Guidé par RTK, un tracteur désherbe seul les vignobles de l’Aude

Guidé par RTK, un tracteur désherbe seul les vignobles de l’Aude
Descriptive text here

Vantage démontre, dans l’Aude, qu’il est possible de rendre un tracteur autonome lorsqu’il travaille dans une vigne.

L

sa promesse est grande. Vantage AM annonce pouvoir rendre n’importe quel tracteur autonome. Ce 25 avril, l’équipementier veut en apporter la preuve avec un Kubota 60 ch qu’il emmène dans un vignoble du Château de Villegly, dans l’Aude, propriété des Domaines Paul Mas. Ce tracteur de faible puissance est équipé en aftermarket du système Autodrive de la société polonaise Gotrack qui rend le conducteur optionnel et dont Vantage AM a la distribution exclusive en France. Et le résultat est plutôt convaincant.

Suivre une trace enregistrée

Manifestation. Le conducteur démarre et place le tracteur sur une ligne de guidage qu’il voit sur l’écran de la cabine, puis il sort de la cabine. Il lance le tracteur depuis son smartphone. Le Kubota L1-552 de 1,5 m de large à transmission hydrostatique prend place. A l’arrière, les deux modules Weedseeker 2 commencent à désherber la ligne des souches. Avec cet appareil, le traitement commence dès qu’une « tache verte » apparaît sous les rangs de cette vigne plantée à 2,5 m.

Le tracteur atteint rapidement sa vitesse de croisière, 5,2 km/h. Guidé par RTK, il suit un itinéraire préalablement enregistré avec un chauffeur et ne s’en écarte pas. Au bout de la ligne, il ralentit à 3 km/h et coupe son spray. Les demi-tours en bout de rang sont impeccables. Ils ont quand même besoin d’une bonne livre, au moins 6 m. “Il n’y a pas d’inversion possible pour une manœuvre”, précise Renaud Tessier, spécialiste des robots chez Vantage. Ensuite, le tracteur s’engage dans un entrelacs d’herbe. Il augmente sa vitesse et pulvérise. Et ainsi de suite.

Tout est très bien intégré

Pour atteindre cette performance, Gotrack a installé plusieurs composants sur le tracteur: un récepteur GNSS avec correction RTK sur le toit de la cabine, un volant électrique, un régulateur de régime moteur, un moteur frein, un vérin de levage électrique, un module d’enclenchement de la prise de force, un bloc électrique et un ordinateur avec écran. À cela s’ajoutent un pare-chocs et deux Lidars avant, dont un doté d’une caméra thermique pour détecter les obstacles et les personnes. Les retours vidéo peuvent être visualisés sur un smartphone. Deux boutons d’arrêt d’urgence extérieurs complètent la sécurité. Tout est très bien intégré. Aucun câble ne traîne ou ne dépasse.

Une fois tous ces équipements installés, vous devez enregistrer le chemin que devra emprunter le tracteur autonome. Le terrain doit également être virtuellement clôturé. C’est ça. Vantage propose Autodrive pour la pulvérisation et l’entretien inter-rangs par tonte ou labourage. « Toutes les parcelles ne conviennent pasconfie Renaud Tessier. Ceci doit être exclu lorsqu’il y a trop de pointes, des promontoires trop petits ou des pentes raides. »

Cette technologie « retrofit » a un prix, autour de 70 000 €, matériel et pose compris. Pour le moment, deux tracteurs fruitiers de dernière génération sont déjà équipés pour les arboriculteurs du Sud-Ouest, un Claas Nexos L et un Valtra F. Deux modèles fabriqués par Agritalia. L’alliance européenne de la construction traditionnelle et des technologies de précision.

Avec ou sans chauffeur

Installer l’équipement ne signifie pas condamner le tracteur à fonctionner sans chauffeur. Le tracteur peut être utilisé de manière conventionnelle. De plus, l’équipement n’interfère pas avec les organes du fabricant. Et c’est réversible. Autre point positif relevé par les spectateurs de la manif, « contrairement aux robots, on n’a pas besoin d’un porte-char ni d’une remorque pour l’amener sur une parcelle ».

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV un homme touché à la cuisse
NEXT Drôme. Un chien attaqué au domicile de son maître par quatre jeunes