Véritable joyau du patrimoine industriel de Haute-Loire, le moulin de Mazeaux est en construction

Après des années d’incertitudes et d’interrogations, les travaux de refonte des toitures ont commencé à l’ancienne filature de soie, véritable joyau du patrimoine industriel de la région.

Depuis la route de Tence, on retrouve la silhouette du premier bâtiment du moulin des Mazeaux. En préambule aux travaux de toiture, annoncés l’année dernière, il a fallu abattre les deux grands arbres de la cour. « C’était obligatoire, sinon la grue ne pouvait pas être installée », se souviennent les propriétaires, membres de la famille Grand-Giraud.Les poutres de la charpente (sans poinçons) servaient également à maintenir le plancher du plafond de la fraiserie. Il a fallu ajouter une longue poutre en bois (un profilé en IPN et aggloméré) pour soutenir les poutres qui avaient tendance à se courber avec le temps. L’immense poutre en bois a été mise en place. Il faudra ajouter cinq poteaux en acier pour le maintenir. C’est une dépense qui n’était pas prévue, encore une fois, et qui alourdit la facture.

770 m² de toitures à refaire

Depuis le 2 avril, le site est en construction. La réfection des toitures est une première étape dans la sauvegarde de ce patrimoine industriel remarquable, où l’on travaillait autrefois la soie. Les deux bâtiments, perpendiculaires l’un à l’autre – le premier recouvert d’ardoises sur une superficie d’environ 300 m², le second en tuiles sur 470 m² – seront ainsi refaits. L’architecte des bâtiments de France avait imposé une reconstruction à l’identique des toitures. Un projet colossal qui a été rendu possible grâce à la mission « Patrimoine en péril », portée par Stéphane Bern et basée sur un partenariat entre la Fondation du Patrimoine, le ministère de la Culture et la Française des Jeux, l’Heritage Loto. Choisi, le site a reçu la somme de 152 000 euros pour la réfection de ses toitures, sur un budget total d’environ 200 000 euros.Les ravages du temps ont depuis longtemps détruit l’appentis abritant l’ancienne éolienne, comme en témoigne la présence d’arbres au milieu des ruines. Cette partie sera également refaite.

Les héritiers du moulinage tiennent aussi à rappeler « que cet argent ne va pas dans nos poches ! » Tout se fait sur factures et les sommes iront directement aux artisans», précisent-ils.

Le moulin de Mazeaux, dernier témoin d’une époque industrielle en Haute-Loire

Deux professionnels locaux ont été sélectionnés. Julien Bader, menuisier à Tence, est à l’œuvre aux côtés de son jeune apprenti, Camille Mounier, en deuxième année de CAP. Leur chantier (réfection de toutes les tuiles et d’une partie de la charpente) va durer plusieurs mois. « Tout le toit au-dessus de la roue s’était effondré. Le mur a été fragilisé par la chute d’un morceau de charpente… » constate Julien Bader. Pour lui, cette mission a aussi une connotation particulière puisque la grand-mère de son épouse, Claudette Mounier, avait travaillé au moulin de Mazeaux.Les travaux ont commencé sur le toit à trois pans situé à l’extrémité du bâtiment carrelé. Cette partie du toit s’était déjà effondrée depuis plusieurs années. Heureusement, les murs avaient résisté.

D’autres membres de la famille Mounier ont été sollicités, comme Philippe, qui a amené la grue, et le petit-fils de Claudette, Jocelyn, qui a réalisé les travaux de terrassement pour créer l’accès.

Fin juin, l’entreprise familiale Tavernier, également à Tence, prendra le relais pour la couverture en ardoise et la charpente « bateau », à reprendre du deuxième bâtiment.
Le démarrage des travaux de la toiture en tuiles a cependant été marqué par quelques mauvaises surprises. Il a fallu ajouter une sorte de IPN en bois (ou « poutre en I à profil normalisé ») pour soutenir la charpente qui servait également de solives pour le plafond de l’atelier. « Avec 8 mètres de portée et sans poinçon au centre, les poutres ont cédé. Il a donc fallu tout renforcer », explique le menuisier. Le dispositif a été installé en atelier, sur toute sa longueur, pour supporter les poutres en treillis de la charpente. Il sera lui-même consolidé par cinq poteaux en acier, réalisés par Damien Mounier, ferronnier aux Mazeaux.8ab7cb2bce.jpgLe moulin Grand a pris un nouveau look depuis que les grands arbres ont été abattus pour accueillir la grue.

Le site fermé au public cet été

Tous les travaux de toiture doivent être terminés d’ici l’automne, aux alentours de la Toussaint – les tuiles d’ici juillet. En contrepartie de ce projet colossal, le moulin de Mazeaux ne sera pas ouvert au public cet été. L’année dernière, pour les Journées du Patrimoine, le site a battu un record de fréquentation avec 480 personnes. Mais les époux Grand-Giraud sont d’accord : “C’était trop !” »

Lionel Ciochetto892a4583ba.jpgCamille Mounier, apprentie chez son oncle, Julien Bader.8224b6906e.jpgRien que pour amener la grue à cet endroit, il a fallu renforcer le chemin et réaliser des travaux de terrassement. « Le jour où la grue est arrivée, il restait quelques centimètres de chaque côté… C’était vrai ?! », confie Gilles Grand. Pour refaire la toiture de l’appentis effondré côté ruisseau, il faudra même déplacer la grue.

 
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