la décharge passe à l’action

Le site d’élimination des déchets Brome-Missisquoi, à Cowansville, se serait passé de cette publicité.

Un article de Radio-Canada a en effet révélé, au début du mois, que plusieurs décharges techniques – c’est le nom officiel – présentaient des taux très élevés de substances perfluorées (PFAS ou PFAS, en anglais) à la sortie de leur station d’épuration.

Parmi ces décharges testées par le ministère de l’Environnement entre 2019 et 2021, Cowansville présentait les niveaux de PFAS les plus élevés avec 4 725 nanogrammes par litre (ng/l), précise l’article.

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L’usine de traitement des eaux du site d’enfouissement de Brome-Missisquoi (Catherine Trudeau/La Voix de l’Est)

Il n’existe pas encore de norme environnementale canadienne plafonnant la présence de ces substances perfluorées dans l’eau potable ou dans les eaux usées rejetées.

Pour vous donner une idée, 30 ng/l correspond à la norme sur laquelle Santé Canada travaille depuis plus d’un an pour l’eau potable.

« Nous n’avons jamais eu de suivi de la part du ministère de l’Environnement concernant les PFAS depuis qu’ils ont prélevé leurs échantillons. »

— David Rumsby, PDG de Zone-Éco (incluant le site d’enfouissement) à Cowansville

13 points de prélèvement

À Cowansville, le conseil d’administration du site d’enfouissement — où siègent huit élus de Brome-Missisquoi — a approuvé la mise en place d’un plan d’action préliminaire le 14 mai.

Première étape de ce plan : 13 secteurs différents seront échantillonnés pour la présence de PFAS, d’abord sur le site, puis en amont et en aval de celui-ci.

Ces échantillons commenceront à être collectés cette semaine. Ils seront ensuite testés en laboratoire, selon David Rumsby, directeur général du site d’enfouissement Brome-Missisquoi, à Cowansville.

Les principales substances perfluorées seront scrutées lors de ces analyses.

Une fois les premiers résultats connus, « nous verrons quels secteurs du site nous pourrons mieux cibler, ou quels matériaux seraient concernés », ajoute-t-il.

« L’environnement au cœur »

« Dans notre équipe et au sein du conseil d’administration, chacun a l’environnement à cœur », assure M. Rumsby.

Pour preuve, M. Rumsby rappelle que l’usine de traitement d’eau du site de Cowansville a bénéficié d’investissements « de plusieurs millions » depuis 2013.

« L’usine de traitement des eaux est conforme et respecte les limites réglementaires », insiste M. Rumsby. Nous faisons tellement d’efforts pour réduire nos impacts environnementaux qu’il est ennuyeux de savoir que des PFAS quittent notre site.

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David Rumsby, PDG de Zone-Éco (Catherine Trudeau/La Voix de l’Est)

En attendant le gouvernement

Le PDG du site Brome-Missisquoi, à Cowansville, souligne le caractère exploratoire de ces travaux d’échantillonnage et d’analyse. “C’est nouveau, nous devons nous renseigner sur notre problème”, a-t-il déclaré.

Une lettre a également été envoyée au comité de vigilance du site d’enfouissement, composé d’une douzaine d’intervenants : des riverains, le comité de protection du bassin versant du lac Davignon, entre autres. Il s’agit de les informer du plan d’action. Chaque site d’enfouissement est associé à un comité de vigilance, selon M. Rumsby.

Une évaluation interne sera réalisée une fois les échantillons analysés et le comité de vigilance informé. «Nous parlerons également à plusieurs parties prenantes, dont des consultants», précise M. Rumsby.

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Le site de compostage Zone-Éco est l’un des endroits où sont prélevés les 13 échantillons. (Catherine Trudeau/La Voix de l’Est)

Le plan d’action préliminaire ne pourra toutefois pas se traduire en un « véritable plan d’action » tant que les « directives gouvernementales » ne seront pas connues, estime M. Rumsby.

Du côté du cabinet du ministre de l’Environnement du Québec, on ne semble pas encore prêt à émettre des directives précises en la matière. « Les problèmes liés aux PFAS sont très préoccupants et nous, ainsi que plusieurs autres pays, étudions actuellement les effets potentiels », nous a-t-on indiqué par courrier électronique. Nous travaillons également à modifier le Règlement sur l’enfouissement et l’incinération des matières résiduelles, qui permettra la surveillance obligatoire de certaines substances, dont les PFAS. […]»

Selon le professeur universitaire en chimie environnementale Sébastien Sauvé, le gouvernement du Québec devrait s’assurer que les eaux usées provenant de tous les sites d’enfouissement techniques soient mesurées pour leur teneur en PFAS.

Et jusqu’à ce qu’une analyse des risques environnementaux soit réalisée, selon lui, nous devrions émettre une norme temporaire, fixant un seuil maximum de plafonnement des eaux usées à « trois ou quatre fois » le maximum autorisé pour l’eau. potable. « Ce seuil ne devrait pas être 10 fois plus élevé que celui de l’eau potable », prévient M. Sauvé.

RISQUE POUR LA SANTÉ

L’exposition chronique aux substances perfluorées, par exemple par la consommation prolongée d’eau contaminée par celles-ci, pourrait être associée à divers problèmes de santé, selon la Dre Mélissa Généreux, médecin-conseil à la Direction de santé publique de l’Estrie.

  • Risque accru de cancers du rein, du foie et du pancréas
  • « Déséquilibre » des lipides dans le sang (comme le cholestérol)
  • Une réponse immunitaire plus faible aux vaccins
  • Pour le fœtus : faible poids de naissance ; déficience du développement osseux
 
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