euros, finalement ramenés à 32 millions, pour les programmes de transformation de France Télévisions, donnant la priorité à la fusion de France 3 et de France Bleu dans les travaux à lancer. .

On n’a toujours pas de cohérence éditoriale entre les journalistes de France Bleu et France 3.

Alexandre Chassignon, journaliste à France Bleu et élu SNJ au CSE

Dans un communiqué publié le 31 octobre, la direction de France Télévisions a profité de l’annonce du changement de nom pour souligner l’avancée du projet. Au total, les radios et télévisions régionales se partagent 37 matinales, et deux autres mutualisations sont prévues en 2025. Les journalistes de France Bleu et France 3 travailleront ensemble sous la bannière Ici pour couvrir des événements comme La Marathon. Rochelle, prévu le 24 novembre. « Cette complémentarité permet de ne rien manquer de l’événement »peut-on également lire dans le communiqué.

Certains journalistes ne partagent pas le même enthousiasme que la direction. Ils s’inquiètent d’une perte d’identité qui laisserait penser à une fusion des chaînes avec France Bleu. Dans un préavis de grève, les syndicats du réseau France 3 (CFDT, CGT, FO, SNJ, Sud) réclament l’abandon du nouveau nom. Ils appellent les salariés à arrêter le travail pendant vingt-quatre heures à compter du 4 novembre à minuit. « Cette transformation a commencé par de petites touches, sans jamais avoir une vue d’ensemble, regrette un représentant syndical. Nous avons peur de perdre une identité construite après tant d’années. » Côté radio, le journaliste de France Bleu Alexandre Chassignon, élu SNJ au CSE, déplore un manque de coordination sous la bannière partagée : “Cela fera bientôt trois ans que l’application commune existe, et nous n’avons toujours pas de cohérence éditoriale entre les journalistes de France Bleu et France 3.”

Selon Raoul Advocat, délégué syndical SNJ à la centrale de France 3, ce changement de nom est « une manière d’anticiper les décisions du gouvernement » concernant une fusion des médias publics. Il craint que la fusion des deux médias soit motivée par des économies potentielles à long terme. Cette transformation s’effectue dans un contexte économique difficile pour l’audiovisuel public. Le gouvernement s’apprête à couper 45 millions d’euros dans son budget, et à reporter l’enveloppe dédiée au rapprochement entre France Télévisions et Radio France. La répartition de la réduction des crédits entre les différents médias publics est encore inconnue, et le mode de financement pour 2025 est toujours en discussion. Le Sénat a voté le 23 octobre qu’une fraction de la TVA continue d’être allouée à l’audiovisuel public. Cette loi sera discutée à l’Assemblée nationale le 19 novembre. “Le pire, c’est le manque de visibilité sur l’avenir de nos médias”s’avance pour sa part Xavier Riboulet.

 
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