en Isère, Absolut Hydrogen se lance dans la course à l’hydrogène liquide pour le secteur maritime

en Isère, Absolut Hydrogen se lance dans la course à l’hydrogène liquide pour le secteur maritime
en Isère, Absolut Hydrogen se lance dans la course à l’hydrogène liquide pour le secteur maritime

50 kilos. C’est la capacité de production quotidienne du premier liquéfieur d’hydrogène isérois Absolut Hydrogen, le dernier-né (2021) d’Absolut, groupe créé il y a 13 ans par d’anciens salariés d’Air Liquide, autour de la technologie cryogénie. Plusieurs exemplaires de ce premier liquéfacteur ont été récemment fournis aux laboratoires français ; des discussions sont actuellement en cours avec des unités de recherche anglophones. La deuxième étape sera un produit à 100 kilos par jour, des essais sont en cours.

Une étape importante devrait être franchie d’ici fin 2025, avec le développement d’un grand liquéfacteur capable de fournir une tonne d’hydrogène liquide par jour.

Ancre sur le marché maritime

Ce projet – dont le budget de développement est estimé à 7,5 millions d’euros (dont 50 % couverts par des subventions) – vient d’être sélectionné par l’État dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt Corimer 2023, destiné à soutenir l’innovation dans le secteur industriel maritime. secteur. Car c’est à ce marché (notamment) que s’adressera ce futur liquéfacteur.

« Une capacité d’une tonne par jour correspond aux besoins d’un ferry ou d’une aviation régionale. L’hydrogène liquide est particulièrement intéressant pour la mobilité lorsqu’il faut stocker beaucoup d’hydrogène car il nécessite des réservoirs beaucoup plus légers que pour la forme gazeuse comprimée et prend trois fois moins de place que lorsqu’il est comprimé à 350 bars. Sous forme liquide et cryogénique, il est aussi plus facilement transférable », explique Jérome. Lacapère, directeur général d’Absolut Hydrogen, co-fondateur du groupe Absolut aux côtés de Julien Tanchon et ancien responsable, pendant dix ans, de la modélisation R&D chez Air Liquide Advanced technologies.

Et d’observer : « Le marché maritime n’est pas encore mature, mais c’est probablement le segment le plus avancé en la matière. Par exemple, un premier ferry fonctionnant à l’hydrogène liquide a été mis en service l’année dernière en Norvège (ndlr, le MF Hydra exploité par la société Norled). Mais il est alimenté par de l’hydrogène liquide allemand livré par camions. Nous souhaitons nous positionner comme fournisseur d’hydrogène liquide, produit sur place, de manière durable. Nous ciblons les petites et moyennes capacités, car lorsqu’il s’agit de besoins en grandes capacités, le marché n’est pas encore du tout mature.

La filiale Absolut n’a pas encore généré de chiffre d’affaires, mais elle est en discussion avec des armateurs, des producteurs d’hydrogène et des ports. Après s’être imaginé dans un premier temps comme un fournisseur d’équipements (liquéfacteurs), Absolut Hydrogen réfléchit également à un modèle économique basé sur des contrats de fourniture d’hydrogène liquide. « Pour les petites capacités, l’achat de liquéfacteurs semble adapté. Pour les plus grandes capacités, nous percevons que les clients préfèrent rester sur leur cœur de métier et ne pas être responsables de la production d’hydrogène liquide. Nous exploiterions donc pour eux nos unités de liquéfaction.

Jusqu’à 15 tonnes/jour

En parallèle du secteur maritime, ce liquéfacteur d’une tonne/jour sélectionné par Corimer 2023 ciblera également le marché de l’aviation régionale. Un secteur dans lequel l’hydrogène liquide commence à montrer son nez. L’automne dernier, un premier démonstrateur d’avion électrique H2Fly, propulsé à l’hydrogène liquide, a volé avec succès en Slovénie avec de l’hydrogène liquide et un réservoir fourni par la société française Air Liquide.

Absolut travaille avec l’anglo-américain ZeroAvia sur une solution de remplissage pour petits avions.

Absolut Hydrogen et ZeroAvia : un partenariat pour développer l’hydrogène liquide dans l’aéronautique

A terme, Absolut Hydrogen souhaite augmenter les capacités pour atteindre des liquéfieurs capables de produire 10 à 15 tonnes d’hydrogène liquide par jour. “Mais pas plus, on veut se limiter aux décors déplaçables”.

Sur cette voie, Absolut Hydrogen doit surmonter plusieurs obstacles au développement du marché de l’hydrogène liquide. Notamment celui de sa compétitivité par rapport aux carburants classiques. Et la faible densité de l’écosystème mondial autour de l’hydrogène liquide.

« Il y a aujourd’hui des aides importantes allouées aux acteurs de l’hydrogène par l’État et l’Europe. Mais les prix de production de l’hydrogène sont élevés en raison du coût de l’énergie. Nous travaillons avec l’État sur des mécanismes de prix modulés pour les producteurs d’hydrogène », explique Emmanuel Bensadoun, responsable expertise de France Hydrogène, l’association regroupant les acteurs de la filière. L’expert pointe cependant un avantage pour Absolut Hydrogen : le petit nombre d’acteurs présents sur ce segment de l’hydrogène liquide. « La barrière technologique à l’entrée est élevée. »

Parmi les acteurs incontournables du secteur : Air Liquide évidemment ou encore l’allemand Linde. « Nous nous différencions en ciblant les petites et moyennes capacités, avec une production locale. Les offres sont complémentaires », explique Jérôme Lacapère.

Sélectionné mi-2023, dans le cadre du programme France 2030 « Première Usine », le groupe Absolut investit 10 millions d’euros dans sa nouvelle usine. Une partie sera dédiée à l’industrialisation des liquéfacteurs.

En parallèle, Absolut Hydrogen réfléchit à la création d’un site d’essais à Toulouse afin de renforcer ses relations avec l’écosystème aéronautique, moins présent en Auvergne Rhône-Alpes.

 
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