6 millions d’euros pour créer la première malterie de la région

6 millions d’euros pour créer la première malterie de la région
Descriptive text here

Depuis la création de sa brasserie à Chorges il y a huit ans, Nicolas Garcin caresse l’idée de créer une malterie locale bio, ne se contentant pas d’utiliser l’eau comme seul ingrédient local. Il n’est pas le seul brasseur dans cette quête, alors qu’il n’existe aucune malterie en région Provence-Alpes-Côte d’Azur et quatre dans la seule région Auvergne-Rhône-Alpes. Si ses deux précédentes tentatives se sont heurtées à des difficultés, la dernière, sur laquelle il travaille depuis plus de trois ans, semble enfin au bord du succès.

La Scic Malterie Provence-Alpes, regroupant pour l’instant 43 associés répartis dans toute la région (brasseurs, agriculteurs, organismes de stockage, un constructeur de locaux industriels, une autre malterie et des sympathisants), a été créée en octobre dernier. Le patron de la brasserie artisanale de Serre-Ponçon en est le PDG. Il mène le projet avec Mathieu Richard et Thomas Narcy.

Derrière la construction de cette malterie, se cache l’enjeu de structurer toute une filière alors que ” l’orge de brasserie n’est pas une culture promue en Paca « . Le modèle économique repose sur un modèle gagnant-gagnant : bières fabriquées à partir d’ingrédients cultivés et transformés localement pour les brasseurs et diversification de la production céréalière pour les agriculteurs.

Même s’il ne dispose pas encore d’outil de production, la Scic a déjà démarré sa démarche avec la collecte d’orge régionale. ” L’année dernière, nous avons envoyé 110 tonnes d’orge à une malterie partenaire du Haut-Savoie, Malt’in Pott, un chiffre qui devrait se situer entre 400 et 600 tonnes en 2024. Nous espérons produire ici 1 000 tonnes dès 2025 et 1 500 tonnes d’ici 2028 », indique Nicolas Garcin. La malterie proposera une offre complète aux 151 brasseurs de la régionà la fois du malt et du houblon.

Un bâtiment de 1100 m² dont les contours restent à dessiner

Le projet devrait voir le jour à Mison, dans la zone artisanale des Grandes Blaches, située à cheval sur les départements des Alpes-de-Haute-Provence et des Hautes-Alpes, un emplacement stratégique permettant, de par sa proximité avec l’autoroute, d’arroser toute la région.

La malterie sera construite dans le quartier des Grandes Blaches, à côté de l’ancienne discothèque qui devrait devenir une base logistique pour le Sab. (Crédit : MFS)

Le bâtiment de 1 100 m², à la fois espace de production et de stockage, sera équipé de panneaux photovoltaïques.. Il sera construit par la foncière PMK 2007 sur un terrain de 5000 m², juste à côté de l’ancienne discothèque Elysée Night. L’entreprise familiale Para est expérimentée dans ce type d’exercice, fournissant des bâtiments industriels clé en main, comptant Engie et Véolia parmi ses clients. ” C’est la première fois que nous intervenons pour un projet agricole qui, d’une certaine manière, concerne également l’industrie. », constate Lionel Para, carrier de haute montagne à la tête de SAB (sablières Buëch et Beynon). Il a été séduit par l’initiative collective de ce groupe : ” Le développement de la culture de l’orge dans les Alpes du Sud me semble être une très bonne idée. L’orge de montagne n’a pas besoin de beaucoup d’eau. C’est une céréale parfaitement adaptée à nos terroirs de montagne et à leurs sols. A moyen terme, 800 hectares seront nécessaires et c’est une belle manière de diversifier notre production. Cette orge sera consommée localement et répondra à un réel besoin territorial. Ce sont des valeurs auxquelles je crois profondément. »

Sur le site de l’ancienne discothèque, KMP 2007 créera une base logistique pour SAB, point d’appui entre ses sites de production et de livraison.

La construction de la malterie pourrait avoir lieu rapidement pour un livraison en juillet 2025. A condition de sécuriser le financement, le nœud du problème. Car l’investissement est important : 6 millions d’euros (1,5 million d’euros pour le bâtiment et 4,5 millions d’euros pour les équipements de la malterie). Le projet a déjà reçu le soutien de l’Agence Bio (700 000 €) et l’accord de principe du plan France 2030 pour obtenir 1,1 M€ (une moitié de subvention, l’autre moitié étant une avance remboursable). Nicolas Garcin espère toujours faire entrer prochainement 10 à 20 personnes dans la Scic, augmentant ainsi son capital.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV un homme touché à la cuisse
NEXT Drôme. Un chien attaqué au domicile de son maître par quatre jeunes