La telline, coquillage prisé des Espagnols et pêché dans le Finistère, va-t-elle totalement disparaître ? Ronan Le Corre, pêcheur et sentinelle de la mer, alerte pour sa préservation.

La telline, coquillage prisé des Espagnols et pêché dans le Finistère, va-t-elle totalement disparaître ? Ronan Le Corre, pêcheur et sentinelle de la mer, alerte pour sa préservation.
La telline, coquillage prisé des Espagnols et pêché dans le Finistère, va-t-elle totalement disparaître ? Ronan Le Corre, pêcheur et sentinelle de la mer, alerte pour sa préservation.

La telline est un coquillage peu connu qui se nourrit de plancton en filtrant l’eau de mer. Les deux principaux gisements du Finistère sont la baie de Douarnenez et la baie d’Audierne. Aujourd’hui, le stock de tellines diminue. Ronan Le Corre est convaincu que ce phénomène est lié à la pollution et au réchauffement climatique qui menacent le plancton, mettant en danger toute la faune marine et la vie sur Terre.

Contrairement à la coque ou à la palourde, la telline est un coquillage peu connu. Aussi appelée coque plate, c’est un mollusque bivalve comestible, très peu commercialisé au niveau régional. La production est principalement exportée vers l’Espagne ou l’Italie. Cette coquille vit enfouie dans le sable et se nourrit de plancton en filtrant l’eau de mer, à travers ses branchies. Il prospère particulièrement dans les zones où l’eau de mer se mélange à l’eau douce.

Un documentaire Littoral inédit est consacré à ce shell : Le pêcheur, plancton et telline Est un film réalisé par Catherine Le Gall, coproduit par Aligal production, à découvrir sur la plateforme France.TV

Les deux principaux gisements du Finistère sont la baie de Douarnenez et la baie d’Audierne. Avant le début des années 1980, les tellines n’étaient pas exploitées comme ressource. Les premières mesures encadrant cette pêche remontent aux années 1990, mais le statut de pêcheur à pied professionnel date de 2001. Aujourd’hui, il est obligatoire d’avoir un permis délivré par la préfecture ainsi qu’un permis délivré par le comité des pêches. pour exercer ce métier, la déclaration des captures est obligatoire.

La pêche à la telleline demande une grande force physique et une technique maîtrisée. Elle se pratique à l’aide d’une drague (sorte de petite charrette) d’environ 45 kg, que le pêcheur entraîne dans la mer à l’aide d’un harnais, parfois dans des conditions difficiles en raison de la houle et des courants. La drague est équipée de petites roues et d’un tamis qui lui permet de retenir des coquillages de taille légale, 2,5 cm. Lorsque la telline atteint ce volume, on suppose qu’elle a pu se reproduire une fois dans sa vie.

La telline peut être pêchée tous les jours et toute l’année, trois heures avant la marée basse et trois heures après. Mais pour la baie de Douarnenez, il y a une fermeture administrative en juillet et août pour laisser la place aux touristes. Pour la baie d’Audierne, il existe des conventions avec les mairies locales qui leur permettent de pêcher avec tolérance.

Aujourd’hui, 26 professionnels pêchent la telline dans le Finistère, contre une cinquantaine il y a quelques années. Ils sont autorisés à pêcher 80 kg de tellines par jour, contre 120 kg par jour il y a 10 ans.

En filtrant l’eau de mer pour se nourrir, la telline est un véritable indicateur de la qualité de l’eau de mer. Ronan Le Corre récolte la telline dans les baies d’Audierne et de Douarnenez depuis vingt ans. Depuis plusieurs années, un phénomène l’inquiète. Le titre continue de baisser. De 200 tonnes par an en moyenne réparties sur les deux sites, nous en sommes désormais à 50 tonnes par an. De plus, les fermetures de baies, dues à la présence de phytoplancton toxique, sont de plus en plus fréquentes, et il a même repéré des tellines aux coquilles tordues. Mais quel ennemi invisible décime les télélines ?

Après de nombreuses recherches, discussions avec des scientifiques et observations sur le terrain, Ronan arrive à la conclusion suivante : le problème, c’est le plancton.

Le plancton est composé de phytoplancton (constitué d’algues microscopiques) et de zooplancton (constitué de larves d’animaux comme des crabes ou des crevettes). Cette communauté océanique fragile est à la base de la chaîne alimentaire, mais est menacée par la pollution due aux activités humaines sur terre ainsi que par le réchauffement climatique.

Tout ce qui se passe sur terre aura tôt ou tard un impact sur le milieu marin côtier.

Geneviève Arzul, écotoxicologue

Le déclin de la population planctonique met en danger toute la faune et la vie marines sur Terre, car celles-ci absorbent une grande partie du CO2 produit par l’activité humaine.

Pour le magazine Littoral, Catherine Le Gall, réalisatrice, a suivi Ronan Le Corre, véritable sentinelle de l’environnement, dans son enquête pour alerter et se faire entendre sur ce danger qui pourrait être à l’origine du déclin de la telline. C’est sa conviction. Le documentaire “Le pêcheur, le plancton et la telline» à découvrir sur la plateforme France.tv

 
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