L’événement annuel surnommé « la grande rentrée » s’est tenu en septembre 2023.
La facture du repas payé aux employés s’élève à plus de 33 200 $. Le contrat, conclu de gré à gré avec la boucherie Le Boucan de Charlesbourg, a récemment été rendu public.
Il s’agit d’un événement de reconnaissance pour tous les travailleurs du RTC « qui vise à les mobiliser et à développer leur sentiment d’appartenance », a expliqué par écrit la porte-parole Raphaëlle Savard, jeudi. « C’est aussi un événement qui nous permet de rejoindre nos collaborateurs opérationnels avec des kiosques d’information, en plus d’offrir des moments d’échange entre différents groupes de collaborateurs et équipes », ajoute-t-elle.
Une dépense critiquée, alors que le Réseau de transport de la capitale (RTC) a annoncé la veille une hausse moyenne de 3 % de ses tarifs d’usager à partir du 1er juillet. Hausse alors jugée « raisonnable » par son président, afin de maintenir son offre de services.
En début d’année, le RTC s’est également fait remarquer en achetant quelque 2 000 gobelets corporatifs pour près de 34 000 $.
L’entreprise de transport, comme ses homologues ailleurs au Québec, évolue dans une situation financière jugée « fragile » par son directeur général, Nicolas Girard, pas plus tard que mercredi.
“Pas gras”
Jeudi encore, la présidente, Maude Mercier Larouche, a assuré que les finances du RTC étaient bien gérées et qu’il n’y avait pas de dépenses inutiles. « 87 % de nos dépenses RTC sont affectées à la délivrance du service. Ce n’est pas comme s’il y avait du gras dans les entreprises de transport», a-t-elle soutenu en conférence de presse, réclamant encore une fois une aide supplémentaire du gouvernement du Québec pour sécuriser le budget annuel.
«Mauvais buffet! Il n’y a peut-être pas de graisse, mais il y a du bacon”, a plaisanté dans une interview avec Soleil le chef de l’opposition officielle, Claude Villeneuve, en réaction au contrat conclu avec la boucherie québécoise.
Claude Villeneuve, chef de l’opposition officielle (Yan Doublet/Archives Le Soleil)
«Des éléments comme ceux-là donnent l’impression que le RTC est au top de ses affaires. Pour une entreprise publique qui se plaint d’être mal financée, cela révèle une culture d’entreprise assez laxiste », a-t-il déclaré.
Pour lui, la hausse moyenne des titres fixée à 3% pour 2024-2025 « serait plus facile à justifier si on avait le sentiment que la RTC gère au mieux l’argent des contribuables ».
Pas de retour en 2024
Cette célébration de reconnaissance ne sera pas reconduite pour la prochaine rentrée scolaire, informe le RTC.
« Dans un souci de saine gestion financière et après un exercice de priorisation, il a été déterminé en début d’année que l’événement ne reviendrait pas en 2024 et les employés en ont été informés », précise la porte-parole Raphaëlle Savard.
