Cela fait deux ans que le dispositif baptisé TerrAES a été lancé dans le Gard et l’Hérault avec l’ambition de favoriser l’installation d’agriculteurs porteurs de projets agroécologiques ayant du sens pour le territoire. Soutenue par le Conservatoire des Espaces Naturels (CEN) d’Occitanie et France Active-Airdie Occitanie, la démarche fait l’objet d’un mécénat inédit de la part de l’opérateur privé Oc’Via, société de projet (Bouygues Construction, Spie Batignolles, Alstom et Colas Rail) titulaire du partenariat public-privé avec SNCF Réseau pour la construction du contournement ferroviaire Nîmes-Montpellier (mise en service en 2017). Les trois acteurs réclament une équipe d’acteurs qui, en associant les élus et le monde agricole, parviennent à rapprocher les besoins agricoles du territoire avec les terres disponibles, et à accompagner les projets jusqu’à leur installation.
« Ce qui est nouveau, c’est cette capacité de TerrAES à mobiliser les compétences, à faire un gros travail avec les élus pour passer de l’idée à la pratique, en comprenant les enjeux écologiques, les attentes et les besoins du territoire, souligne Marion Vielpeau, chargée de projet agroécologie territoriale Gard et Hérault au Conservatoire des espaces naturels d’Occitanie. Cela contribue à dynamiser le territoire et à sécuriser durablement les sites naturels concernés. »
Oc’Via renouvelle son parrainage
Derrière le sigle TerrAES (« Territoires engagés dans la transition agroécologique sociale et solidaire »), un principe : apporter une réponse aux agriculteurs pour qui l’accès à la terre est une barrière, et aux collectivités qui ont la volonté politique de déployer des activités agroécologiques mais pas d’ingénierie. . Le CEN assure l’ingénierie foncière, territoriale et économique, et France Active-Airdie assure le soutien financier, la démarche s’appuyant sur les réseaux de soutien agricole (chambres d’agriculture, associations Terre Vivante ou Terre de liens, etc.).
Oc’Via vient de renouveler son partenariat de mécénat pour les deux prochaines années, comme l’explique Gilles Rakoczy, directeur général d’Oc’via : « Avec ce mécénat, nous nous inscrivons dans une démarche de responsabilité civique et sociale. Nous finançons des postes jusqu’à 150 000 euros par an à temps plein de deux personnes d’Airdie-France Active et du CEN et dédiées à l’action TerrAES… Ce projet concret a prouvé son efficacité puisqu’il y a des réalisations sur le terrain, nous renouvelons donc ce partenariat ».
Trois installations agricoles
Depuis le lancement de la démarche, vos trois projets ont été mis en œuvre, en 2023 et 2024, et d’autres sont en cours. A Trèves (Gard), l’installation d’un couple de chevriers redynamise la commune et permet de gérer les milieux naturels (biodiversité, risques incendie) grâce au pâturage caprin, tout en proposant aux habitants des produits de la chèvrerie. Alors qu’une majorité de sa surface agricole est dédiée à la viticulture, la commune de Gigean (Hérault) a acquis des parcelles agricoles inutilisées pour développer une diversité de productions agricoles (céréales pour faire des pâtes, pois chiches et melons, mais aussi élevage d’escargots). Enfin, un jeune vigneron déjà implanté sur les terres du Mas de Londres (Hérault) développe son activité agricole avec l’élevage ovin et consolide ainsi son modèle économique, tout en participant à la restauration du site de La Liquière géré par le CEN d’Occitanie.
« Le CEN d’Occitanie travaille depuis longtemps avec les agriculteurs mais la collaboration avec Airdie-France Active et Oc’Via n’existe pas ailleurs, souligne Marion Vielpeau. Il faut maintenant voir comment transformer le test au-delà de 2025. »
