« Parti de la capitulation », « petit télégraphiste du Kremlin », « bagarre au sac à main » : Raphaël Glucksmann et Jordan Bardella se sont livrés mardi à un échange d’armes houleux autour de la Russie lors du dernier débat européen télévisé.
“Vous êtes pour que l’Union européenne finance la machine de guerre de Poutine à hauteur d’un milliard d’euros par jour”, a lancé la tête de liste PS/Place publique à son rival du Rassemblement national, hostile aux sanctions énergétiques contre la Russie. « Je ne suis pas favorable à ce que la France devienne co-belligérante (…) La guerre, c’est grave ! », a répondu Jordan Bardella sur France 2 et France Inter, en référence aux livraisons d’armes occidentales à l’Ukraine.
Raphaël Glucksmann accusait alors le RN d’avoir « applaudi » l’annexion de la Crimée par la Russie et l’eurodéputé Bardella de ne pas avoir voté une résolution condamnant la milice russe Wagner « qui a attaqué nos soldats » en Afrique.
Le président du Rassemblement national lui a reproché en retour de « gueuler sur un sujet qui mérite un peu plus de hauteur que cet espace de bataille de sac à main ». “C’est la divergence fondamentale entre le parti de la défaite et de la capitulation face à Vladimir Poutine que vous incarnez et le parti de la résistance que j’incarne”, a insisté le candidat de gauche.
“Vous ne résistez pas du tout, votre groupe est corrompu et financé par le Qatar”, lui avait alors lancé le candidat du RN en référence à une enquête visant l’ancienne vice-présidente socialiste du Parlement européen Eva Keili. “Vous avez sur votre liste le petit télégraphiste du Kremlin”, l’eurodéputé Thierry Mariani, connu pour ses positions pro-Kremlin, “vous osez me parler d’ingérence”, a répondu Raphaël Glucksmann.
A cinq jours des élections européennes, c’était le dernier débat entre les huit favoris du scrutin. Les candidats ont longuement débattu des politiques migratoires au sein de l’Union européenne, Jordan Bardella qualifiant plusieurs autres candidats d’« immigrationnistes » et étant accusé en retour de « fascistes » par l’écologiste Marie Toussaint.
